GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Syndicats

La CFDT ne veut pas revivre la crise de 2003

La CFDT est, en nombre d’adhérents, une organisation importante avec 833 000 adhérents revendiqués répartis dans 1 200 syndicats.

Aux dernières élections prud’homales, elle a obtenu 21,8 % des voix, soit une baisse de 3,4 alors que la CGT obtenait 34 %, soit une progression de 1,8.

Après le soutien de la direction du projet « acceptable » de Fillon sur les retraites en 2003, elle a perdu entre 80 000 et 120 000 adhérents.

Elle ne veut pas revivre cette crise, c’est ce que confirme son congrès national qui vient de se tenir à Tours.

Ce congrès bien que contradictoire a montré les préoccupations des militants cédétistes. Ils refusent une nouvelle division de leur syndicat démontré par un soutien de l’activité à 86,8 % et la réélection de François Chérèque à 95 %.

Il est aussi significatif des attentes de la base à un moment ou le gouvernement et la patronat refusent toute avancée sociale.

Par 2 amendements votés majoritairement, la direction a été mise en minorité. Les congressistes ont refusé la culpabilisation des fonctionnaires et la division entre salariés du privé et du public en demandant de faire converger les droits des salariés précaires vers les salariés les plus stables, contrairement au texte initial qui ne parlait que de convergence sans préciser si c’était vers le haut ou vers le bas. Dans un deuxième vote, ils ont refusé l’ajustement à la baisse des effectifs dans la fonction publique. Votes surprenant qui étaient pourtant combattus par la direction même si celle-ci a, à plusieurs reprises, affirmé son refus de la RGPP et a apporté son soutien aux militants de la fonction publique.

Il est vrai que la CFDT est dans de grandes difficultés dans ce secteur et qu’elle craint aux prochaines élections professionnelles dans plusieurs secteurs de la fonction publique de perdre sa représentativité.

Mais plus significatif encore, alors que François Chérèque a clairement refusé le report de l’âge de la retraite au-delà de 60 ans(1), un amendement du syndicat Interco Seine Maritime refusant l’augmentation du nombre d’annuités a obtenu 41,8 % des mandats alors qu’il été combattu par les métaux de St Nazaire qui justifiait l’augmentation de la durée de cotisations en fonction de l’augmentation de la durée de vie.

Certes minoritaire, mais dans un congrès où chaque délégué représente 500 adhérents et alors qu’il n’existe aucune opposition structurée, ce score est impressionnant.

Il est clair que les adhérents de la CFDT refusent l’augmentation des trimestres pour avoir droit à la retraite.

Ce vote est un avertissement à la direction confédérale et au gouvernement.

François Chérèque a d’ailleurs réaffirmé clairement qu’il n’était pas dans une « posture de négociation des contreparties à une réforme que nous combattons » et il a réaffirmé sa volonté de continuer l’action dans l’intersyndicale.

Bernard Thibault a d’ailleurs été chaleureusement applaudi par les congressistes démontrant leur attachement à l’unité syndicale.

La CFDT reste un syndicat important. Ses militants ne veulent pas revivre 2003 et refusent le projet du gouvernement sur les retraites.

C’est important pour la poursuite de la mobilisation et un signe du rapport de force dans le salariat.

Hervé Olivier

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(1): Les anciens responsables CFDT Maire et Notat se sont permis de critiquer cette attitude de la CFDT. Comme Strauss-Kahn, ils prétendent qu’il faut reculer l’âge de la retraite si la durée de vie s’allonge. (retour)

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