GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Au Parti socialiste

Intervention de Gérard Filoche, membre du BN, à la convention Europe

Bonjour chers camarades,

Bonjour aux camarades de la direction du parti,

Bonjour à tous les militants qui ont voté massivement, avec 67 à 73 % des voix exprimées en pour et en contre, les 4 amendements que j’ai déposé avec Marie-Noëlle Lienemann et Emmanuel Maurel,

Ce vote massif est un signe, on comprend notamment que les militants aient exprimé une opposition à la négociation d’un grand marché transatlantique, car il y a de quoi être inquiet d’un grand marché, avec 78 États, un total de 28 États européens et 50 États américains, qui dépècerait le projet européen. Car il y aurait une bataille des « normes », pas seulement « l’exception culturelle », mais un vaste champ de 24 normes qui seraient confrontées. Or, l’Europe est un nain politique, nous le déplorons, et les USA, un géant politique qui ne ferait qu’une bouchée de nos règles… Ce serait s’engager dans un processus qui ferait disparaître tout le projet européen initial…

Les militants ont aussi exprimé leur volonté de suspendre le traité d’austérité TSCG, signé par Sarkozy, et leur opposition aux exigences de la Commission européenne concernant la réduction de nos déficits budgétaires… Car ces exigences sont nuisibles. D'ailleurs, nos déficits baissent déjà, de 5,3 % en 2011 à 4,8 % en 2012 et on tend à 3,9 % en 2013… Mais en même temps, notre dette augmente de 86 à 90 % de notre PIB…

C’est peut-être difficile à comprendre qu'en donnant la priorité au remboursement de la dette… on augmente la dette. Mais c’est pourtant la réalité, car l’argent utilisé pour rembourser les banques privées, l’argent « économisé » sur les fonds publics, manque à notre économie, manque à nos industries, manque à l’emploi. C'est ce qui provoque la récession qui, elle-même, rogne les recettes fiscales et creuse les déficits tandis que nous remboursons en vain une dette qui s’accroit…

La troïka nous impose en modéré ce qu’elle a imposé en brutal depuis 5 ans à la Grèce, ce qui a abouti là-bas, a fortiori, à une catastrophe. Elle impose des « réformes structurelles » (sic). Or, le FMI vient de faire une importante autocritique tardive et honteuse sur la politique qu’il a imposé aux Grecs, donner la priorité au remboursement de la dette. Cette partie importante de la troïka convient aujourd’hui qu’il ne fallait pas choisir le remboursement prioritaire de la dette, mais qu’il fallait la restructurer dès le début. Ils ont donc pillé le peuple grec, imposé une barbarie anti-sociale, au nom d'une politique qu’ils considèrent maintenant comme fausse… On comprend que les militants socialistes aient voté pour que la BCE prête directement aux États, voté massivement pour une Europe sociale contre l’Europe de Barroso…

Avec la Commission européenne, non élue, Barroso exige que nous réduisions davantage les déficits et, pour cela, que nous attaquions notre droit du travail et nos retraites…

J’ai apprécie que François Hollande fasse savoir que la commission n’avait pas à nous dicter notre politique… La gauche a été élue pour défendre nos retraites pas pour les attaquer et rien ne le justifie… 90 % de la dette ne vient pas de notre protection sociale, ni des retraites ni de la sécu…

La moyenne des retraites pour les femmes est de 984 euros, pour les hommes c’est autour de 1400 euros, la moyenne de toutes les retraites est de 1200 euros, et la retraite médiane est autour de 1000 euros, elles sont trop basses nos retraites, il ne faut pas les abaisser mais les augmenter !

Reporter l’âge de départ en retraite n’a pas de sens, en Allemagne il est prévu 67 ans… mais en 2029, en Grande Bretagne, c’est 68 ans en 2048… et nous, c’est pire, nous sommes déjà les plus mal lotis, à cause de la sale reforme de Sarkozy-Woerth, pour nous c’est 67 ans… en 2017 !

Allonger les annuités de cotisation ? D’abord en Allemagne, c’est 35 annuités, 35 annuités en Italie, 35 en Espagne, et nous c’est déjà 42… Or les salariés ne peuvent déjà pas les atteindre, c’est comme si on leur demandait de sauter à la perche sans perche.

40 % des salariés subissent une décote et pour ceux qui arrivent à obtenir les annuités requises, c’est en comptant les années de chômage, les années cotisées au travail baissent par rapport aux annuités validées au chômage… Deux salariés sur trois arrivent à la retraite sans être au travail, ils sont à partir de 55 ans, 56 , 57 ans, licenciés, inaptes, au chômage, et comme les jeunes rentrent sur le marché du travail, plus tard, dans la vie réelle ce nombre d'annuités baisse alors que la loi envisagerait de les augmenter ?

Pas un an de plus, pas un euro de moins ! La difficulté conjoncturelle des retraites s'explique par le chômage et le blocage des salaires. La solution est dans la relance, la hausse des salaires et des cotisations…

Les militants socialistes veulent gagner en 2014 et pour gagner il faut défendre nos retraites pas les attaquer, sinon, nous perdrons spectaculairement… Les militants ont donc approuvé massivement, majoritairement nos amendements pour une Europe sociale, un smic européen, et contre l’austérité. Merkel dit que « le smic c’est le chômage ». Nous, nous défendons la hausse du smic et un smic partout contre le chômage… S'opposent deux Europe, celle de l’austérité qui mène dans le mur et l’Europe sociale que nous lui opposons… La Commission européenne néolibérale impose une politique inacceptable, nuisible, néfaste, qui doit être combattue et non subie. Nous voulons « le social au cœur », une Europe « sociale », pas une Europe du chômage et de la misère, nous voulons combattre les sales politiques des droites européennes, pas les accommoder, nous voulons une politique de gauche !

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