Coûts de l’énergie : une situation sociale explosive !
Depuis quelques mois, le prix du gaz a flambé de 300 % avec des fluctuations dignes des spéculations d’un trader totalement ivre. Le prix du MWh (mégawattheure) de l’électricité est passé de moins de 50 € (janvier 2021) à 300 € (janvier 2022). Sur le marché dit « libre », il a atteint ces dernières semaines plus de 1000 € le MWh. Derrière la guerre en Ukraine se cache la spéculation qui engendre des super profits que le gouvernement ne veut pas taxer. Ces augmentations génèrent mécaniquement des recettes nouvelles pour l’État.
La rupture des chaines d’approvisionnement depuis la COVID, la guerre en Ukraine, la baisse de production des pays producteurs de pétrole alimentent la folie spéculatrice des marchés. Cette crise démontre que le système néo-libéral est à bout de souffle. Et on ne peut subir cette situation en croyant que les prix reviendront à leurs niveaux précédents.
Calcul ubuesque du coût des énergies
Il faut savoir que le prix de l’énergie électrique est calculé à partir d’une formule ubuesque basée sur le coût de l’énergie produite par la dernière centrale gaz mise en service. Il faudrait donc dissocier le prix de l’énergie électrique nucléaire, hydro électrique, éolienne, de celle du gaz. Mais cela demanderait un accord entre les États européens, notamment avec l’Allemagne. Cela bousculerait les dogmes néo libéraux qui ont conduit aux privatisations, aux règles actuelles d’ouverture du marché de l’énergie. Impossible ? Non ! D’ailleurs les gouvernements de gauche d’Espagne et du Portugal ont réussi à rompre avec ce carcan, arguant de leur position géographique, avec l’accord dérogatoire de la commission européenne ! Difficile de convaincre les partisans des marchés boursiers de rallier les positions défendues par exemple par la Nupes pour le blocage des prix ou la régulation de l’économie.
Les usagers, les collectivités, les entreprises l’ont déjà constaté : face à cette explosion des prix de l’énergie beaucoup seront, dès 2023, dans l’impossibilité de payer leurs factures. La plupart des collectivités sont dans des syndicats d’électrification mais même avec des prix de gros et des prix négociés, les facturations vont être augmentées en 2023 de 100 % à 300 %. Certaines communes comme Strasbourg ou Rennes vont voir leur budget électricité gaz être multiplié par 6 ou 8. Des milliers de communes vont être incapables d’équilibrer leur budget sauf à mener des cures d’austérité et en augmentant la taxe foncière.
Des collectivités au bord du gouffre
Les mesures de sobriété ont déjà engagées tant par les particuliers, les collectivités et les entreprises. Les économies recherchées pourraient atteindre 10 ou 20 % de la facture 2023. Cela ne peut suffire. De plus les recettes issues du développement des énergies renouvelables ne produiront pas leurs effets avant plusieurs années.
Le « bouclier tarifaire» instituant un tarif réglementé (imposant quand même une augmentation de 15%) pour les particuliers, les petites entreprises et les petites collectivités est insuffisant, il a aussi pour conséquence de diviser puisqu’il ne retient que les petites communes et exclut de fait la moitié des 35.000 collectivités. Pour les autres, de nouveaux dispositifs « amortisseurs » seront mis en œuvre à partir du 1er janvier mais resteront bien en de çà des hausses effectives.
Nous devons exiger :
- Le blocage des prix,
- Un tarif réglementé pour tous,
- Un plafonnement des prix de l’énergie sur leur niveau 2021,
- La nationalisation immédiate de Enedis, d'Engie et de TotalEnergies
Un vaste mouvement de résistance citoyenne des usagers et des collectivités devrait se donner l’objectif de refuser de payer ces hausses. Mais tout cela s’organise.
Voici donc une perspective pour les partis de la Nupes et ses comités de base.
10 décembre, la revue Démocratie&Socialisme a 30 ans (voir article ci-dessous, avec la liste des invité.e.s au débat "la gauche et la presse").
Pour s'inscrire , cliquez sur Je m'inscris aux 30 ans de D&S.