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Combattre la crise sanitaire avec toutes nos ressources ! Refuser l’état d’exception anti-social !

La crise sanitaire à laquelle le monde est confronté est sans précédent depuis un siècle. Elle bouleverse le quotidien des centaines de millions de personnes et l’organisation de la production ; elle conduit à une crise économique qui s’annonce profonde.

Mobilisation générale

Dans cette situation, la priorité absolue de chacun.e ainsi que du gouvernement doit aller au combat contre la pandémie. Les mesures de confinement et de « distanciation sociale », préconisées par les scientifiques et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sont bonnes. Elles auraient sans doute dû intervenir plus tôt.

À quel moment un conseil scientifique a-t-il été mis en place ? À quel moment a-t-il conseillé précisément au pouvoir de « confiner » ? Le gouvernement l’a-t-il écouté tout de suite ou bien a-t-il traîné des pieds ? Sans parler de la casse de l’hôpital public par Macron et ses amis qui ont refusé de répondre aux alertes lancées par les personnels hospitaliers depuis plus d’un an ! Et que dire de l’insuffisance des crédits pour la recherche ? Pour tout cela, le gouvernement devra rendre des comptes quand l’urgence sera passée

Quoi qu’il en soit, aujourd’hui des ressources supplémentaires doivent aller à l’organisation de la lutte contre la pandémie. Des fonds massifs doivent être débloqués pour mobiliser des personnels médicaux récemment partis à la retraite ou en apprentissage, pour former dans l’urgence des personnes aux tâches les plus simples pouvant être accomplies dans un contexte hospitalier, pour augmenter la production de masques et de combinaisons de protection pour le personnel médical qui est en première ligne, pour monter des hôpitaux militaires comme en Alsace, pour fabriquer des ventilateurs.

La réquisition des hôpitaux et cliniques du secteur privé doit être mise en œuvre (comme en Espagne) pour coordonner au mieux les efforts et ne pas laisser s’installer l’inégalité sanitaire : les riches à l’hôpital privé, les autres au public déjà saturé de toute évidence.

Surtout, tous les moyens doivent être mis à la production ou à l’achat de kits de dépistage : l’expérience de la Corée et de la commune italienne de Vo’ en Vénétie montrent que le meilleur moyen de lutte est le dépistage massif des personnes. C’est aussi la recommandation de l’OMS.

Pas de trêve sociale

Le gouvernement a présenté mercredi 19 mars une loi d’urgence sanitaire à l’Assemblée Nationale. Mais au lieu d’avancer sur toutes ces mesures et concentrer le tir exclusivement sur la mobilisation et la planification de la lutte contre le Covid-19, cette loi entend aussi donner les mains libres au patronat pour organiser la mobilisation des salariés.

Elle introduit la possibilité de déroger au code du travail et aux conventions collectives, notamment aux règles sur le temps de travail hebdomadaire, de repos hebdomadaire et dominical et permet aux entreprises de modifier unilatéralement les dates de prise de congé et de RTT. Elle permet même de modifier les modalités d’élections et la durée de mandat des conseillers prud’homaux et des membres des commissions paritaires interprofessionnelles, les modalités d’information et de consultation des instances représentatives du personnel, notamment du comité social et économique, ce qui n’a rien à voir avec la pandémie. Et si elle permet d’étaler le paiement des loyers et des factures, elle ne le fait que pour les « locaux professionnels » et non pas pour les domiciles des particuliers.

En clair, cette loi suspend une bonne partie du code du Travail au profit des employeurs.

Que l’urgence sanitaire nécessite une autre organisation du travail, c’est certain, mais dans ce cas-là les organisations syndicales devraient être pleinement associées à cet effort. Les salaires ne doivent pas baisser d’un seul centime, les soignants doivent bénéficier immédiatement de 300 euros de hausse de salaire, les licenciements doivent être interdits, les précaires protégés, les CHSCT rétablis, les jours de carence supprimés…

Le combat continue

 Hors de question selon nous, à gauche, de voter ou d’approuver cette loi sous prétexte de ne pas rompre l’unité nationale face à la pandémie. Le combat politique ne s’arrête pas pendant la durée de l’urgence sanitaire. Si le gouvernement a reporté toutes les réformes anti-sociales prévues pour cette année (retraites, assurance chômage notamment), ce n’est pas parce qu’il s’est soudain converti à la cause du progrès social.

 

 

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