GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

À Gauche

Recomposition : quelle gauche pour demain ?

Dans un précédent article, nous posions la question : « où va la gauche ? ». Nous donnions des pistes pour la recomposition nécessaire. Un mois après, le paysage a encore bougé. Un nouveau groupe est en voie de constitution avec le départ de Maurel et Lienemann du PS et leur rapprochement avec le MRC.

Ce nouveau parti annonce une présence sur la liste de la France insoumise aux européennes du printemps prochain, présence qui serait actée dès le mois de décembre. Alors qu’elle n’est encore qu’en gestation, la formation animée par Emmanuel Maurel annonce comme stratégie celle d’un nouveau Front populaire. Le MRC précise qu’au-delà de l’unité de la gauche républicaine, c’est l’unité à gauche qui est visée. Mais alors, pourquoi se limiter à un accord avec la France insoumise ? Rien ne devrait s’opposer à la recherche de la construction d’une liste unitaire de gauche, comme GDS le propose depuis le début. Ce serait cohérent avec l’histoire de la gauche socialiste qui a toujours porté la question de l’unité sur un projet social, écologique, démocratique et de profonde transformation de l’Union européenne.

Des débats de congrès...

Le PCF poursuit sa préparation de son congrès. Les militants n’ont pas retenu le texte de la direction sortante comme base commune de la discussion. Ils lui ont préféré le texte présenté par André Chassaigne. Pour les élections européennes, une partie de la gauche sollicitée par Ian Brossat a répondu présente à des rencontres bilatérales. C’est le cas de Génération.s, d’Ensemble !, de République et Socialisme, de notre réseau GDS, du NPA, de Diem 25 …

Dans ce cadre, le congrès des 24 et 25 novembre du PCF est une échéance importante pour toute la gauche. Peut-être même décisive !

Ou la gauche se rassemble en intégrant toutes ses dimensions et alors, une nouvelle page, porteuse d’une alternative majoritaire, peut s’ouvrir. Ou l’éparpillement se poursuit et la place est laissée à Macron pour se présenter comme le rempart contre la xénophobie et les solutions autoritaires. Au moment où celui-ci continue à dévisser dans les sondages d’opinion il serait paradoxal que la gauche n’en profite pas pour rassembler sur des propositions communes.

Du côté des Insoumis, après les scandaleuses perquisitions qu’ils ont subies, on sent un flottement. Pourquoi la principale force d’opposition à Macron au lendemain de la présidentielle n’a-t-elle pas transformé l’essai ? Les uns mettent en avant la question de la démocratie interne ou la difficulté à intervenir pour influer l’orientation. D’autres s’interrogent sur le refus d’une politique de rassemblement de toute la gauche. Alors qu’un accord de la France insoumise avec Podemos existe pour les européennes à venir sans mentionner le plan B, des interrogations se font jour au sein de FI sur l’alliance scellée entre Podemos et le PSOE en Espagne. Ce flottement se traduit même dans les sondages. Ceux-ci peuvent changer mais les doutes sont là.

De cette situation instable à gauche et de son évolution dépend l’avenir. L’issue viendra des discussions engagées tout autant que de l’investissement des militants politiques, syndicaux et associatifs.

… aux campagnes nécessaires

Il ne s’agit pas seulement de discuter élections à venir mais aussi des campagnes urgentes à mener : celle sur le pouvoir d’achat et les salaires, celle en défense des retraites et des cotisations sociales, celle pour le climat, celle pour la défense des migrants, etc. Car dans ces batailles à la fois concrètes mais aussi idéologiques se construit une alternative de propositions.

La gauche et sa nécessaire unité ne peuvent présenter une alternative majoritaire que si y sont intégrées toutes les dimensions de l’intervention citoyenne. C’est pourquoi il faut saluer les initiatives qui se font jour dans la société. Que ce soit au niveau local, dans le cadre de mobilisations citoyennes, comme dans le cas d’intellectuels désireux de s’engager dans la Cité. La seule condition, c’est que les dynamiques convergent pour rassembler. Un nouvel éparpillement des forces déjà par trop dispersées de notre camp désespérerait pour longtemps le peuple de gauche qui, quoi qu’on en dise, existe bel et bien.

Cet article de notre camarade Christian Normand est à retrouver dans le numéro de novembre 2018 de la revue Démocratie&Socialisme

 

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