GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

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Derrière la crise de la CFDT, l'avenir du syndicalisme en question

La crise de la CFDT, après avoir été spectaculaire avec des milliers de départs et des pertes aux élections professionnelles est loin d'être terminée.

Après la diffusion par Le Monde d'un texte signé par 25 anciens dirigeants, c'est le tour d'une pétition qui circule sur Internet à l'initiative de militants des banques de la région Rhône-Alpes.

250 militants des banques appellent au sursaut nécessaire à l'intérieur de la CFDT. Rejoints en quelques jours par près de 200 signataires issus des finances, des transports, de la radio-télé, de l'éducation nationale ou de la métallurgie ... cet appel montre la profondeur de la crise (1).

Ces militants mettent en cause tour à tour, l'aval donné sur les retraites, les pertes d'adhérents (2) et pertes électorales, le réformisme, l'affaire des recalculés et de l'Unedic, l'attitude face aux élections rtégionales, l'approche des élections européennes et de la Constitution Giscard ou encore la bataille et la division sur l'Assurance maladie.

Ces militants de terrain de la CFDT mettent en cause l'absence de réel débat interne et les pratiques bureaucratiques de l'appareil mettant en coupe réglée les Unions départementales.

Si ce texte et cet appel se situent dans le cadre du « débat interne » il y a fort à parier qu'il se heurte au mur de l'appareil confédéral. Déjà, le journal La Tribune de fin juin annonçait que la confédération avait décidé de traiter la situation extrêmement grave de la fédération des banques.

Les dirigeants de cette centrale paraissent sourds et aveugles. Ils semblent penser qu'en règlant le sort de quelques dirigeants intermédiaires ils règleront tous les problèmes.

C'est méconnaître la réalité profonde de cette organisation syndicale qui reste la deuxième organisation syndicale de ce pays.

On peut être persuadé qu'il n'y aura pas de changements d'orientation de cette direction car leur credo est d'accompagner les logiques libérales.

En même temps elle est très loin d'être sortie de sa crise. Les réunions de débats sont très agitées, l'appareil intermédiaire doute et la démobilisation est durable.

Ceci signifie que cette organisation connaîtra inévitablement de nouvelles oppositions.

Curieusement,pour l'instant, c'est surtout de l'extérieur (les anciens autour de Pierre Héritier ou même mezzo voce, Jacques Julliard dans un article à CFDT magazine - voir ci-contre) qu'est posée la question de l'unification syndicale autour d'un axe CGT-CFDT.

La question de l'unité d'action et au-delà de l'unification syndicale est pourtant centrale face aux attaques du Medef et du gouvernement. Elle n'est pas débattue à la CFDT... Mais elle s'imposera dans les faits et dans la vie car c'est la réponse qu'attendent les salariés.

Christian Normand

(1) Cet appel peut être consulté sur internet : www.lesursaut.com-

(2) On parle de plus en plus de 10% de pertes lorsque le bilan 2004 sera disponible


Unité d'action entre CFDT et CGT

Jacques Julliard (membre du BN de la CFDT dans les années 70) indique en juin dans une interview au mensuel distribué aux adhérents :

« Le syndicalisme n'a jamais été aussi divisé : 8% de syndiqués et 8 centrales syndicales ! Pour tout dire sous sa forme actuelle le syndicalisme est menacé de mort. Il est temps de s'engager au prix de concessions réciproques dans la recherche d'une unité d'action entre CFDT et CGT ».

On ne peut être plus clair.

Quelques semaines plus tard, François Chérèque indiquait dans Le Monde qu'il ne conviait ni la CGT, ni FO à la journée d'action du 22 juin sur l'Assurance Maladie : une autre façon de dire au gouvernement qu'avec la division, la voie est libre pour les mesures frappant les salariés.

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