Des réponses en rupture avec le néo-libéralisme
Si une leçon peut être déjà tirée de la crise sanitaire actuelle, c’est la nécessite absolue de reconstruire un service public de la santé. Renforcer les moyens de l’hôpital public, dès la première vague c’est devenu une évidence…pourtant les suppressions de lits se poursuivent.
La casse des services publics
L’incapacité du pouvoir macroniste à mettre en œuvre de façon rapide et efficace la campagne de vaccination est éclatante. Cela témoigne aussi d’un affaiblissement inquiétant des structures publiques opérationnelles. L’appel à un cabinet privé pour organiser la campagne de vaccination est scandaleusement significatif de l’idéologie macroniste et de carences terribles d’une haute administration, cantonnée à des tâches technocratiques et comptables. L’obsession de la baisse des dépenses publiques a amené à la mise sur pied de structures, telles les Agences régionales de santé (ARS), qui s’avèrent peu efficaces pour la santé publique.
Dans l’enseignement, le bilan de Blanquer est également terrible. Ce libéral-autoritaire a une idée fixe : transformer l’école pour la faire coller à la logique de l’entreprise. Cela ne fait qu’aggraver la situation des jeunes, déjà particulièrement victimes des conséquences sociales de la pandémie.
La rénovation thermique des logements devrait être une priorité. Elle l’est dans les discours, mais si peu dans la réalité. Là aussi, un service public du logement est nécessaire. L’énergie, l’eau, les transports, la prise en charge du grand âge et de la dépendance ont besoin de politiques publiques, c’est tout le contraire des logiques néo-libérales qui ont affaibli, cassé, déstructuré les services publics dans notre pays.
Deux questions incontournables
Même les plus néo-libéraux en appellent à l’intervention de l’Etat pour soutenir l’économie. Que l’on ne s’y trompe pas, les classes dirigeantes ne se sont pas converties à la nécessité de socialiser les moyens de production, ni même à celle d’étendre les services publics. Ce qui est privilégié ce sont les subventions directes aux entreprises, les allégements fiscaux et de cotisations sociales. Et lorsque la crise sanitaire s’éloignera, soyons certains que les appels à l’austérité se feront à nouveau entendre, avec en première ligne la baisse des dépenses sociales.
Les intentions de candidature à gauche se multiplient, mais le débat sur le programme tarde à démarrer. Deux questions sont incontournables : qui va payer la crise ? De quels services publics avons-nous besoin ? Les différentes composantes de la droite (LR, LREM, RN…) voudront faire payer les salarié.e.s, et entendront poursuivre une politique de privatisation des services publics. La gauche doit, à ces deux questions, apporter des réponses en rupture avec le néo-libéralisme.
Non aux licenciements
Comme le dit le juge Van Ruymbeke, « c’est un scandale, de l’argent sale, il y en a dans les paradis fiscaux. Je dis aux États : allez chercher l’argent, il est à vos portes. ». Sans compter la bonne santé des grandes entreprises, dont les multinationales françaises qui se déclarent optimistes pour 2021 et qui envisagent tout au plus « d’ajuster leurs effectifs en France » (*) ! Ce cynisme patronal doit nous amener, sans attendre 2022, à soutenir de façon résolue les luttes contre les licenciements, d’autant plus scandaleux que des milliards sont accordés aux entreprises par l’Etat.
(*) Les Echos du 12 janvier 2021