Déconfinons les luttes et réoccupons la rue !
Malgré les interdictions préfectorales, nous avons manifesté par milliers dans tout le pays contre le racisme et les violences policières. Le racisme et les discriminations ne sont pas une question « sociétale », mais bel et bien sociale. Elle s’enracine dans l’histoire coloniale de la France mais aussi dans les inégalités sociales actuelles, dans le traitement réservé aux quartiers, aux banlieues et à leurs habitants.
Pas de justice, pas de paix
Mobilisée dans toute sa diversité, la jeunesse se révolte avec raison au cri de « pas de justice, pas de paix » : en hommage à Georg Floyd, mais aussi pour exiger justice pour Adama Traoré, mort après son interpellation par les gendarmes. Contre le racisme qui gangrène une partie de la police (1), contre les brutalités dont les forces de l’ordre font preuve pour réprimer- comme ce fut le cas avec les gilets jaunes- il faut réagir.
Sous la pression des manifestations, Macron longtemps silencieux et Castaner dans le déni des violences policières, annoncent des mesures pour « améliorer la déontologie des forces de l’ordre ». Ce sont pourtant eux les responsables : par les instructions données, en couvrant depuis trop longtemps ces violences, ils ont laissé se développer des propos et comportements racistes au sein de la police.
Plan d’urgence pour l’hôpital public et 300 euros
Livreurs sans papiers de Frichti en lutte pour être reconnus comme salariés et régularisés, salariés de Bombardier à Crespin (Nord) en grève face à un patron qui veut les faire travailler une semaine de plus en juillet , à Derichebourg mobilisation contre « l’accord de Performance collectove que la direction veut imposer…Les luttes se déconfinent, amenant même Castaner à indiquer que bien qu’interdites les manifestations du 9 juin (contre le racisme) ainsi que celles du 16 juin (pour l’hôpital) sont tolérées !
De nombreuses organisations (syndicats, associations et collectifs) (2) appellent les personnels et usager.e.s à se mobiliser pour l’hôpital public mardi prochain. C’est bien un plan d’urgence qui est aujourd’hui nécessaire et un projet qui réhabilite le service public. Cela passe par l’arrêt de la fermeture de lits et de services, l’embauche massive, un abandon de la Tarification à l’activité (T2A) et une réelle revalorisation salariale, 300 euros pour toutes et tous.
S’unir contre les divisions à gauche
Regroupés au sein du collectif « Plus jamais ça », des associations et syndicats ont publié un plan de sortie de crise. Que des structures aux histoires différentes et aux préoccupations initiales distinctes travaillent ensemble est un exemple dont les partis politiques de gauche devraient avoir la sagesse de s’inspirer. Le rôle des partis de la gauche sociale et écologiste est de proposer aux mouvements sociaux une perspective politique. Dès aujourd’hui mais aussi pour 2022. Toutes celles et tous ceux qui sont persuadés de l’importance du rassemblement de la gauche et des écologistes doivent unir leurs efforts et lutter contre les divisions actuelles.
(1) Toutes les enquêtes d’opinion indiquent que plus de la moitié des policiers et militaires votent pour le FN/RN.
(2) notamment : Les organisations syndicales paramédicales et médicales AMUF, SNIP CFE-CGC, CGT, FO, SUD et UNSA, les collectifs Inter Urgences, Inter Hôpitaux, le printemps de la psychiatrie et la Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et des Maternités de proximité
(3) Action Aid, Alternatiba, ANV-COP 21, Attac, CGT, Confédération paysanne, Convergence nationale des services publics, Droit Au Logement, Fondation Copernic, FSU, Greenpeace France, Notre Affaire à Tous, Les Amis de la Terre, Oxfam, Reclaim Finance, Solidaires, UNEF, UNL, Youth for Climate France, 350 .org