CETA-Mercosur : c'est toujours NON !
Les politiques néo-libérales visant à un libre-échange mondial généralisé sont socialement et écologiquement insoutenables. La gauche sociale et écologiste mène depuis de très nombreuses années la bataille contre les accords de libre-échange. La Confédération paysanne également. Aujourd’hui toutes les droites en France se disent contre le Mercosur, pourtant on ne les a jamais vues, ces dernières années, le combattre réellement au Parlement européen. D’ailleurs Macron, tout comme la FNSEA, s’y dit seulement « opposé en l’état ».
Voilà près de 30 ans que l’Union Européenne négocie et signe des accords de libre échange. Il y a eu, par exemple, le CETA (accord UE-Canada). L’accord UE-Mercosur, lui, est en négociation depuis 1999 entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, Bolivie). L’UE souhaite obtenir un accès accru à ce marché sud-américain pour y promouvoir ses produits industriels, en particulier les voitures, la machinerie, les produits pharmaceutiques et les équipements de haute technologie.
Valider l’accord UE Mercosur c’est alimenter le tour du monde de la malbouffe !
On a sorti la culture des accords de libre-échange : sans cela, il n’y aurait plus de cinéma français. Il faut faire de même pour l’agriculture : sortir la terre, ses fruits, nos assiettes, de la mondialisation
On ne doit pas importer sur le marché européen des produits qui ne sont pas élaborés avec les mêmes normes sociales et environnementales. 30 % des pesticides autorisés au Brésil et en Argentine sont interdits en Europe. Il est par exemple établi que le Brésil ne peut pas garantir que la viande de bœuf qu’il exporte n’a pas été traitée à l’oestradiol 17-β, une hormone de croissance interdite en Europe depuis des décennies.
On ne peut accepter que les productions parcourent des milliers de kilomètres avant d’être mis en vente au mépris de tout objectif de décarbonation.
Mais il faut en France comme en Europe porter une autre politique agricole
La libre concurrence sert de prétexte à l’agro-industrie pour refuser l’amélioration des normes environnementales afin de garantir leurs marges. La FNSEA, dirigée par un homme d’affaires et non un paysan, soutient par exemple une proposition de loi (mise en débat le 17 décembre) de deux députés LR qui prévoit un allègement des contraintes dans l’usage des phytos, dans l’installation de bâtiments d’élevage (poulets et porcs) de grande taille et dans la construction de retenues d’eau.
Les taux de marge dans l’industrie agroalimentaire n’ont jamais été aussi élevés : 49 %. La fortune du PDG de Lactalis a augmenté de 70 % en trois ans, plus de 10 milliards d’euros. Rappelons-nous cette image de la Révolution, un paysan porte sur ses épaules un curé, qui porte un noble, et qui se dit : «Faut espérer que ce jeu-là finira bientôt». Aujourd’hui, le paysan porte l’agro-industrie, qui porte la grande distribution. Il faut rétablir les plateaux de la balance.
En majorité les agriculteurs veulent simplement vivre de leur travail. Et pas en survivre. C’est pourquoi la Confédération paysanne se bat pour des « prix plancher », ce que combat la FNSEA attachée à des prix agricoles définis par le marché au détriment des petits paysans.
Pour un nouveau contrat entre les agriculteurs et la société
La nourriture doit être produite aussi localement que possible. La priorité devrait être donnée au renforcement de systèmes agroécologiques locaux dans le monde entier, qui ne détruisent pas le climat et la biodiversité et qui soient basés sur des droits sociaux protecteurs, en un mot une agriculture paysanne.
Un développement de cette agriculture paysanne serait créateur d’emplois. Alors que le nombre d’agriculteurs diminue sans cesse dans notre pays (100 00 fermes disparues en 10 ans), la Confédération paysanne défend avec raison l’objectif d’un million de paysans en 2050.