Rien n'est encore joué à gauche pour 2022
La primaire des écologistes a finalement abouti à la candidature de Yannick Jadot. Cette victoire étriquée – 1700 voix seulement le séparent de Sandrine Rousseau – après un premier tour où quatre candidat.e.s étaient au coude à coude.
Quelle sera la volonté réelle du candidat désigné de porter les ruptures nécessaires avec les logiques libérales ? Le score de Sandrine Rousseau reflète la demande d'articulation forte des questions sociales et écologiques.
7 candidat.e.s ! Jusqu’à la défaite ?
Le choix Jadot ajoute un candidat de la social-écologie à coloration « républicaine » dans le paysage à gauche, où Anne Hidalgo espérait occuper cet espace à son avantage. Avec le retour d'Arnaud Montebourg dans la course, nous avons désormais 7 candidat.e.s prétendant représenter notre camp !
Combien iront au bout ? La « démocratie sondagière » dégagera-t-elle en partie le paysage ? Peut-on imaginer un rapprochement Jadot-Hidalgo, surtout si l'un des deux ne décolle pas dans les intentions de vote ?
L'irruption de Zemmour semble chambouler les cartes et fragiliser l'hypothèse Le Pen au second tour. Mais tout cela est fluctuant, comme le rapport aux partis politiques dans la période...
Des attentes fortes…
L'électorat n'a pas basculé à droite. Le clivage droite-gauche est bien réel. Mais il y a de la désillusion, la tentation du fatalisme, du repli sur soi, de la méfiance et de la colère envers toutes les forces politiques.
Le besoin d'espoir, le désir de croire qu'un changement profond est possible, l'envie d'y contribuer, sont bien présents, notamment chez les jeunes, avec les marches pour le climat, pour l'égalité femmes-hommes...
Pour l'heure, cela s'exprime essentiellement par des engagements éclatés, une multitude d'actions dispersées.
Les forces syndicales prennent leur part pour tenter d'élargir et approfondir la mobilisation sociale en organisant la journée interprofessionnelle du 5 octobre. Il y a du grain à moudre ! Plusieurs études montrent combien les attentes des salarié.e.s sont fortes et clairement marquées à gauche sur l'exigence de justice sociale : avec la question de l'augmentation indispensable des salaires, la question des retraites, qu’Édouard Philippe et la droite veulent maintenant repousser à 67 ans, celle des conditions de travail, du temps de travail, de la fiscalité, des moyens pour les Services Publics, la santé, l'école...
La question du changement climatique s'impose comme un sujet majeur, ainsi que celle de la redéfinition d'une politique industrielle au filtre des enjeux écologiques....la question démocratique également...
Rien n’est encore joué
Il est de la responsabilité des forces politiques organisées d'offrir un débouché crédible à la hauteur de ces enjeux. Pour cela il faut construire les conditions pour se parler et travailler ensemble, ne pas figer les candidatures, multiplier partout les cadres de débat les plus larges possibles. Mettons en commun ce qui peut nous rassembler et fonder les bases d'un pacte de législature. Les cadres des appels à l'unité déjà lancés et de la primaire populaire, même s'ils sont fragiles, peuvent être des points d'appui dans ce travail, notamment en les rassemblant. Alors, allons-y, rien n'est encore joué !
Tract GDS en vue des manifestations du 5 octobre :
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