GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Antiracisme

17 oct 61 : commémorer pour ne pas trahir la mémoire

Nous reproduisons ici un communiqué des partis de gauche d'Aubervilliers, dont la Gauche démocratique et sociale (GDS) à propos du 17 octobre 1961.

Supprimer le 17 octobre 1961 des cérémonies officielles c'est trahir la mémoire d'Aubervilliers

Le 17 octobre 1961, en pleine guerre d’Algérie, une manifestation pacifiste est organisée par le FLN et soutenue par les partis de gauche pour dénoncer le couvre-feu dont sont victimes les algériens en France.

Cette manifestation a été brutalement réprimée dans le sang par la police sous les ordres du Préfet Papon. Des centaines d’Algérien.ne.s ont été arrêté.e.s, torturé.e.s, jeté.e.s à la Seine.

Le nombre de morts, plusieurs dizaines d’après les décomptes les plus bas, est encore aujourd’hui inconnu tant la police française a tué puis caché les corps et les traces.

A Aubervilliers cet événement a été traumatisant. Beaucoup d’habitant.e.s de notre ville, ont manifesté, fui, sauvé, aidé ou ont été tué dans l’horreur d’un moment terrible de notre histoire.

C’est dans le canal Saint-Denis que le corps de Fatima Bédar a été retrouvé. A 16 ans, elle est la plus jeune victime connue de ce massacre.

Depuis 2001, sous la passerelle de la Fraternité, une plaque est incrustée pour toujours pour se souvenir du drame du 17 octobre 1961. Pour bon nombre d'albertvillarien.ne.s dont les grands parents, les parents, des frères ou des sœurs ont été témoins de ce terrible jour, cette date est hautement symbolique, pour le strict souci de justice, de reconnaissance et de partage de la douleur des proches des victimes.

Cette année, la nouvelle municipalité bien à droite, dirigée par Karine Franclet, a décidé de ne pas commémorer le massacre du 17 octobre 1961. Elle justifie sa décision par l’idée qu'elle s'en tiendra, tout au long de son mandat, uniquement aux commémorations officielles.

Plus de 50 ans après, les militants anticoloniaux ont enfin obtenu en 2012 la reconnaissance, par le Président de la République de gauche, de cette répression sanglante qui affirme enfin dans un communiqué de commémoration que « la République reconnaît avec lucidités ces faits». Il faut désormais obtenir la déclassification des archives pour que toute la vérité sur la responsabilité du pouvoir politique de l'époque soit mise en lumière.

Alors que l'Etat a enfin reconnu cette date, pourquoi la Maire d'Aubervilliers se refuse à la commémorer officiellement tournant ainsi le dos à l’histoire de notre pays et de notre ville ?

Aujourd'hui, encore plus qu'hier, nous ne devons pas oublier.

59 ans après ce massacre, samedi 17 octobre 2020 à 11h00, sous la passerelle de la Fraternité, les forces de gauche d'Aubervilliers seront aux côtés des associations et de toutes celles et ceux qui veulent faire vivre la mémoire et appellent les Albertivillarien.ne.s à y participer.‌

 Les signataires : Europe Ecologie les Verts, Ensemble !, France Insoumise, Gauche communiste, Gauche Démocratique et sociale, Génération’s, Gauche Républicaine et socialiste, Parti Communiste Français, Parti Socialiste.

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