GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

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Orage annoncé sur les retraites

Revenir au social ? La préparation de la conférence sociale des 20 et 21 juin en offre l’occasion. Le précédent sommet social de juillet 2012 à janvier 2013 a été préempté par le Medef qui a imposé son «ANI» du 11 janvier et la loi du 14 mai qui le reprend en l'aggravant : le code du travail a été passé à l'acide par la totalité des 18 articles de loi finaux. Les salariés présents dans les conseils d'administration (dans 229 entreprises seulement), ne pourront pas avoir d'autres mandats et seront soumis à la confidentialité. On atteint même le grotesque dans la version finale qui leur a ôté toute protection ! Cette loi est une lourde concession au patronat qui s'en emparera pour flexibiliser et licencier, ce qui aggravera le chômage de masse. Cela ressemble à l'erreur que firent les dirigeants du SPD de 2002 à 2004 avec les «lois Hartz 1 à 4», sauf qu’ils s'en mordent les doigts aujourd'hui. Malheureusement les dirigeants du PS les imitent à tort.

Si le second sommet social est préparé pour mettre à bas le système de retraites par répartition (qui serait remplacé par le système MEDEF-CFDT dit « par points »), ou pour aggraver l'âge de départ (63, 65 et 67, vers 70 ans) ou le nombre d’annuités de cotisation (43 au lieu de 42) et/ou pour diminuer le montant des retraites (la moitié est déjà autour de 1 000 euros), alors un point crucial sera atteint par rapport aux espérances des salariés de mai-juin 2012 ! Il sera alors difficile de remonter la pente pour la gauche sans un changement de cap et d'éviter le retour de la droite UMP/FN avec tous les ravages qui s'ensuivront.

C’est peu dire que la déclaration de Marisol Touraine sur les retraites constitue un signe inquiétant et annonce l’inverse de ce qu’il convient d’engager. « Un effort sera nécessaire, auquel devront participer tous les Français » a-t-elle déclaré le 3 mai. Cette thématique de l’effort nécessaire avait déjà tenté de pointer le bout de son nez pendant la campagne, début 2012. Devant les ravages qu’elle pouvait produire dans l’électorat, elle avait finalement été écartée. Il faut qu’il en aille de même aujourd’hui et qu’on cesse d’ânonner qu’il faut produire des richesses avant de les redistribuer alors même que la crise a révélé que la financiarisation de l’économie, c’était la casse de l’industrie et l’étranglement de la demande solvable, à côté des milliards de spéculation, des milliards de fraude fiscale, des milliards de dette privée, des milliards dissimulés dans les paradis fiscaux.

Les ressources existent donc pour traiter les questions de financement de notre protection sociale. Il faut juste de la volonté pour répartir différemment les richesses. Cette orientation permettra de rassembler la gauche, de préparer autrement les échéances électorales de 2014 et 2015. Et l’an II du quinquennat sera alors celui de la reconquête.

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