GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Au Parti socialiste

Pendant la campagne électorale, Dominique Strauss-Kahn... est allé à Londres rencontrer les amis de Blair et Schröder

« À gauche en Europe » est un club fondé par Rocard et Dsk. Le jeudi 22 janvier, Dsk n'a pas inauguré les campagnes régionales et cantonales, non, il a inauguré les locaux de son club, 3200 euros par mois, 160 m2, dans le 7° arrondissement de Paris, base de départ de sa campagne présidentielle. Dominique Strauss-Kahn n'a guére été avisé puisqu'il a jugé que la situation institutionnelle allait "conduire à ce qu'aux élections régionales, les Français n'aillent pas voter, ou pire, qu'ils votent pour les extrêmes."

Puis il est parti se réunir à Londres fin février, avec la participation des grands penseurs socialistes, notamment les conseillers de Blair et de Schröder. Cette rencontre de deux jours associait trois « think tanks » européens : le club « A gauche en Europe », «Policy Network », animé par Peter Mandelson, proche de Tony Blair, et la fondation allemande « Friedrich Ebert ». C'est Anthony Giddens, l'architecte de la fameuse "troisième voie" anglaise, qui a accueilli les invités. (cf. D&S n° 106 et 109 et le livre de Philippe Marliére, "la troisième voie dans l'impasse" qui vous expliquera la pensée libérale de cet homme).Dsk était à la tête d'une délégation "d'aile droite du PS" (selon Le Monde), avec les maires de Lyon, Gérard Collomb, de Mulhouse, Jean-Marie Bockel, et de Grenoble, Michel Destot, le député de la Nièvre Gaëtan Gorce, des dirigeants du parti comme Alain Bergounioux et Marisol Touraine et encore la philosophe très droitière Monique Canto-Sperber, le sociologue Patrick Weil ou l'économiste Jean Pisany-Ferry. DSKK là-bas se plaignait que la campagne des élections régionales et cantonales le mettent "à genoux". Le pauvre...

Parlant de réforme de la fonction publique, il a proposé : Il faut que les réformes reconnaissent les droits acquis dans le passé. En fait, il propose du Fillon-Delevoye-Duteil mais avec une indemnisation pour solde de tout compte aux victimes qui y perdraient leur retraite, ou leur protection sociale. C'est à cette condition, conclut-il, que les réformes, douloureuses mais nécessaires, de nos Etats-providence respecteront l'objectif de justice sociale

Un des délégués allemands a donné le "ton" : les anglais avaient la chance avec Thatcher d'avoir eu "quelqu'un pour faire le sale boulot" des réformes. "Contrairement à ce qui est dit en France, il n'y a aucun renoncement de ma part à toute position traditionnelle de la gauche, se défend Dsk, à la journaliste du Monde "- mais je constate que la gauche est restée ancrée sur une inégalité de façade depuis une quinzaine d'années."

M. Strauss-Kahn s'est plaint d'être catalogué à la droite du PS. Il prépare non pas le projet du PS pour la future élection présidentielle, mais celui d'un candidat. Cette démarche lui paraît "préférable", confie-t-il, "vu la cote des partis"... Avec ce diagnostic : "Aucun candidat en 2007 ne survivra en présentant un projet basé sur les années 1980".

Il n'est pas à une contradiction près puisqu'il se déclare satisfait " de voir que (son) idée d'un parti de toute la gauche chemine, au moins chez les socialistes." S'il y a un parti de toute la gauche, on peut espérer qu'il ne reconnaîtra pas dans le programme de dirigeants comme ceux-là.

Ça n'empêche pas DSK de se prononcer pour que les élections du 13 juin donnent naissance à un Parlement "à vocation constituante". La phrase est vague, et elle ne dit pas quel contenu il propose à cette presque "Constituante" : la constitution Giscard bien sûr.

M.A.

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