GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

La revue DS L'infolettre

Revenir aux sources du 6 mai 2012

Il y a eu beaucoup de commentaires sur la première année de présidence de François Hollande. La plupart d’entre eux s’en tiennent à la forme. Les plus hardis de nos commentateurs avisés glosent sur les mérites d’un gouvernement d’union nationale… Aucun ne revient aux raisons profondes de l’échec de Sarkozy et de la victoire de la gauche. C’est pourtant de là qu’il faut repartir.

Au-delà des thématiques de campagne des candidats, au-delà des 60 propositions de François Hollande, la victoire du 6 mai a des racines profondes qui demeurent.

Trois attentes majeures…

  • Il y a d’abord les effets de la crise avec des attentes sociales fortes. Elles se sont manifestées au moment du puissant mouvement en défense de la retraite à 60 ans, comme dans chaque entreprise menacée de fermeture, de licenciements ou de délocalisation. C’est la doctrine libérale de compression des salaires, de remise en cause du modèle social issu de 1945 qui a été condamnée.
  • Il y a ensuite la condamnation de la finance folle et le besoin d’une Europe qui protège. La formule du Bourget comme la taxation à 75 % ou le refus de ratifier le traité européen ont été des repères majeurs de la campagne. Ils exprimaient l’attente d’une autre répartition des richesses après les années du « président des riches » pour reprendre la formule des Pinçon-Charlot.
  • Enfin, il y a le rejet d’un comportement, l’exigence d’une morale publique ce qu’a incarné la formule de la présidence normale et de la république irréprochable.
  • Attentes sociales, réorientation de l’Europe, république irréprochable, c’est peu dire que sur ces 3 points les réponses ne sont pas au rendez-vous des attentes exprimées. C’est ce qui explique la chute de popularité de François Hollande et pas son comportement, ses hésitations…

    On peut effectuer tous les bilans des 60 propositions qu’on veut, et on a raison de le faire, cela ne suffira pas à renverser un sentiment partagé que sur Florange, Pétroplus, l’emploi, les salaires, la vie quotidienne… que sur l’Europe ou la croissance… cela continue comme avant. Quant à la moralisation, le choc Cahuzac fait disparaître tout le reste (réduction des indemnités du président et des ministres, arrêt de la gouvernance par coup de menton…).

    Revenir au social, réorienter l’Europe

    L’an II de Hollande doit se placer résolument sur les questions sociales et sur la réorientation de l’Europe. La mobilisation du peuple de gauche, et d’abord des socialistes, est indispensable pour renouer avec les attentes qui s’étaient manifestées pendant la campagne, dans le porte-à-porte…

    Ne pas le faire, c’est ouvrir un boulevard aux démagogues d’extrême droite, de la droite populaire dans une situation où l’UMP et Sarkozy-Buisson-Copé ont déjà fait sauter la plupart des verrous.

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