GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur

Apocalypse ?

On avait beau y être préparé, le désastre être annoncé, la débâcle de dimanche soir restera gravée dans la mémoire des socialistes comme l'une des pires défaites jamais enregistrées par notre parti. Une défaite des socialistes, une défaite pour toute la gauche, et on l'a aussi beaucoup entendu, une défaite pour la démocratie.

Pour autant, prenons garde à ne pas entrer dans le jeu du FN : Marine Le Pen n'est pas encore présidente, et elle considère un peu vite son score comme un vote d'adhésion alors qu'il reste pour une large part l'expression d'une désillusion.

Et la désillusion n’a jamais implanté un parti ni légitimé une politique… du moins pas si rapidement. C'est avec ce contexte que le vote FN est à prendre au sérieux.

Cette élection constitue l'un des derniers appels de tous ces électeurs qui refusent ce que dix années de droite au pouvoir et deux ans de socialisme à la sauce hollandaise portent effectivement en commun, à savoir le libéralisme économique, promoteur de toutes les inégalités.

Peut-être serait-t-il temps de rappeler au PS que François Hollande n'a pas été élu président de la République au premier tour, mais au second, avec l'appui nécessaire et décisif de l'ensemble des forces de gauche ?

Peut-être serait-t-il temps de rappeler que notre majorité s'est cristallisée lors du discours du Bourget ; qu'elle s'est renforcée par les promesses de renégociation du TSCG, de stopper le pillage de notre économie par les banques ; qu'elle a été portée par le refus de la TVA Sarkozy, par la mobilisation du PS contre la retraite à 67 ans, et que c'est bien une certaine idée de la justice sociale qui a rassemblé, au printemps 2012, une majorité d’électeurs autour de notre candidat.

Mais la politique idéologique menée depuis deux ans ne représente pas cette majorité. Et notre score de 13,97 % doit être considéré comme l'étiage du social-libéralisme dans la population française.

Nous payons aujourd'hui le prix de la division et du jusqu'au-boutisme d'une partie d'entre nous, qui a décidé une fois pour toutes qu'il n'y avait qu'une seule politique possible : celle de la montée des inégalités, qui est aussi celle de la montée des extrémismes.

Alors, « Il faut tout renouveler », scandait lundi matin Jean-Christophe Cambadélis. Tout changer pour que rien ne change ? Rien n'a changé, en effet, et il n'est pas besoin de gesticuler. Comme en 2012, nous avons besoin du rassemblement le plus large, avec tous les infléchissements politiques qui s'imposent.

Rassemblement de tous les socialistes, en premier lieu autour d’une nouvelle orientation, autour d'une direction commune du parti, autour d'un gouvernement véritablement à l'image du parti. Rassemblement de toute la gauche, aussi, avec le retour des écologistes au gouvernement et l'entrée du Front de Gauche, autour d'un projet commun, majoritaire au Parlement.

Ainsi seulement, le quinquennat de François Hollande pourra être sauvé.

Même dans le Nouveau testament, l'apocalypse n'est pas la fin du monde ; c'est une révélation. Et il serait opportun que le Parti Socialiste, nos parlementaires et le gouvernement aient cette révélation dès 2014.

Nous sommes maintenant prévenus qu'en 2017, il sera trop tard.

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