GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Elections municipales

Dans le 64 : l'unité à Billère, mais pas à Pau ni à Bayonne

En 2014, à Billère (la 2e ville du Béarn avec 13 200 habitants), le maire Jean-Yves Lalanne et sa liste étaient élus avec 59 %, alors que beaucoup de listes de gauche payaient la politique menée par Hollande. En 2020, la majorité municipale sortante a un rapport de force à son avantage et un bilan positif. La situation paraît malheureusement beaucoup moins favorable à Bayonne et à Pau où la place d’outsider est revendiquée par plusieurs listes venues de la gauche.

Soutien actif aux associations, politique sociale dynamique, budget participatif, solidarité internationale, accueil des migrants, installation d’un marché bio, leadership de l’opposition de gauche à Bayrou, soutien aux mouvements sociaux des Gilets jaunes, à l’anti-G7 de Biarritz, aux manifestations en défense des retraites... Tels sont les faits d’arme de l’équipe gérant la ville de Billère et qui compte bien conserver la mairie en mars.

Démarche unitaire

Autour du réseau de l’association « Billère pour tous » qui fait fonction de front unitaire, la démarche citoyenne est engagée depuis un an. La liste se déclare « solidaire, écologique, démocratique », comme des centaines de listes en France, mais celle-ci est unitaire, totalement unitaire, puisqu’elle rassemble sans exclusive des candidates et des candidats membres ou sympathisants de la GDS, de République &?Socialisme, d’Ensemble!, des ex-PS, des ex-FI, des Verts, des régionalistes, des  militants associatifs et alternatifs.

Évidemment, la tête de liste désignée étant le maire sortant GDS – un ex-PS, ancien dirigeant syndical –, le rassemblement a été plus aisé qu’ailleurs. Le débat s’est alors focalisé sur le bilan et le projet. En face un candidat Modem, soutien de la politique de Macron, a constitué un attelage avec LREM, LR, l’UDI et le Parti radical tout en hésitant à afficher son engagement politique.

Cette bipolarisation gauche-droite sera un test local de la stratégie de rassemblement autour d’un nouveau Front populaire social et écologiste.

Pau, la division à nouveau

Le lancement d’une démarche citoyenne unitaire autour de l’avocat Jean-François Blanco, ancien bâtonnier, élu régional sur la liste d’EELV, était prometteur. Aidé par les réseaux de EELV et de la GDS, par des ex-PS, des ex-FI, des militants d’Ensemble! et de Génération.s, avec le soutien du PCF, la démarche « Pau Arc-en-Ciel » s’est constituée depuis un an. Des désaccords sur la place de l’ancien porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, ont conduit à une crise et abouti à un ralliement du PCF à la liste PS. Malgré les tentatives de rapprochement, la division est consommée entre les deux listes. Pour en rajouter, ce qui reste de la France insoumise présente une liste dirigée par un ancien gendarme inconnu des milieux militants, tandis que Lutte ouvrière tente de lancer une liste avec un discours hors-sol consternant.

Ainsi Bayrou, malgré les mises en examen et son soutien indéfectible à Macron, a un peu plus de chances de rassembler la droite. Certes, une liste du RN et une autre de Debout la France vont attirer des voix de LR, mais la prime au sortant n’est pas à négliger. Une mise en ballottage serait un camouflet pour Bayrou et permettrait une fusion à gauche. Mais avant de penser au second, il vaut mieux préparer dans de bonnes conditions le premier tour en faisant tout pour unifier.

Bayonne, la gauche fracturée

Bayonne est une ville qui vote à gauche pour les élections départementales et régionales, mais à droite pour les municipales. Le pouvoir est aux mains d’une même équipe depuis plus de 60 ans. Quatre listes sont actuellement en lice : une liste de droite, trois listes de gauche.

Menée par Jean-René Etchegarray, actuellement maire de Bayonne et président de l’agglomération Pays basque, la liste « Toujours un temps d’avance » rassemble l’UDI, le Modem, LR et LREM. Cette tête de liste assez humaniste (aide aux migrants, budget participatif) s’est engagée dans la création de la Communauté d’agglomération Pays basque, la monnaie locale et le désarmement de l’ETA, mais c’est également un autocrate avéré, très contesté par la droite opposée notamment à ses positions régionalistes.

À gauche, les listes font florès. « Bayonne Ville Ouverte » est une liste PS-PC dont la tête d’affiche Henri Etcheto a perdu de 26 voix en 2014 (liste PS, PC, EELV et PRG). Bien qu’opposé à la communauté d’agglomération du Pays basque  et à la cause basque, il est donné favori de la gauche par la presse locale. « Bayonne verte et solidaire » (EHBai, EELV, Ensemble!) a quant à elle pour têtes de liste Jean-Claude Iriart (mairie) et Sophie Bussière (agglo). Cette liste a fait 10 % en 2014 et s’est maintenue à cause des positions d’Etcheto, ce qui a permis l’élection de la droite.

« Demain Bayonne – Bihar Baiona » est une liste citoyenne qui a pour têtes de liste Mathieu Bergé (mairie) et Sophie Herrera-Landa (agglo). Engagée dans l’écologie, la diversité culturelle et linguistique, les solidarités, cette liste peut être un lien pour un rassemblement au second tour. On y retrouve des ex-militants du PS, des élus de Génération.s et de la GDS, ainsi que de nombreux acteurs associatifs.

Cette troisième liste pourrait faire la charnière entre les deux autres listes de gauche. Celles-ci ont commencé à échanger de façon bilatérale. Mais le temps presse. Il reste un mois pour élaborer une stratégie d’alliance si on veut vraiment changer l’avenir.

Cet article de nos camarades GDS des Pyrénées-Atlantiques est paru dans le dossier "municipales" du numéro de février de Démocratie&Socialisme, la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).

 

 

 

 

 

 

 

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