Plus que jamais, le combat continue !
La décision violente, bureaucratique, du BN du PS le 21 novembre, en mon absence, sans procédure ni débat contradictoire, est affligeante et scandaleuse. Ils ont pris un prétexte de faussaire pour exclure l’aile gauche du parti socialiste.
C’est affligeant parce que tout le monde sait que je n’ai absolument rien à voir avec l’antisémitisme.
Je hais et combat tous les racismes depuis plus de 50 ans, et chaque jour avec la même force et conviction militante. Je n’ai raté aucune manifestation, aucune mobilisation, aucun meeting, aucun concert, aucune action pour combattre l’antisémitisme. J’en ai souvent été à l’initiative et continue de l’être. Je suis juif de cœur au moindre danger d’oppression. Je suis solidaire de tous mes camarades immigrés. Je suis internationaliste et je suis anticapitaliste car je sais, en théorie et en pratique, que c’est le capitalisme qui engendre les pires et plus violentes compétitivités, le chômage et la misère, donc les boucs émissaires, le fascisme, le racisme et les guerres dans le monde entier. Et je sais de façon aigue combien le monde actuel est dangereux en cela. Le retweet d’un photo montage qui n’était pas de moi, que j’ai effectué par manque de vigilance vendredi à 23 h, je l’ai enlevé aussitôt en découvrant sa nocivité antisémite et m’en suis excusé. Il est resté moins d’une heure. La faute était circonscrite et réparée, et devait donner lieu, pour moi comme pour les autres, à une vigilance accrue face à tous les pièges de l’extrême droite. A la direction du PS ils le savaient tous, je suis insoupçonnable sur le fond de la moindre trace d’antisémitisme, ils ont fait comme s’ils l’ignoraient, ils s’en sont servis comme des faussaires. C’est avec une mauvaise foi affligeante et honteuse qu’ils ont fait cela au service d’un tout autre but.
C’est scandaleux parce que cette opération vise en fait, essentiellement à éviter un débat sur le fond dans le congrès du parti socialiste qui devait venir.
Cela faisait des semaines, nous l’avions noté, ici sur ce blog, dans la revue mensuelle D&S, a chacune de mes interventions en BN, au fur et à mesure, qu’ils cherchaient à faire barrage à l’expression de nos idées, celles de la gauche socialiste, au bilan nécessaire du quinquennat sortant, a la ré orientation à gauche vitale du parti, et à son retour au sein d’une gauche unie anti Macron.
Ils imaginaient toutes sortes de manoeuvres pour y parvenir : changer les statuts avant même le débat du congrès, supprimer les contributions politiques générales, supprimer les « motions » sur lesquelles les militants votent, supprimer la représentation des sensibilités à la proportionnelle. A la dernière réunion Rachid Temal proposait carrément d’exiger 40 signatures de membre du CN pour avoir le droit de déposer une motion politique générale au congrès alors que les statuts en cours prévoient qu’une seule signature d’un seul membre du CN suffit. Rien que cela nous écartait du droit de parole et nous chassait du congrès. Ils envisagent aussi de modifier le périmètre des votants, en acceptant que les membres ne se mettent pas a jour de cotisations de 2014 à 2017 et ne versent que 20 euros pour 2018 (moins de 10 % des militants ayant vote lors de la consultation sur une « feuille de route » le 28 septembre dernier).
Déjà nous voyions cela, et nous interrogions sur les capacités de la gauche socialiste d’aller jusqu’au bout, dans ces étranges conditions, dans ce débat de congrès qui trainait et trainait depuis juin dernier.
Beaucoup nous disaient « Laissez tomber, ce parti n’est pas redressable, vous n’y arriverez pas ». Beaucoup de nos camarades étaient partis devant les purges, les viols de statuts, la mort de sections, de fédérations, la désertification des militants, la protection accordé souvent aux « macronistes ».
Nous ne voulions pas y croire sans avoir tout essayé. Nous avions le souci de la priorité au débat politique de fond. Car nous estimons, hier, et encore, que la perte du parti socialiste à gauche sans clarification est un recul pour toute la gauche. Car des millions d’électeurs socialistes désemparés se sont abstenus mais cherchent une voie. Car nos propres militants, dedans et dehors, nombreux, sont tous favorables à l’unité de la gauche.
Nous avions quand même, devant le désastre imminent, anticipé, en construisant le réseau « GDS » gauche démocratique et sociale » autour de la revue de la gauche socialiste depuis 25 ans « démocratie et socialiste ». Nous avions re-dynamisé depuis cet été, notre site GDS, nos blogs, nos tracts à chaque manifestation contre les ordonnances anti travail de Macron, nous avions publié un matériel argumenté et mobilisateur en défense de 100 ans de code du travail, de la Sécurité sociale, du salaire brut, nous avions prévu une grande réunion nationale de l’appel des 1100 socialistes, le week end des 20 et 21 janvier 2018.
Nous défendions déjà et aussi une « coordination permanente » de la gauche (FI, PCF, EELV, M1717, GDS… ) au niveau national et partout au plan local. Nous croyions pouvoir y parvenir dans le parcours qui nous séparait du congrès du PS prévu en fin mars. Mais là, ils ont mis fin brutalement, bureaucratiquement, artificiellement à ces espoirs et tentatives. Un parti de ce type sous un prétexte faussaire qui se permet cette brutalité pour écarter son aile gauche, n’est pas seulement malade, c’est hélas, un geste suicidaire. Il repose sur un mensonge et une mise en scène désespérante, à nos yeux et pour toute la gauche.
Cela ne nous fera pas taire, aucune hésitation, nous continuons, cela ne me fera pas arrêter tous les combats en cours pour faire échec par l’unité de la gauche et vaincre Macron.
Tellement de choses se faisaient en dehors de ce parti paralysé que cette exclusion n’empêchera rien. De nombreux meetings sont en préparation, ils auront lieu, revue, articles, livres, continueront, réunions unitaires et manifestations auront lieu.
La Gauche démocratique et sociale, vit et vivra, et elle donnera à toutes et tous, tous les moyens de continuer le combat.