GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

International – Europe

Unité et respect de la démocratie !

La victoire du « non » de gauche, le 29 mai, doit donner tous ses fruits : l'extraordinaire élan unitaire qui en a été la caractéristique sur le terrain, dans toute la France, doit se retrouver, à l'intérieur et entre les partis, les syndicats, les associations, les comités qui ont permis le succès pro européen, social, antilibéral, de ce « non ».

Cela implique de mener deux combats de front :

  • Le premier en défense, pied à pied, du sens progressiste de ce « Non », car, comme avant le 29 mai, les ouiiiistes continuent de le nier, de le caricaturer, de le dénaturer. Ce n'est pas un « non » jetable, mais un « non » durable.
  • Le second consiste à traduire la force de ce « non » unitaire en une triple unité : unité de la gauche sans exclusive, unité des socialistes autour du message du 29 mai, unité des socialistes de gauche pour peser en ce sens. La victoire contre la droite, contre Chirac-Villepin-Sarkozy, est désormais possible si la gauche réussit à se réunifier autour des motivations du « non ». Beaucoup de partisans du “oui de gauche” le comprennent dorénavant, honnétement, aprés coup.
  • Mais nous devons d'abord défendre l'importance de la victoire : 75 % du salariat, et 75 % de la gauche ont voté « non ». C'est un « non » de classe sans équivoque. Pour la première fois depuis plus de 20 ans les thèmes de l'extrême droite xénophobe et nationaliste ont reculé : ce sont les thèmes de la gauche, ceux de l'Europe sociale, qui ont dominé.

    Et nous autres, socialistes, y sommes pour beaucoup car, au cœur du non de gauche, il y a eu une majorité de « non socialiste » : 59 % de l'électorat socialiste a voté « non ».

    Il y a pas « photo » possible entre le vote désormais discutable du Ps le 1er décembre, « en interne », et le vote indiscutable en « externe » : si jamais il y a eu une légitimité le 1er décembre, la seule désormais réelle est celle du 29 mai. Comment croire à un « respect  de la démocratie militante » alors que chacun sait que le vote des grandes fédérations socialistes était pour le moins insincère : elles ont voté à plus de 60 % pour le « oui » et les électeurs ont donné 70 à 80 % pour le « non ». Expliquez nous donc cela par la démocratie, si vous osez  ?

    En fait, la démocratie est de notre côté, de ceux du « non socialiste » qui ont osé mener campagne !

    La démocratie n'est pas dans les votes douteux et ni chez ceux qui ont cru qu'il fallait les respecter. La démocratie est du côté des « minoritaires » (ils ne le sont plus) qui ont pris leurs responsabilités, ont mouillé leur chemise, on redonné confiance à l'électorat socialiste, l'ont remobilisé, ont permis qu'il s'affranchisse de la campagne des pro « oui ». Ils ont sauvé l'Europe et la France de cette constitution libérale ! Que ceux qui n'y sont pour rien ne viennent pas nous donner des leçons, nous menacer, nous prendre de haut, faire mine de récolter ce qu'ils n'ont pas voulu semer, un peu d'écoute sinon d'humilité et de réalisme, quand même !

    C'est soir après soir, ville après ville, meeting après meeting, voix après voix, dans un gigantesque effort, dans 20 régions, grâce au « non socialiste » au sein du « non » de gauche unitaire que la décision historique s'est construite !

    Les socialistes qui ont mené campagne pour le « non » à cette constitution libérale, ont sauvé l'honneur de leur parti, permis qu'il conserve ses liens avec la majorité de la gauche ! Ils n'ont pas à se défendre, ni à rendre des comptes, ils doivent être fiers de ce qu'ils ont fait, ils sont l'avenir, ils ont répondu à l'attente de la majorité écrasante du peuple de gauche !

    Ce serait un paradoxe inquiétant pour les socialistes, si, au lieu d'entendre ce message clair et fort, le congrès socialiste du 18 novembre etait celui de la revanche des « oui », celui de la victoire des battus du 29 mai. Ce serait un autre paradoxe si tous ceux qui ont fait la victoire du « non » en interne comme en externe au Ps, n'étaient pas capables de réaliser entre eux l'unité qui s'est faite au sein de la gauche, tout au long de la campagne ! On ne doit pas trahir les attentes créées.

    Le Ps doit tirer la leçon du 29 mai 2005 comme il devrait tirer la leçon du 21 avril 2002 : il faut un nouveau parti socialiste, ancré à gauche. Le peuple de gauche lui demande dans tous les cas, dans les grèves et dans la rue en 2003, dans les urnes en 2004 et 2005, de rompre avec le social-libéralisme, d'avancer un vrai projet de transformation social, alternatif pour battre la droite !

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