Meeting de « Vive la Gauche » à Saint-Étienne (42)
Des militants de la fédération socialiste de la Loire sont à l'initiative d'une réunion du collectif Vive la Gauche qui s'est tenue à Saint-Étienne début octobre. Retour sur les propos des orateurs présents.
Ce lundi 6 octobre, plus de 150 personnes ont participé au meeting organisé par le collectif « Vive la Gauche 42 » à Saint-Étienne. L'intitulé du débat « Pour l'unité de toute la Gauche contre l'austérité » avait de quoi passionner ces militants associatifs, syndicaux et politiques qui ont tous, à des degrés divers, exprimé l'urgence de la reconstruction d'une alternative à gauche, porteuse d'espoir et renouant avec les engagements pris en 2012.
Johann Cesa (co-animateur de Vive la Gauche) a présenté la réunion en insistant sur le fait que « la finalité du combat politique d'un militant de gauche, quel que soit son parti, est d'améliorer les conditions d'existence de celles et ceux qui n'ont que leur force de travail à vendre pour vivre ». Et qu'à ce titre, le bilan du gouvernement, est, selon lui, « globalement négatif ».
Denys Robiliard (Député PS « frondeur » du Loir-et-Cher) a détaillé les réformes du gouvernement qui sont allées dans le sens du progrès social : mariage pour tous, emplois d'avenir, suppression du bouclier fiscal… Mais le traité européen dès 2012, puis le CICE et enfin le pacte de responsabilité sont, selon lui, « à contre-courant des 60 propositions de François Hollande ».
Lela Bencharif (Conseillère régionale EELV de Rhône-Alpes) est revenue sur la sortie des écologistes du Gouvernement, en assumant clairement ce choix. Selon elle « une alternative à la politique libérale du gouvernement est possible par une nouvelle majorité rouge-rose-verte à l'Assemblée ». Elle verrait bien Martine Aubry à la tête d'un gouvernement de rassemblement de la gauche.
Belkacem Merahi (responsable du Parti de Gauche dans la Loire) a salué l'initiative de cette réunion. Très critique à l'égard du gouvernement, il estime que « François Hollande a trahi les salariés qui ont voté pour lui en 2012 ». Il a appelé tous les militants de gauche à poursuivre la lutte au cœur du mouvement social car « l'unité de la gauche se fait aussi par sa base militante ».
Cécile Cukierman (Sénatrice PCF de la Loire) a exprimé ses regrets sur le choix initial de François Hollande de gouverner sans le Front de Gauche. « Il n'a pas créé les conditions nécessaires à ce rassemblement alors que nous avions appelé à voter pour lui et que nous étions ouverts à la discussion ». Elle a été particulièrement marquée par l'enterrement de la loi d'amnistie syndicale alors que celle-ci avait été adoptée par toute la gauche au Sénat.
Marie-Noëlle Lienemann (Sénatrice PS de Paris) a conclu les interventions par un vibrant appel à l'unité de la gauche pour transformer durablement la société. « Pour transformer la société, il faut le soutien, chercher le soutien des citoyens et du peuple. Et pour avoir ce soutien, il faut être en adéquation avec les forces politiques, syndicales, associatives qui vous ont permis d’être élu. D’abord tenir ses promesses, et ensuite rester fidèle à celles et ceux que l’on défend, les salariés, le monde du travail. Dès que l’on se technocratise, que l’on rentre dans le jeu, il n’y a qu’une seule politique possible, et bien là on peut dire que ça sent le roussi, et (qu’il) ne restera pas une gauche de gouvernement parce que très vite elle est battue aux élections ».
Points de convergence
Au-delà de la nécessité d'en finir avec la politique d'austérité, les intervenants ont dégagé plusieurs revendications communes : hausse des salaires, investissement public pour la transition écologique, grand soir fiscal, partage du temps de travail et VIe République parlementaire…
Des interventions du public, dans un esprit constructif, ont conclu cette réunion en appelant à renouveler cette initiative unitaire.
