GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur

Sarkozy, l'ami qui leur veut du bien...

Depuis 1983, date de sa prise de la mairie de Neuilly, soit par le truchement de Neuilly Communication, club créé dès 1985, de son cabinet d'avocats d'affaires Claude-Sarkozy ou au travers de ses fonctions de ministre de la communication et du budget du gouvernement Balladur de 93 à 95, Nicolas Sarkozy a tissé des liens personnels avec tous les grands patrons de presse français.

Qu'on en juge et la liste n'est pas exhaustive : Serge Dassault, fils de Marcel dont le cabinet d'affaires régla la succession (premier patron de presse de France, le Figaro, Valeurs actuelles, etc.), membre de l'UMP ; Bernard Arnault (la Tribune, Investir, etc.), dont la fille s'est mariée en présence du ministre de l'Intérieur ; Gérald de Roquemaure, PDG d'Hachette-Filipacchi (filiale de Lagardère, premier éditeur de presse magazine au monde en nombre de titre publiés [260]), Arnaud de Puyfontaine, PDG de Mondadori (ex-Emap, 3e éditeur de magazines en France) ; Arnaud Lagardère (le JDD, le Monde, Paris-Match, Elle, etc.) dont Sarkozy, ministre des Finances, «débrouillera» le conflit d'héritage qui l'opposa à sa belle-mère, comme il avait «débrouillé» , en 1992, la retentissante faillite de la 5 de feu Jean-Luc Largardère, son père ; Edouard de Rotschild (Libération). L'audiovisuel n'est pas en reste si l'on y ajoute Nicolas de Tavernost (M6) ou Martin Bouygues (TF1), proche de la famille Sarkozy et parrain de son fils.

Le désormais ex-ministre de l'intérieur n'a d'ailleurs jamais eu le moindre reproche à faire à ses amis, tant ils se sont multipliés pour accompagner sa marche vers le pouvoir, relayant sans relâche la vulgate libérale sur la France malade de ses blocages, de ses avantages acquis, de sa fiscalité trop lourde, etc. Une démarche culminant dans l'unanimisme pour le «oui» dont firent preuve leurs organes de presse lors du débat sur la constitution européenne.

Par ailleurs, ils sont largement intervenus dans les débats internes qui ont conduit à la désignation du candidat UMP. Entre mai 2005 et août 2006, l'action du ministre de l'intérieur fut relatée par dans leur presse par 411 articles contre 220 pour Dominique de Villepin, dans les mêmes fonctions... pour le même désastreux bilan.

Des amis qui n'ont pas à se plaindre, eux, de l'action publique de leur candidat.

Défiscalisation des entreprises, abrogation des droits de succession, bouclier fiscal, le programme de Sarkozy leur parle très concrètement. Car au-delà de leurs intérêts dans la presse, Bernard Arnault (LVMH, fortune personnelle estimée à 26 milliards d'euros(1)), Serge Dassault (Groupe industriel Marcel Dassault), Arnaud Lagardère (EADS, de triste actualité avec ses 4300 suppressions d'emplois en France), Edouard de Rothschild (fils du baron Guy et successeur de Lagardère père à la présidence de France-Galop), etc., sont avant tout des milliardaires, héritiers de groupes industriels et financiers.

Il y a peu, Sarkozy obtenait auprès d'Arnaud Lagardère la tête d'Alain Genestar, coupable d'avoir laissé publier, dans Paris-Match, un article irrévérencieux sur le couple Nicolas et Cécilia. Ce même Arnaud Lagardère qui présentait en 2005 Sarkozy «non pas comme un ami, mais comme un frère».

Et c'est peu dire que tous ces gens-là ont le sens de la famille !

Hugues Joscaud

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(1): Source Wikipedia du 23 mars 2007, d'après le magazine américain Forbes. (retour)

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