GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Écologie

L’éco-religion est vouée à l’échec

Nicolas Hulot assène que « le temps est venu » du primat de la nature. Il répète que son chemin est le seul (« si on n’y croit pas, c’est désespérant »), éludant toute dimension politique. Il se sent dépositaire de la vérité (« si les esprits procureurs l’emportent sur les esprits éclaireurs, on ira dans le mur »), retirant la possibilité de contester. Avec lui, l’écologie devient religion. Un autre monde est possible : c’est une proposition politique. « Si on n’y croit pas, c’est désespérant » : c’est un prêche. Or, l’écologie fait appel aux convictions et aux savoirs, pas aux croyances.

La crise ne change rien à la marche du monde : des hommes en exploitent d’autres sans vergogne. Là-bas, on crève dans des mines polluantes pour qu’ici, on puisse pianoter sur son smartphone. Partout, on meurt au travail. Certains s’enrichiront du Coronavirus. La déforestation et la perte de biodiversité rapportent « un pognon de dingue ». Les droits des travailleurs et la préservation des ressources naturelles sont le cadet des soucis d’un paquet de salopards et les meilleurs rapports scientifiques n’y pourront rien changer. Les exploiteurs abîment les corps comme la terre, mais s’en contrefichent. Pire, c’est leur business.

Il faut lutter contre l’idée d’une union sacrée qui ferait demain meilleur qu’aujourd’hui. Nous n’avons pas besoin de tout le monde pour faire émerger l’écologie politique, juste d’une majorité. La politique n’est pas le rassemblement des antagonismes, l’effacement des divergences quoiqu’il en coûte. L’écologie politique est anticapitaliste. La dissoudre dans un système qui permet l’accumulation des biens, par l’exploitation des humains et des ressources naturelles, l’empêche d’exister. Si Nicolas Hulot continue à imaginer un monde avec ceux qui le détruisent, grand bien lui fasse ; mais ce sera sans nous.

L’écologie comme religion est vouée à l’échec. La solution, c’est la politique. C’est l’opposition à Emmanuel Macron et au monde tel qu’il est. C’est la construction d’un intérêt général, un compromis social et environnemental, à partir de discussions menées avec ceux qui partagent des valeurs. Un projet où les gens valent plus que les profits d’une poignée de parasites.

Cet article de notre camarade Marlène Collineau est à retrouver dans le numéro 275 de Démocratie&Socialisme, la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).

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