GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Au Parti socialiste

L'unité Nm, Nps, Fm progresse

Le climat créé par le 29 mai, unitaire dans la majorité de la gauche devrait logiquement se retrouver pour l'unité de la gauche... au sein du Parti socialiste ! Pourquoi tous les partisans du « non » ne se retrouveraient-ils pas ?

On nous répond souvent : « oui, mais il y a Fabius ». Mais ce n'est ni une question, ni une réponse. Hier, il y avait Hollande : chacun pensait qu'il fallait le rapport de force le plus solide possible pour la gauche du parti, même si Hollande était le candidat. Dans les deux cas, c'est pareil. Sauf que Fabius a eu raison sur le « non » et Hollande a eu tort, ce qui tranche dorénavant entre les deux.

Mais le rapport de force, de toute façon, il doit se concrétiser, il ne peut l'être que dans l'élaboration d'un vrai « projet » de gauche, puis dans le regroupement des forces militantes capables de peser en commun pour obtenir les garanties maximum.

Ce n'est pas compliqué, comme problème de tactique politique : rassembler les énergies qui ont une proximité politique et des intérêts convergents ! Donc rapprocher, unifier, construire - selon des modalités appropriées - une motion commune avec Nps, Nm, Fm dont les anciennes motions au Congrès de Dijon, sont extrêmement voisines politiquement et qui ont, depuis deux ans, milité ensemble pour le « non » à cette constitution.

Deux courants ont pris cette orientation : la majorité de Nouveau monde avec Henri Emmanuelli, Jacques Généreux et Force militante avec Marc Dolez. C'est le sens de l'appel du 18 juin, lancé par Henri Emmanuelli (Nm) Marc Dolez (Fm) Gérard Filoche (Nps) et Jean-Pierre Masseret (motion A). De ce côté-là, l'unité est en marche, même si elle est encore partielle.

C'est pourquoi la position de l'autre courant, Nps, demeure mystérieuse : quelques-uns de ses dirigeants (tous ne sont pas sur la même longueur d'onde) ont choisi une ligne dite « d'autonomie ». Ils refusent toute alliance, se proposent d'être un « pivot » dans le futur congrès. « Pivot » pour faire quoi et avec qui ? Ils se refusent à le dire.

Nps, non seulement, a choisi de ne pas faire campagne pour le « non », mais a essayé d'occuper ses militants à autre chose, pendant les mois de mars à mai : faire des débats sur le « projet », des « réunions internes ». La veille du 29 mai, Nps n'a pas appelé publiquement à voter « non », mais a tenu un étrange discours, dés le 27 mai en faveur de « l'autonomie » et du dépassement du débat entre le « oui » et le « non ». Nps convoqué, dés avril, un forum national... pour le 12 juin, où le tsunami en faveur du »non » a été sinon ignoré, du moins marginalisé. Alors que des ouiiistes étaient invités à la tribune, le seul membre de la direction Nps qui avait fait campagne, Gérard Filoche, était critiqué, écarté. On lui dit qu'il avait « nuit » au courant, « mis en difficulté, les camarades qui respectaient la discipline dans leurs fédérations », qu'il fallait « prendre une douche froide », « dépasser vite ce débat » car « il y a une vie après le referendum »...

Etrange extériorité par rapport à l'historique 29 mai... A un tel degré, ce n'est plus une question de positionnement, mais une divergence politique : d'où vient ce changement presque brutal de la part d'un courant qui paraissait être à la pointe du combat contre la constitution libérale et qui défendait Europe libérale, VI° République, droits sociaux, et rénovation démocratique du Ps ?

Y a t il des engagements ? (des accords « secrets » ) ? Faute de clarté de ligne, les rumeurs vont naturellement bon train : Vincent Peillon aurait parié sur la victoire du « oui », contraint le courant au silence, imposé un pré-projet édulcoré politiquement en mars, préparé une alliance avec François Hollande, afin de rentrer dans le giron majoritaire. Devant la victoire du « non », il faut qu'il adapte sa tactique, mais il est trop tard pour en changer... il cherche donc à s'imposer comme nouveau Premier secrétaire et joue de l'autorité, de la discipline, dans ce seul but, (« dépasser le 29 mai ») mais François Hollande étant déstabilisé, il recherche désormais l'alliance avec Dsk.

Une telle rumeur est improbable : comment un courant pourrait-il passer ainsi de la gauche du parti... à sa droite ? Comment faire avaler une telle rupture aux militants ? En leur promettant monts et merveilles, sièges, et postes (activité qui a été menée systématiquement pendant toute cette période) ?

Arnaud Montebourg, lui, pilonne François Hollande à chaque occasion... Ça ne va pas vers une même alliance... Mais tant que rien ne sera tranché, l'autonomie sert de ciment... et de paravent ! Etre Premier secrétaire de Dsk ou de François Hollande ? Quel choix de destin, n'est-ce pas ? La volonté des électeurs du 29 mai passe loin derrière, et ce n'est pas très « nouveau parti socialiste » comme mœurs...

Où Nps ira t il, en dépit de tous ces tâtonnements ? Car, à l'heure nous écrivons, rien n'est joué. La volonté des militants est puissante, et des mels, des lettres, des motions sont doptées et envoyées dans tous les sens. Des centaines de militants de Nps protestent et veulent l'unité tout de suite. Dans la majorité des départements, il y a eu des réunions en ce sens.

Nps, sous la plume de Vincent Peillon, a envoyé une lettre assez « néo-stalinienne », pour tenter de marginaliser Gérard Filoche, accusé d'indiscipline et d'individualisme (sic). Mais de savoir, de Dordogne, du Vaucluse, de Savoie, du Maine et Loire, du Nord, de la meuse, des Alpes de Haute Provence, des Bouches du Rhône, de Bretagne, du Calvados, d'Auvergne, de Toulouse, des soutiens parfois unanimes, arrivent sur internet.

Nps ne pourra rester, comme on dit, de façon populaire « le derrière entre deux chaises », il faudra choisir, annoncer la couleur. Le plus tôt sera la mieux, car le temps presse. C'est aux militants de se battre, d'imposer leur volonté vigoureusement car, si les chefs ont des arrière pensées, et une « autonomie », ils ne peuvent pas faire n'importe quoi, ils doivent quand même rendre des comptes sous peine de se dévaloriser...

Nps sera t elle pour un regroupement du « non » in fine ? Pour un projet prenant en compte les aspirations du « non » ?

La question n'est pas seulement là, il est vrai, car il faut élargir et gagner des partisans du « oui » convaincus par la force du 29 mai...Plus vite, il y aurait accord Nps, Nm, Fm, plus vite on pourrait être « attractifs »...

Mais encore faut-il pour convaincre des « ouiiistes » être capable de montrer que les « non » ont et sont une alternative...

On nous dit : « il faut le temps ». Mais on ne l'a pas ! Ce congrès se fait à marche forcée comme un congrès de reprise en main, de discipline, de la part des « oui » contre les « non ».

On nous dit : l'unité, cela se construit, passons par des contributions différentes ! Certes, mais il faut annoncer la couleur, planifier, travailler, si nous voulons pouvoir faire motion commune le 17 septembre date limite pour le dépôt de celle-ci.

L'été sera mouvementé : les universités d'été aussi, à Fouras (fin août), et à Périgueux (les 9-11 septembre).

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