GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Jeunes

Inventer la gauche de demain

En cas de victoire de la droite, le discours des ministres et du chef de l’Etat aurait été bien différent : "cette victoire confirme l’élection de Nicolas Sarkozy, il faut maintenant enchaîner plus vite sur l’application de son programme", auraient-ils tous dit en cœur avec leurs sourires radieux ; et s’en serait suivi une nouvelle vague plus importante de "réformes".

"Réformes" qui, rappelons-le, n’en sont pas, mais sont plutôt des "contres réformes", c'est-à-dire une destruction pure et simple de vraies réformes, celles qui protègent les salariés contre la toute-puissance des marchés.

Mais il en est tout autre ! Le peuple Français a très vite retenu la leçon. La "rupture" de N. Sarkozy n’est qu’une accélération d’une politique déjà menée et déjà rejetée par les salariés Français. D’où une véritable défaite électorale de la droite, que Sarkozy tente de minimiser.

On distingue très nettement une poussée de l’électorat à gauche. Non seulement vers le PS, on ne va pas revenir sur les résultats des municipales qui sont sans appel, mais aussi vers tous les partis de gauche, on voit même pour la première fois une percée de l’extrême gauche à des municipales. Sur le terrain social, bien que la presse en parle peu, apparaissent les premières grèves "offensives", comme dans la grande distribution, pour l’augmentation des salaires.

Et c’est maintenant au tour du PS de transformer cette "fronde électorale" en une réelle mise en difficulté de Sarkozy. Pour vraiment stopper l’application des mesures libérales, le PS doit changer de ton. Il doit être ferme sur ses positions. Assez de compromis bancal avec la droite. "Rénover" le socialisme, oui, il le faut, mais il faut avant tout être socialistes ! C’est ce que les Français attendent de nous. Ces élections montrent bien que les français jugent Sarkozy incapable d’augmenter le pouvoir d’achat. A nous de dire pourquoi. Les solutions libérales impliquent une augmentation des inégalités. Selon leur discours, les entreprises françaises doivent être plus compétitives; pour attirer les capitaux, il faut augmenter sans cesse la part des profits dans la valeur ajoutée et baisser le "coût du travail", c'est-à-dire baisser les salaires réels et les cotisations sociales. Résultat : déjà, moins de protection sociale, et des fractions entières de la population se retrouvent exposées au risque d’exclusion ; enfin, un accroissement régulier des inégalités, et la paupérisation d’une part croissante des salariés. C’est ce que l’on observe en France depuis le tournant libéral de 1983.

Aux socialistes de le dire haut et fort : pour augmenter le pouvoir d’achat des Français, il n’y a pas de solution miracle, il faut augmenter les salaires. Comment augmenter les salaires ? En faisant intervenir l’Etat pour une autre répartition des richesses produites. Taxer les richesses, puis les redistribuer. Taxer le capital, taxer la propriété, taxer les plus hauts revenus et redistribuer cet argent vers le bas de l’échelle sociale en premier lieu en augmentant le salaire minimum. Alors le pouvoir d’achat augmentera pour la majorité de la population et les inégalités diminueront. Défendre les salariés, voilà la base du programme socialiste. Programme qui va à l’encontre du programme des partis de droite, tels l’UMP ou le Modem. Car ne nous y trompons pas, Bayrou n’est pas "centriste", il a le même programme économique que l’UMP. Sa seule différence avec l’UMP, c’est son incomparable opportunisme. En la matière, le Modem a battu tous les records, il y a pourtant de sacrés challengers ! A la vue d’un vrai programme socialiste, il n’y a aucun doute, celui-ci rejoindra son camp, l’UMP.

Pour que la gauche gagne, idéologiquement et politiquement, il lui faut un vrai programme, un programme socialiste. Ce qui exclut tout accord avec les soit disant "centristes", mais au contraire, réaliser l’unité des partis de gauche. Et puisque les dirigeants de notre parti ont tant de mal à rédiger ce programme, alors c’est à nous, camarades, d’en jeter les bases dans la perspective du prochain congrès.

David Torrès

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