C’est avec soulagement et gravité que nous avons accueilli hier soir, le verdict des urnes. Soulagement d’abord que soient écartés la violence du projet politique de Marine Le Pen. Gravité ensuite face à la situation sociale et politique dans laquelle nous sommes.

Les grands enjeux de notre temps n’ont pas été débattus lors de ce second tour.

Lorsque le rapport du GIEC nous alerte sur l’urgence de changer nos modèles, les candidats débattaient du voile dans l’espace public, question pourtant tranchée depuis 1905.

Lorsque les enjeux majeurs de répartition des richesses devaient être au cœur des débats, il était question de préférence nationale, pourtant anticonstitutionnelle.

Si Emmanuel Macron est légitimement élu, il est le président de la 5ème République le moins bien élu. Il n’y aura pas d’euphorie, encore moins d’état de grâce.

Cette réalité rend les élections législatives des 12 et 19 juin d’autant plus importantes. Le débat que nous n’avons pas eu au second tour sur les enjeux sociaux, démocratiques et écologiques peut encore avoir lieu. La répartition du champ politique en 3 blocs casse la logique qui vaudrait que le président élu ait une majorité automatique.

Face à cette nouvelle matérialité politique, nous nous réjouissons d’observer que s'impose le constat que nous posions, il y a plusieurs semaines. La victoire du bloc social et écologiste ne peut se faire sans union. Nous saluons les avancées que nous pouvons observer à gauche, autour d’un élargissement de l’union populaire aux autres forces politiques de gauche.

La responsabilité collective des forces de la gauche sociale et écologiste est immense. Â la vision du monde individualiste et concurrentielle d’Emmanuel Macron, celle de la retraite à 65 ans, des contreparties au RSA, de la destruction programmée du service public, nous opposons celle d’une société équitable, solidaire et consciente de sa responsabilité écologique.

Seule l'union des forces de gauches dès le premier tour de l’élection législative peut la faire gagner. Nous sommes d’accord sur l’essentiel. Et cet essentiel représente une véritable alternative ! Un contrat de gouvernement est possible ! Nous y prendrons toute notre part dans nos territoire.

Le 25 avril 2022