GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Écologie

Uni-Terre : grève et marche mondiale pour le futur

Des militants, élus, collectifs, gilets jaunes lancent un appel Uni-terre à la mobilisation générale et seront dans le rue le 20 et 21 septembre pour porter un nouveau projet de société contre « un ordre social productiviste capitaliste chaque jour plus écocidaire, inégalitaire et antidémocratiqu. ¨Plusieurs animateurs du réseau de la Gauche démocratique et sociale sont parmi les premiers signataires. L'appel "Uni-Terre : grève et marche mondiale pour le futur" est à retrouver sur le blog des invités de Mediapart. 

Le réchauffement climatique est devenu une réalité. La biodiversité s’effondre. L’endettement et les  inégalités de richesse explosent. Devant la gravité de la situation planétaire, nous, signataires, appelons à une mobilisation générale. Vendredi 20 et samedi 21 septembre, nous serons dans la rue pour exiger un changement du modèle économique et financier mondial, pour bâtir un autre futur pour l’humanité, dans l’équité, la démocratie et la paix. 

Lors de cet été 2019, nous avons assisté à des incendies sans précédent affectant la forêt tropicale amazonienne, à des tempêtes tropicales dévastatrices, à la fonte du permafrost, au ralentissement du gulf stream. Même en France, à cause de la sécheresse, nos forêts de sapins ont commencé à mourir. Les nouvelles annoncées dans le dernier rapport spécial du GIEC, qui sera officiellement publié le 25 septembre prochain, font froid dans le dos : le permafrost et les glaciers fondent beaucoup plus vite que prévu libérant d'énormes quantités de méthane, gaz à effet de serre très puissant. Tous ces phénomènes risquent de provoquer des réactions en chaîne. Et pourtant les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter. Il nous faut agir et  mettre en œuvre les politiques nécessaires pour réduire les pollutions, prédations et les inégalités ! Il n’y a qu’une planète !

En 2018, de fortes mobilisations pour le climat et la biodiversité (coquelicots), pour la justice sociale et la démocratie directe (gilets jaunes) ont émergé. En 2019 s’y ajoutent de nombreuses mobilisations sociales (hôpitaux, retraites...). Toutes ces mobilisations sont séparées et sans projet commun, alors mêmes qu’elles affrontent un même ordre social productiviste capitaliste chaque jour plus écocidaire, inégalitaire et antidémocratique.

Il est temps d’unir nos forces pour proposer un nouveau projet de société qui substitue la coopération à la concurrence et cherche à réduire les inégalités, qui partage les ressources de la planète de manière équitable, qui garantit un climat vivable à tous les peuples et les générations à venir, dans un cadre de paix et de démocratie.

Nos exigences 

(1) Assurer la justice sociale, pour une transition écologique juste

(2) Protéger les biens communs et défendre les populations les plus exposées

(3)Réduire les gaz à effets de serre pour limiter le réchauffement à +1,5 °C

(4) Approfondir la démocratie, pour relever les défis écologiques et sociaux. 

Engageons sans délai des luttes “Unies-Terre” 

Face à une menace pour la survie de la civilisation, associations, syndicats, mouvements politiques, gilets jaunes et verts doivent s’unir pour changer le système ! Dès aujourd’hui construisons un front populaire écologique pour mener une transition juste qui garantisse la paix et élargisse la démocratie. Sur ces bases, nous appelons à participer en France à la grève mondiale pour le Futur du vendredi 20 septembre, aux différentes mobilisations du samedi 21 septembre et aux différentes activités non violentes de la #WeekForFuture du 20 au 27 septembre.

Fin du monde, fin du mois, même combat !

Premiers signataires :

Karim Aou, Génération·s, membre du Collectif national ; Clémentine Autain, La France Insoumise, députée ; Guillaume Balas, Génération·s, coordinateur national ; Michel Bock, Génération·s, membre du collectif national ; Jean-Claude Branchereau, Gauche démocratique et sociale ; Alice Brauns, #Unis pour le climat, administratrice ; Esther Benbassa, Europe Écologie Les Verts, sénatrice ; Serge Burckel, Représentant du groupe S.I.G.L.E ;

Boudgema Chettouh, Gilet jaune 95 ; Yves Cochet, ancien ministre de l'environnement ; Etienne Cognet, Youth For Climate, référent communication national ; Yves Contassot, Génération·s, membre du CN ; Sergio Coronado, Pour une écologie sociale et solidaire ; Alain Coulombel, Europe Écologie Les Verts, secrétaire national adjoint ; Isabelle Couradin, Génération.s, membre du CN ; Stéphane Cuttaïa, cofondateur des Gilets Verts ;

Collectif Décla ta manif (gilets jaunes) ; Cyril Dion, réalisateur ; Damien Deville, Anthropologue, cofondateur d’AYYA ; François Dubreuil, #Unis pour le climat, administrateur ; Guillaume Duval, journaliste ;

Thibaud Eychenne, Jeunes Génération·s ; Txetx Etcheverry, Bizi !, membre de la coordination ; Patrick Farbiaz, Coopérative politique écologique et sociale ; Elsa Faucillon, Parti communiste français, députée ; Gérard Filoche, Gauche démocratique et sociale, porte-parole ;

Fred Gallier, Alteritees, militant écologiste ; Carol Galand, Boycott citoyen ; Denis Guenneau, Coopérative Europe écologie les verts ; Anne de Haro, Gauche démocratique et sociale ; Anne Joubert, Génération·s, Membre du Collectif national ; Benjamin Joyeux, coordinateur Jai Jagat ; Régis Juanico, Génération·s, député ; Hella Kribi-Romdhane, Génération.s, conseillère régionale d’Ile-de-France ; Marie Kuhlmann, #Unis pour le climat ;

Romain Ladent, militant politique et associatif ; Stéphane Lavignotte, pasteur et militant écologiste ; Alain Lipietz, Europe écologie les verts ; Elise Lowy, Mouvement Écolo ;

Jean-Claude Mamet, Ensemble ! ; Roland Mérieux, Ensemble ! ; Claire Monod, Génération·s, coordinatrice nationale ; Aline Mouquet, Nouvelle Donne, co-présidente ; Yoan Olivier, Ensemble pour le climat et le vivant ;

Jean-François Pellissier, Ensemble !, porte-parole ; Alain Pagano, Parti communiste français, responsable écologie ; Clément Pecqueux, Génération·s, membre du CN ; Alain Persat, Coopérateur Europe écologie les verts (blog Trazibule) ; Eric Piolle, Europe écologie les verts, maire de Grenoble ; Gilles Pontlevoy, Nouvelle Donne, co-président ; Michel Pouzol, Génération·s, membre du CN ; Claudio Pulgar-Pinaud, Décidons nous-mêmes ;

Fabien Roussel, Parti communiste français, secrétaire national, député ; François Ruffin, La France Insoumise, député ; Laurent Saint-André, Décidons nous-mêmes ; Patrick Salez, Coopérative Europe écologie les verts ; Claire Schmitt, Génération·s, membre du CN ; Pierre Serne, Génération·s, porte-parole, élu régional Île de France ; Danielle Simonnet, La France Insoumise  ; Thierry Simonnet, Gilets jaunes, Décla ta manif ; Stéphane Steunou, Gilet Jaune ;

Sophie Taillé-Polian, Génération.s, sénatrice ; David Teixera, # Unis pour le climat ; Sophie Tissier, Collectif Décla ta manif (gilets jaunes), coordinatrice ; Pablo Toledo, ExtinctionRebellion, organisateur de marches climat ; Thierry Paul Valette, Gilet Jaune ; François Verret, Décroissance Île-de-France ; Patrick Viveret, cofondateur dialogues en humanité ; Damien Zaversnik, militant associatif

(1) Assurer la justice sociale, pour une transition écologique juste

La réduction des inégalités économiques, sociales, environnementales et territoriales est un préalable à la réduction des prédations et pollutions.

Nous devons consolider et élargir la protection sociale, garantir l’accès aux besoins essentiels et un revenu au-dessus du seuil de pauvreté pour toutes et tous, aller vers la gratuité pour les services minimaux vitaux : eau gaz, électricité. Il est urgent d’inventer de nouvelles formes d’habitat solidaires, de faciliter l’action des aidants, de garantir un logement digne et une retraite équitable pour tous (les précaires, les femmes, les jeunes), à l’opposé de la réforme actuellement discutée. Nous demandons des services publics de qualité et de proximité sur l'ensemble du territoire.

Nous exigeons un grand plan d’investissement vert afin de créer sans délai plus de 2 millions d’emplois stables dans des activités durables relocalisées (agriculture, énergies renouvelables, transport en commun, isolation, enseignement, soins, recyclage...) et de relancer la baisse du temps de travail pour tous.

Nous demandons la fin du CICE et une progressivité des impôts sur les sociétés selon le chiffre d’affaires des entreprises, une taxe sur les transactions financières et le triplement des moyens engagés dans la lutte contre l’évasion fiscale, le rétablissement de l’ISF et une plus forte progressivité réelle de l’impôt sur le revenu, un plafonnement des revenus à partir d’un multiplicateur du Smic ou du salaire médian.

(2) Protéger les biens communs et défendre les populations les plus exposées

Il nous faut reconnaître juridiquement l’air, l’eau, le sol, la biodiversité comme ressources et biens communs de l’humanité et les protéger de la surexploitation et des pollutions en organisant démocratiquement leur gestion commune. Interdisons sans délai le recours aux pesticides et herbicides les plus dangereux pour la santé et la biodiversité. Mettons un terme aux fermes-usines et à la maltraitance animale. Organisons la baisse du recours aux engrais chimiques. Interdisons toute forme de brevetage du vivant (plantes et animaux) et reconnaissons les droits d’usage collectifs sur les semences. Réorientons les subventions de la PAC vers une agriculture paysanne, écologique et moins carnée, favorisant les circuits courts et des aliments sains.

Établissons le crime d'Écocide et le principe de pollueur payeur, en France et au niveau international, afin que les plus pauvres qui subissent le plus l’exposition aux polluants puissent obtenir réparation.

Les pays du Sud sont les premiers à souffrir du réchauffement, les pays les plus riches doivent leur venir en aide financièrement à minima à hauteur des 100 milliards promis lors de la COP21, afin qu’ils opèrent dès maintenant leur révolution écologique. Quittons les traités de libre-échange tels le CETA et le Mercosur qui renforcent la destruction des forêts, les attaques sur les peuples premiers et augmentent les transports inutiles de marchandises. Encourageons la scolarisation de tous les enfants dans le monde y compris pour leur donner plus de contrôle sur le nombre d’enfants qu’ils souhaiteront avoir. Octroyons le statut de réfugié aux victimes de catastrophes écologiques et climatiques et accueillons-les.

(3) Réduire les gaz à effets de serre pour limiter le réchauffement à +1,5 °C

Nous demandons que la France engage une véritable politique permettant de repasser – démocratiquement – sous les plafonds de la soutenabilité écologique afin de retrouver des modes de vie décents (socialement) et responsables (écologiquement). Cela passe notamment par la réduction de la consommation énergétique et le développement des énergies renouvelables pour tenir les engagements de la COP 21, c’est-à-dire une baisse mesurable dès 2020 des émissions des gaz à effet de serre, dans le cadre d’une stratégie zéro carbone pour 2040 incluant les importations. Il faut mesurer l’empreinte carbone de la France par secteurs, et la publier annuellement. Nous voulons que la prochaine Conférence climat engage des décisions qui soient contraignantes et soumises à des sanctions si elles ne sont pas appliquées. Nous exigeons la fin des soutiens publics et bancaires aux énergies climaticides et polluantes. Nous demandons que toutes les entreprises réalisant plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires aient pour obligation, assortie de contraintes financières, d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2040. Interdisons en France l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste et de houille et taxons les transports les plus polluants : avions, camions, bateaux. Instaurons une taxation carbone aux frontières de l’Union européenne pour favoriser les chemins courts.

L’ensemble de ces recettes doivent être réinvesties dans la transition écologique pour nous permettre de réinventer la ville et notre vie en commun. Développons les transports en commun, de nouvelles lignes ferroviaires, du frêt ferroviaire, du vélo et autres circulations douces. Rénovons plus d’un million de logements pour une meilleure isolation et mettons fin à la précarité énergétique. Végétalisons les villes et réduisons l’artificialisation des sols, mettons fin aux autorisations et au financement de projets qui ont un impact global négatif pour l’environnement : Europacity, Montagne d’Or, grands projets autoroutiers. Retournons à une gestion publique du réseau autoroutier en affectant les revenus des péages à la transition écologique, refusons la privatisation des aéroports qui augmentera le trafic aérien.

(4) Approfondir la démocratie, pour relever les défis écologiques et sociaux

Cette transition écologique ne pourra pas se faire sans une mobilisation générale de la population pour refonder démocratiquement nos modes de vie. Il faut ouvrir, à tous les échelons territoriaux, des lieux d’échanges pour décider ensemble des politiques de la transition écologique et solidaire à mettre en oeuvre en matière de fiscalité d’urbanisme, de transport, d’énergie et d’agriculture.

Il faut redonner vie à la citoyenneté, faciliter la formulation de référendums d'initiative citoyenne, inscrire dans la durée la chambre citoyenne mise en place récemment au sujet du climat, abolir la loi “anti-casseurs”, supprimer l’usage des LBD40 et des grenades GLIF4 et adopter des méthodes plus conversationnelles de maintien de l’ordre. Il faut renforcer la démocratie dans toutes les entreprises européennes. Les représentants des salariés doivent obtenir au moins 50% des sièges au conseil d’administration. Il faut améliorer l’expression collective des salariés sur le contenu et leurs conditions de travail. Nous proposons de créer des conseils de mission dans les grandes entreprises associant des représentants des consommateurs et des ONG environnementales et d’instaurer un dialogue sociétal entre employeurs, syndicats, collectivités publiques et associations environnementales.

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