Par une annonce médiatique, Pierre Moscovici vient d’enterrer la proposition de plafonner à 20 SMIC les salaires maxi du privé. L’autorégulation par les grands patrons eux-mêmes suffirait. C’est une reculade majeure !

Alors qu’au même moment est annoncé que les bonus des traders repartent à la hausse, signe que les raisons qui ont conduit à la crise financière reviennent, il est urgent et prioritaire d’agir pour une autre répartition des richesses. Plafonner les salaires des patrons –de même que les bonus des traders– fait partie des mesures à prendre. Ne serait-ce que pour tenir les engagements pris.

Un Medef ravi

Le fait d’annoncer le contraire est tout simplement un encouragement au laisser faire, au creusement des inégalités. Le Medef s’en félicite tout en évoquant une charte ou des règles internes… soumises à l’avis des actionnaires de l’entreprise.

Mais les actionnaires n’ont que faire de ces débats. Ils veulent que leurs actions aient de bons rendements ! Ils ont exigé des 15 ou 20 % de rendements avant la crise de 2007 sans souci des conséquences économiques. Demain ils demanderont le meilleur rendement et en remercieront les « mandataires sociaux » en votant les résolutions préparées par les Conseils d’Administration ou « comité des rémunérations ».

Aux socialistes de se mobiliser

Le Parti socialiste, tout le Parti socialiste, a une occasion de faire entendre sa voix et de proposer une loi conforme aux engagements pris devant les électeurs. Pas plus, pas moins.

S’il ne le faisait pas cela s’ajouterait à d’autres reculades, compromis, abandons dans la lutte contre la finance ou comme dans les réponses aux attentes sociales. Nous pourrions alors craindre de très grandes difficultés non seulement lors des prochains rendez-vous électoraux mais aussi lorsque les pressions du Medef redoubleront pour attaquer nos retraites.

Les militants, les électeurs doivent faire entendre leur voix pour que ce cap désastreux soit changé !