Châlons-en-Champagne, ville moyenne de 45 000 habitants, dans une agglomération de 80 565 habitants, est une ville qui souffre. En effet, elle a perdu le siège de la Région Champagne-Ardenne et n’est plus ville-préfecture de région, depuis la calamiteuse réforme territoriale réalisée par François Hollande. Elle a subi aussi la disparition de son dernier régiment, le 1^er RAMA. Outre la diminution du nombre de fonctionnaires, on note la fermeture de plusieurs entreprises, d’où un taux de pauvreté de 23 %.

La ville est gérée depuis quatre mandats par la droite : auparavant par Bruno Bourg-Broc, puis, depuis 2014, par Benoist Apparu. Ces élus ont quitté les LR et sont depuis à Agir (formation proche d’Alain Juppé).

La gauche est composée de seulement cinq partis : le PS, le PCF, Ensemble!, la GDS et la France insoumise. Les liens tissés par la GDS à gauche ont permis une rencontre et des échanges très favorables avec le PCF, LFI et Ensemble! en soutien aux mouvements sociaux aux niveaux national et local. Nous avons milité ensemble contre la privatisation d’ADP : tractages sur le marché, réunion publique avec le responsable national de la fédération transport de la CGT en septembre 2019 lors de la foire exposition. Après plus d’un an à militer les uns avec les autres, un climat de confiance réciproque s’est instauré. Et tout naturellement s’est posée, en octobre, la question de l’élection municipale dans notre ville.

Suite logique

Le candidat investi par le PS ayant décidé de faire cavalier seul avec une liste sans étiquette – sans jamais sollicité les quatre autres partis de gauche –, ceux-ci ont décidé que les points de convergence étaient plus forts que les divergences et ont annoncé, fin octobre, leur volonté de construire une liste clairement ancrée à gauche. En novembre, nous avons présenté notre tête de liste, Dominique Vatel du PCF, ainsi que Gérard Berthiot de la GDS comme candidat à la présidence de l’agglomération. Les réunions se sont succédé afin de finaliser notre projet et notre programme dans une ambiance très fraternelle. Notre liste de 43 noms a été publiée fin janvier. Elle a pour nom : « Les Châlonnais∙es ensemble à gauche ».

Notre liste rassemble des personnalités très diverses investies dans de nombreuses structures, associatives, syndicales, écologistes, Gilets jaunes, Nuit debout... Avec de nombreux colistiers, nous participons à toutes les manifestations syndicales contre la casse des retraites. Le fait d’afficher clairement notre positionnement à gauche de façon unitaire pour les municipales est très bien perçu par les manifestants.

Configuration atypique

À ce jour, quatre listes sont déclarées, dont trois sans étiquette : celle du maire sortant, soutenu officiellement par la direction nationale d’En Marche et qui a rompu avec le Modem et l’UDI, celle d’un jeune quarantenaire, ancien attaché parlementaire du député En Marche d’Epernay, et celle du socialiste connu pour être Macron-compatible. Seule notre liste revendique son appartenance politique.

Particularité chalonnaise :pour l’instant, aucune liste du RN ne se profile à l’horizon, l’animateur départemental de la formation lepéniste ayant décidé de mener campagne à Vitry-le-François, ville en souffrance depuis de longues années.

Cet article de notre camarade Gérard Berthiot est à retrouver dans le numéro 272 de Démocratie&Socialisme, la revue de la Gauche démocratique et sociale (GDS).