GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

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Derrière le discours, il faut des actes !

Emmanuel Macron a tenté d'utiliser son allocution présidentielle, à trois jours des élections municipales, pour  faire croire à un changement d'orientation, plus social voire simplement plus humaniste, dans la stratégie qu'il applique pourtant sans dévier depuis maintenant près de trois ans.

Absence d’annonces pour l’hôpital !

Notons d'abord, au-delà des larmes de crocodile versées par le chef de l'Etat sur les personnels de santé exploités et épuisés, une absence totale d'annonces concernant le renforcement des moyens pour l'hôpital public (à l'exclusion du recours aux "jeunes retraité.e.s !") : pourtant des demandes claires ont été adressées à  Emmanuel Macron, au Premier ministre et à leurs ministres concernés depuis des mois voire des années par les praticiens hospitaliers et les chercheurs concernés.

Concernant les dispositions de confinement et de fermetures annoncées, nous ne pouvons que prendre acte des décisions annoncées par le chef d'État, prises sur la base des recommandations des personnalités et des organismes compétents.

Pas de mesures d’accompagnement

Nous regrettons :

- qu'il n’ait dans son allocution aucune mesure précise concernant la gestion des conséquences des fermetures des établissements scolaires : quid de l accueil des enfants, du traitement des parents salariés chargés d'assurer la garde par exemple ?

- que le recours encouragé au chômage partiel ne soit pas accompagné de l’annonce  du maintien à 100 pour cent de la rémunération des salariés concernés.

- qu'aucune information circonstanciée n'ait été donnée sur les modalités et le calendrier d'adoption d'un collectif budgétaire, que les mesures de "relance" projetées et annoncées par Emmanuel Macron, à la veille d'un scrutin difficile pour lui, rendraient pourtant nécessaires si elles devaient être réellement mises en œuvre.

Plus largement, si nous ne pouvons qu’accueillir positivement  le prolongement de deux mois (c'est un minimum) de la trêve hivernale, nous ne pouvons que regretter qu'il ait fallu l'apparition d'une crise majeure pour que le chef de l'État commence à reconnaître le caractère indéfendable des mesures néo-liberales, inspirées du thatcherisme, dont il s'est fait jusqu'à présent le meilleur défenseur. Nous exigeons, comme l'ont fait les organisations syndicales, que le nouveau mode de calcul de l’allocation chômage ne soit pas mis en oeuvre. Les débats parlementaires sur la réforme des retraites devraient également être immédiatement arrêtés !

Vite ! Rassembler la gauche

Nous notons aussi avec consternation, mais sans surprise, que l'essentiel des mesures concrètes évoquées ce soir par le Président de la République le sont en faveur du seul patronat.  En particulier, l'annonce de possibles " annulations" pures et simples de contributions fiscales et sociales, ne manque pas d'inquiéter dans un contexte de ressources publiques déjà rendues exsangues par la kyrielle d'allégements accordés aux plus riches depuis 2017.

Si nous notons avec satisfaction le gel de la privatisation d'AdP, hommage involontaire rendu par le gouvernement au plus d'un million de signataires de la pétition appelant à son retrait, nos regards sont aussi tournés vers des préoccupations plus immédiates : une gestion efficace de la crise ne pourra être possible qu'avec des moyens matériels et budgétaires clairement renforcés et des orientations politiques en faveur du bien commun réelles, rapides et efficaces.

Emmanuel Macron fait semblant de découvrir que des secteurs doivent échapper aux lois du marché, il rend hommage à la gratuité de la Santé (alors que la Sécu est attaquée depuis de trop nombreuses années). C’est aussi crédible qu’un Nicolas Sarkozy s’élevant contre les excès de la finance lors de la crise de 2008 (et rien n’a changé dans les années qui ont suivi).

Face à un exécutif marqué par  son idéologie libérale rétrograde et dangereuse, la réponse ne peut venir que des forces de gauche.  Dans le contexte de crise actuelle (sanitaire, financière et économique), elles doivent se rassembler et porter des réponses communes  pour  placer la redistribution des richesses, la reconstitution d’un environnement plus sain, c'est-à-dire le bien commun au cœur de politiques réellement solidaires.

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