Pour construire le NFP, mener des campagnes de masse sur les urgences
Les trois clés de la situation sont incontestablement les salaires, les retraites et le budget, auxquelles il convient certainement d’ajouter l’urgence écologique. Nous proposons aux forces du Nouveau Front populaire de mettre au cœur de leur agitation des campagnes unitaires sur ces trois sujets.
Le programme du Nouveau Front populaire, soutenu par huit millions d’électrices et d’électeurs, est désormais la base de l’action commune et à tout moment pour un gouvernement de toute la gauche. Pendant l’été, Lucie Castets, candidate du NFP à Matignon, a entamé, autant que possible, un cycle de réunions et de mobilisations sur des thèmes précis, contenus dans le programme et reliés à l’actualité. Ce travail a existé, même s’il n’a pas été assez large et assez popularisé, mais il est essentiel afin de proposer un plan pour les « cent premiers jours ».
Agir pour ne pas subir
L’application d’un programme, c’est tout un art. Plus encore quand il n’y a pas de majorité absolue. Il faut savoir établir des priorités. Et user de méthodes institutionnelles appropriées en jonglant entre les décrets et les projets de loi. Ce cynique de Macron a osé dire au Canada, le 27 septembre, que nous n’avons « pas voulu travailler ». Alors que c’est lui qui a empêché la gauche de gouverner et nous a fait perdre trois précieux mois. Si Lucie Castets avait été nommée Première ministre en juillet, nous aurions déjà avancé et à coup sûr réussi sur beaucoup de points. C’est de cela dont ils ont eu peur, c’est cela qu’ils ont saboté !
Et tant que l’épouvantable et illégitime gouvernement Macron-Barnier-Le Pen est en place, nous sommes réduits à contrecarrer ses mauvais coups, à censurer son orientation archi-réactionnaire à l’Assemblée, et à faire campagne dans le pays pour abréger ses jours, et faire connaître la voie alternative que nous proposons toutes et tous ensemble, à gauche.
Tout en consolidant le Nouveau Front populaire, en développant autant que possible ses comités militants, collectifs de base unitaires dans les villes et régions, en réagissant coup pour coup aux attaques mensongères, voire calomnieuses des grands médias aux mains des milliardaires, il nous faut lancer des campagnes sur quelques points précis. Sur ces urgences cruciales, qui sont susceptibles de mobiliser des millions de salarié.es dans le pays.
Ce n’est qu’un début
Lors du 1er octobre, première occasion sérieuse de mobilisation suite à l’appel à la grève lancée par plusieurs organisations syndicales (pas toutes, hélas !), l’accent a été mis sur « l’abrogation de la retraite à 64 ans, les services publics, les salaires, les pensions et l’égalité femmes-hommes, la défense de l’emploi industriel ». Revendications auxquelles se sont ajoutés l’opposition aux coupes budgétaires et à l’austérité renforcée, l’aide aux services d’urgences des hôpitaux, la défense de l’Aide médicale d’État (AME) fragilisée par les saillies démagogiques et populistes de la droite la plus rance, ainsi que le légitime mot d’ordre : « Des profs devant chaque élève ».
Ces revendications correspond le mieux au climat de rentrée, même si elles peuvent être complétées par des mots d’ordre surgis de luttes locales, notamment pour l’emploi (contrôle des licenciements), pour la démocratie sociale (reconstruction du Code du travail, des IRP et CHSCT, lutte contre la répression anti-syndicale…), pour les droits démocratiques (contre les discriminations et les violences policières), l’abandon du processus de réforme constitutionnelle visant au dégel immédiat du corps électoral en Kanaky-Nouvelle-Calédonie.
1.PRIORITÉ AUX SALAIRES ENCORE ET TOUJOURS
Les comités de Front populaire, et donc, toutes les organisations investies en leur sein, devraient, selon nous, appuyer les revendications syndicales, en mettant sur pied une campagne nationale pour la hausse immédiate des salaires, à commencer par ce qu’aurait fait le gouvernement de Lucie Castets : le Smic à 1 600 euros net et à 2 000 euros brut.
Bataille culturelle
Les batailles menées avec acharnement depuis 32 ans de la revue D&S, et depuis six ans de la Gauche démocratique et sociale (GDS), ont commencé à porter leurs fruits sur la question décisive des salaires : la CGT a en effet sorti un tract central pour « la défense du salaire net sur le mois, et du salaire brut sur la vie ». Le péril que font peser sur la Sécurité sociale le RN, Macron et, hélas !, une partie des appareils de la gauche depuis 1988, en reprenant le programme du Medef et en proposant de « baisser le brut pour hausser le net (sic) », est battu en brèche.
Cela permet de donner un sens à une hausse des salaires qui ne soit pas seulement liée au pouvoir d’achat immédiat, mais aussi à tous les choix durables de protection sociale. Défendre le salaire brut, c’est défendre « la Sécu », un budget séparé ; c’est contre-attaquer sur le fond face aux discours des libéraux. Défendre les cotisations sociales, c’est contrarier tous les plans fondamentaux du patronat, de la finance, de la droite et de l’extrême droite, c’est tracer la voie d’une autre société.
Mieux vivre toutes et tous…
Là où c’est possible, il faudrait produire des cahiers de revendications, des affiches, des tracts, des pétitions, organiser des réunions pour dire que l’heure n’est pas à l’austérité, mais à la relance. Non à la « politique de l’offre » ! Oui à la « politique des besoins » ! C’est en redistribuant, et non en coupant dans les dépenses, qu’on pourra sortir de la crise. L’inflation perdure même si son rythme a diminué. En tout état de cause, l’explosion des prix pendant trois ans (notamment dans les départements ultra-marins) – 30 % de hausse en moyenne sur les produits alimentaires ! – ne pourra être effacée sans une vigoureuse action politique.
Il faut donc plafonner les prix des produits de première nécessité dans l’alimentation et les énergies. Il faut indexer les salaires sur les prix. Il faut augmenter les minimas sociaux, les indemnités chômage, les différentes pensions et retraites, ainsi que minimum vieillesse. Il faut porter l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) au niveau du Smic. Il faut augmenter significativement les points d’indice de la Fonction publique. Il faut bloquer les prix des loyers et des transports, plafonner les frais bancaires et renforcer les boucliers des prix Outre-mer. Il faut engager les négociations commerciales garantissant les prix planchers pour les agriculteurs, et limitant le niveau des marges des agro-industriels et de la grande distribution.
Tout cela aurait pu se faire par décrets avec un gouvernement Castets : il faut le dire et le redire. Nous allions le faire. C’est cela qui a fait peur à Macron, d’où son coup de force, en août, contre la gauche unie. C’est pourquoi, depuis, nous appelons à contester la légitimité du gouvernement Barnier, et à le censurer pour imposer le respect des urnes. Nous ne défendons rien d’utopique, tout cela est à portée de main, de décrets : c’est ce sentiment là qu’il faut cultiver chez les nôtres.
… c’est maintenant…
Dans l’esprit de la masse des salarié.es, la propagande sur la dette, la crise, les déficits, le chantage à l’emploi, tout cela ne fonctionne plus comme hier, et les élections de juin-juillet l’ont bien montré. Le défaitisme, le pessimisme ont été battus en brèche. Le sursaut électoral a ouvert des portes : nous pouvons espérer plus qu’un simple sursis.
Il faut, dans cette campagne, faire le lien entre les revendications et la question du pouvoir. Macron a nommé un gouvernement minoritaire pour échapper à cette obligation de redistribuer les richesses sous la forme simple et naturelle de salaires. Or, à l’Assemblée, si on peut barrer la route à la politique ultra-réactionnaire du gouvernement Macron-Barnier-Le Pen, on ouvre la voie à un gouvernement Castets, Bompard, Faure, Roussel, Tondelier. Ce n’est pas une utopie, ce n’est pas impossible, c’est réalisable à court terme. Et ça permet de faire le lien avec la défense des services publics qui passe par l’amélioration des salaires des soignants et des enseignants. Le salaire net moyen en équivalent temps plein (EQTP) dans l’ensemble de la Fonction publique hospitalière (FPH) était de 2 734 euros par mois en 2022. Il a diminué de 0,4 % en euros constants. Le salaire des enseignants, c’est l’histoire d’un grand déclassement : il est passé, en fin de carrière, de plus de quatre fois à moins de deux fois le Smic entre 1980 et 2024. Le salaire d’embauche est passé, lui, de 2,1 fois à 1,1 fois le Smic.
… et c’est possible !
De l’argent, il y en a, et c’est possible de le faire passer des immenses surprofits aux trop modestes salaires nets et bruts : hausser les salaires et pensions, minimas, c’est immédiatement provoquer une relance de consommation bonne pour les petites entreprises. On peut, on doit le faire ! Jamais les marges des grandes entreprises n’ont été aussi spectaculaires, jamais les actionnaires n’ont autant gagné. En sept ans sous Macron, la fortune cumulée des 500 Français les plus riches est passée de 454 à 1 228 milliards d’euros, soit une hausse de 170 %. Alors qu’elle représentait 20 % du PIB en 2017, elle est passée à 45 % en 2023.
Jamais un pouvoir dans l’histoire de la Ve République n’a transféré aussi massivement les richesses du travail au capital. Les grands patrons sont les premiers « assistés » de ce pays : ils ont reçu en 2023, plus de 240 milliards d’euros, tandis que plus de 100 milliards ont été redistribués en dividendes, en numéraires, en actions et en rachat d’actions.
2.ABROGER LA RETRAITE À 64 ANS, RETOUR AUX 60 ANS
La question de la retraite est la plus profonde, la plus ancrée, la plus explosive. Acquise en 1982, la retraite à 60 ans est un des acquis sociaux auxquels le salariat est le plus attaché : elle est au cœur de la vie des 30 millions de salariés de ce pays, au point que, depuis la première attaque de Balladur en 1993-1994, des dizaines de millions de salariés se sont mobilisés pour le défendre. En 1995, en 2003, en 2010, en 2013, en 2020 et en 2023, sur plusieurs décennies, la défense du départ à 60 ans, puis le refus des 62, 63 et des 64 ans, ont produit des lames de fond grévistes et des manifestations monstres. Les capitalistes y vont progressivement tant ils savent le sujet épineux : ils veulent aller jusqu’à 67, voire 70 ans, mais ils ont peur que les résistances mènent à l’explosion.
Le test décisif
C’était déjà arrivé en 2003. La longue et puissante bataille pour les retraites avait été perdue par la trahison à cette époque de la direction Chérèque de la CFDT, allant signer de nuit dans le bureau de Jean-Pierre Raffarin, et ce, dans le dos des syndicats avec lesquels elle était alors alliée et en lutte. La CFDT y avait connu une scission, perdu 100 000 membres et de 6 à 10 % des voix aux élections professionnelles. Le mouvement profond du salariat a débouché l’année suivante, en mars 2004, sur la victoire électorale massive de la gauche, qui l’emportait dans 20 régions sur 22.
Soyons clairs et lucides : le sursaut électoral des 30 juin et 7 juillet 2024 vient certes une volonté de faire barrage au RN, mais il est surtout un effet différé de la longue mobilisation du premier semestre 2023 contre la retraite à 64 ans. Rappelons qu’il y a eu l’an dernier quatorze manifestations, 34 millions de manifestants en cumulé, et que 95 % des « actifs » étaient opposés à la loi Macron-Borne-Dussopt. Rappelons qu’il n’y a pas eu de vote, faute de majorité à l’Assemblée nationale, et que le 49.3 du 16 mars a été ressenti comme un violent coup de force.
Il en va du crédit de la gauche d’abroger les 64 ans et de « regagner » la retraite à 60 ans. Pour 30 millions de salariés, c’est un test, LE test !
Sauver la Sécu par la Sécu !
C’est aussi pour cela, que malgré ses tergiversations, mensonges et tromperies à ce sujet, que le RN reste à l’écoute de sa propre base électorale : ne pas abroger les 64 ans constituerait un danger mortel pour lui, même si cela le mettrait en porte-à-faux avec sa fidèle clientèle au sein du petit patronat. Évidemment, nous ne voulons rien avoir de commun avec ce parti raciste et fascisant, mais, s’il faut l’addition des voix pour arracher l’abrogation des 64 ans, ce qui comptera, ce n’est pas l’addition, mais le résultat.
Pour qui veut prouver que voter et militer syndicalement et politiquement, ça « sert à quelque chose », le test est là : prouver enfin, dans les faits, qu’il n’y a pas de « fatalité », qu’on peut « inverser le cours de l’histoire ». Tout se joue sur ce point pour des générations de grévistes et de manifestants : réaffirmer l’objectif commun du droit à la retraite à 60 ans. Il convient de lui adjoindre deux revendications essentielles : le retour à l’indexation des pensions sur les salaires, et non sur les prix, ainsi que la fixation d’un montant plancher de retraites au niveau du Smic.
Pour ce faire, il n’est guère besoin de multiplier les « dispositifs ». Il suffit d’augmenter de 0,25 point par an les cotisations vieillesse pendant cinq ans, de moduler la part patronales des cotisations et éventuellement de créer une sur-cotisation sur les hauts salaires. En un mot, en ajustant les cotisations sociales aux besoins des assuré.es et aux prestations garanties, on peut rétablir sans difficulté l’âge de départ à 60 ans, n’en déplaise à celles et ceux qui promettent tous les cinq ans de « sauver les retraites » en rabotant nos droits !
Une fois cela fait, nous pourrons rétablir les facteurs de pénibilité supprimés par Emmanuel Macron, prendre en compte le RSA et les temps de formation pour valider des trimestres, mais aussi soumettre à cotisation les dividendes, la participation, l’épargne salariale, les rachats d’action ou encore les heures supplémentaires.
La mère de toutes les batailles
Plus généralement, il convient de reconstruire le Code du travail, les IRP, les CHSCT, Mais aussi d’organiser une Conférence nationale sur le travail et la pénibilité visant au rétablissement de la durée effective hebdomadaire du travail à 35 heures, au passage aux 32 heures dans les métiers pénibles ou de nuit immédiatement et son extension par la négociation collective. Dernière bataille : l’adoption d’un plan d’action « zéro mort au travail » via le rétablissement des Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), l’embauche d’inspecteurs et de médecins du travail, la mise à jour du tableau des maladies professionnelles en intégrant notamment le burn-out.
3.LA BATAILLE DES TROIS BUDGETS : REDISTRIBUER LES RICHESSES ENFIN
Le spectre, le chantage, la menace de la dette n’empêchent rien de ce que veut faire le Nouveau Front populaire : revenir à une fiscalité juste pour des services publics universels et efficaces est possible et aussi à portée de main. Le programme du NFP est financé. Celui qui ne l’est pas, c’est celui de Macron-Barnier-Le Pen. Celui qui croule de partout au point de ne pas trouver de majorité à l’Assemblée en novembre, c’est celui du gouvernement de droite épaulé par l’extrême droite
Le fond du problème
Cela implique de déconstruire encore et encore les présentations mensongères des grands médias au service de Macron, du Medef et du RN. Les « mille milliards d’euros de dette » supplémentaires officiellement contractés au cours des sept années de Macron ne viennent pas de « trop de dépenses ». Cette dette vient du manque de recettes. Macron les a consciencieusement asséchées. Et il a généreusement distribué le budget de l’État aux grands patrons. Il a enrichi les riches et appauvri les pauvres. Il a haussé les superprofits et baissé les salaires nets et bruts. Les patrons du CAC 40 se sont goinfrés et ont déplacé leurs mirobolants avoirs dans les paradis fiscaux, ils ont spéculé encore plus, abreuvé leurs actionnaires et spéculé à tours de bras.
Maintenant, à la GDS, nous œuvrons à clarifier une question idéologique, politique, économique, essentielle : il y a trois budgets et non un seul. Ils sont séparés et, contrairement aux libéraux, nous ne les confondons pas.
Le plus gros budget est celui qui est adopté chaque année par la Loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS). Englobant les caisses de retraites, de l’Assurance maladie, des Allocations familiales et des Accident du travail / Maladies professionnelles (AT/MP), il avoisine les 850 milliards d’euros, mais il est très peu en déficit et n’a généré jusqu’à présent que 9 % de la dette globale pays. Il n’est basé sur l’impôt ni sur les « prélèvements obligatoires » allant à l’État ! Non, il est basé sur des cotisations à un organisme privé, la Sécurité sociale et ses caisses, qui normalement devraient toujours être gérées (en une seule grande mutuelle) par les élus des assuré.es que sont toutes et tous les salarié.es.
Le plus petit budget est celui des collectivités locales, mais celle-ci n’ont pas autorisation de faire des déficits et des dettes, elles ne sont pas responsables de la baisse considérable de leurs recettes par Macron depuis sept ans. Ce n’est pas là que gît le problème.
C’est le troisième budget, celui de l’État – si mal géré par Macron et consorts –, qui génère 82 % de la fameuse dette, au total de 3 100 milliards d’euros. Et c’est là que se trouve la manipulation principale : la baisse des recettes depuis sept ans, des centaines de milliards en moins, et la hausse des cadeaux aux patrons, des centaines de milliards encore en moins.
Paroles d’expert
Éric Coquerel, le président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale, le dit clairement : « J’estime que ces chiffres démontrent que la politique de l’offre et de la compétitivité, que manifestement le président Macron entend poursuivre, emmène toujours plus vite le pays dans le mur. Je me répète : elle ne fera qu’aggraver la situation en déclenchant une spirale récessive sur l’économie. Cela diminuera les recettes et se révélera incapable de financer les investissements vitaux nécessaires en matière environnementale. Ce sont des recettes qu’il convient d’aller chercher. Cela passe par une fiscalité plus juste, plus rentable, moins dispendieuse vis-à-vis des revenus du capital : par des mesures soutenant les revenus du travail et un État favorisant, par la planification écologique, une activité économique vertueuse en matière environnementale et répondant aux besoins des Français notamment en matière de santé, d’éducation, de logement. Ce débat sera au cœur du prochain PLF ».
Le député LFI de Seine-Saint-Denis ajoute : « La nouvelle baisse, probable et prévisible, des recettes (IR, IS mais aussi TVA), les dépenses nouvelles (Nouvelle-Calédonie et élections législatives) ainsi que la diminution de l’épargne brute des collectivités locales ne permettraient pas d’atteindre l’objectif de déficit fixé pour 2024 par le Programme de stabilité (5,1 % pour mémoire). Pour le moment, en plus des 10 milliards d’annulation de crédits, décidés en février, Bercy a gelé préventivement 16,5 milliards d’euros de crédits pour puiser 7 milliards d’euros d’annulations supplémentaires en fin d’année. À défaut de chercher des recettes supplémentaires autres que les 3 milliards initialement prévus (taxe sur les rachats d’actions et sur les énergéticiens), il est à craindre que le gouvernement ne cherche à annuler l’entièreté des crédits gelés pour limiter le déficit. Cette politique de baisse des dépenses publiques non seulement ne règle pas la raison première des déficits, causés avant tout par la baisse des recettes, mais en plus, en période de reflux de l’activité économique, aura une conséquence récessive sur l’économie ».
Frapper ensemble
Le Nouveau Front populaire proposait d’adopter un projet de loi de financement rectificative dès le 4 août 2024. Nous voulons maintenant mener campagne en temps réel à l’occasion du vote des budgets avec des affiches, des tracts et des meetings sur les propositions que nous partageons toute et tous à gauche ! Pour se doter d’une politique fiscale plus juste, avec notamment les mesures suivantes : accroître la progressivité de l’impôt sur le revenu avec 14 tranches ; rendre la CSG progressive ; rétablir un impôt de solidarité sur la fortune (ISF) renforcé avec un volet climatique ; supprimer la flat tax macroniste et rétablir l’exit tax ; supprimer les niches fiscales inefficaces, injustes et favorables aux pollueurs (c’est-à-dire l’immense majorité de ces dernières) ; réformer l’impôt sur les successions pour le rendre plus progressif en ciblant les plus hauts patrimoines et instaurer un héritage maximum ; instaurer une taxe kilométrique sur les produits importés…
Préparons notre matériel unitaire au plus vite, car tout cela va se jouer à court terme en quelques semaines, dans les projets de budgets soumis à l’Assemblée ! Nous y verrons le Nouveau Front populaire de notre côté, et nous verrons la droite et l’extrême droite, Macron Barnier Le Pen, de l’autre côté, contre nous.
Cet article de notre camarade Gérard Filoche a été publié dans le numéro 318 (octobre 24) de Démocratie&Socialisme, la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).