GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Écologie

COP 21 : Eléments de bilan

L’accord de Paris sur le climat a été salué comme un grand succès. Diplomatique ? Certainement. Réussir à ce que les représentants de 195 pays approuvent un même texte n’était pas gagné d’avance. L’absence d’accord aurait été ressentie comme un terrible échec. L’accord témoigne d’une prise de conscience planétaire des enjeux environnementaux, et c’est une très bonne chose.

Les travaux du GIEC montrent qu’il ne faut plus attendre pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Se donner comme objectif une limitation de la hausse des températures à moins de 2°C, et si possible à 1,5°C comme le note l’accord de Paris, c’est positif. Pour cela, les émissions de gaz à effet de serre (GES) devront être nulles à l’horizon 2100. Cela nécessite que, d’ici 2050, ces émissions soient divisées par quatre. Mais de cela il n’est pas question dans l’accord de Paris. Tout au plus parle-t-on de « plafonnement des émissions dans les plus brefs délais », et seulement à partir de 2050 de réductions. Ce qui est certain, c’est que les engagements annoncés par les différents pays sont pour l’instant insuffisants pour limiter la hausse des températures en dessous de 3°C.

Le fait que les pays développés doivent apporter une aide (conçue comme un plancher) de 100 milliards de dollars par an aux pays en développement est acté pour accélérer leur politique climatique. Mais qui contribuera réellement et à quelle hauteur, cela reste très flou. L’accord prendra effet en 2020, s’il est ratifié par au moins 55 pays représentant au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre. Une réévaluation est prévue à partir de 2023 tous les 5 ans.

Malheureusement l’accord de Paris ne mentionne pas que pour rester dans la limite des 2°C, un tiers des réserves de pétrole, la moitié des réserves de gaz et plus de 80 % des réserves de charbon devront rester inutilisés. Des pays comme l’Arabie Saoudite ont empêché tout progrès sur ce point tout comme sur la nécessité de développer des énergies renouvelables.

L’accord de Paris, tout indispensable qu’il soit, est donc bien limité dans son contenu. L’aspect positif, ce sont les mobilisations internationales qui ont eu lieu à l’occasion de cette COP21. Seule une pression des peuples pourra contraindre les Etats à plus d’engagements. Le défi est immense : une vraie transition énergétique nécessite des bouleversements majeurs. Oui, il faut « changer le système » comme l’ont affirmé nombre de manifestants.

Les initiatives citoyennes, les actions des salariés dans les entreprises, tout comme l’engagement concret des collectivités locales dans ce combat contre le réchauffement climatique doivent converger : il en va tout simplement de l’avenir de l’humanité !

Lire l’analyse faite par Alternatiba de l’accord de Paris : https://alternatiba.eu/2015/12/laccord-de-paris-ne-stabilisera-pas-le-climat/

Document PDF à télécharger
L’article en PDF

Inscrivez-vous à l'infolettre de GDS




La revue papier

Les Vidéos

En voir plus…