GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

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Battre le FN et réorienter la gauche

La partielle du Doubs est un concentré des problèmes politiques du moment. Il ne s’agit pas de la question agitée médiatiquement du front républicain. Elle est réductrice des problèmes à affronter. La partielle du Doubs confirme qu’il y a deux questions à traiter étroitement liées. Celle de la lutte contre un FN qui s’enracine électoralement et se présente comme une alternative. Celle de l’avenir du PS et de la gauche qui perd de nouveau des milliers de voix du fait d’une abstention massive.

Lutter contre le FN !

Le FN est en tête dans le Doubs avec 32,6 % des voix des électeurs qui se sont mobilisés. Il perd 1200 à 1300 voix du fait de la faible participation, beaucoup moins que les pertes enregistrées par les autres listes.

Il est en tête dans toute la circonscription sauf à Audincourt. Ceci confirme l’enracinement plus profond dans les zones non urbaines auprès de population qui se sent délaissée, soumise à la désindustrialisation, aux pertes d’emploi, à la précarité y compris chez Peugeot PSA, le plus gros employeur de la circonscription.

Le FN a surfé là-dessus, Marine Le Pen se présentant à la porte de l’usine de Sochaux en « porte parole » du monde ouvrier.

On doit souligner la lourde responsabilité des stratégies du patronat en termes d’emplois, de précarité, de salaire… Si PSA n’a jamais brillé par sa politique sociale, les relations avec les organisations syndicales, il faut désormais pointer sa responsabilité dans la montée du vote FN.

Réorienter le Parti socialiste

Comment dans ces conditions le discours dominant sur le thème « j’aime l’entreprise » pourrait convaincre les générations PSA de voter socialiste ? À Sochaux, le FN arrive en tête, loin derrière l’abstention.

Pas plus que les questions éthiques, pourtant si importantes, ne peuvent à elles seules, mobiliser un électorat en prise avec l’urgence sociale, la peur du lendemain… Surfer sur l’après 11 janvier ne suffit pas, il faut que les moyens soient mis pour l’école, la formation, l’éducation populaire.

Ce n’est pas en réduisant les budgets des communes, des conseils généraux ou régionaux à l’instar du budget de l’État qu’on y arrivera. Il faut des moyens budgétaires tout autant qu’une péréquation entre collectivités riches et collectivité pauvres.

Dès lors, s’il faut se féliciter de la possibilité d’une victoire du PS au second tour de l’élection du Doubs, pour battre le FN dans les urnes, il serait dramatique d’y voir un point d’inflexion de la tendance générale à la baisse observée depuis 2012.

C’est pourtant le discours dominant, et donc anesthésiant, des principaux commentateurs.

En perdant 9005 voix, soit près de 55 % des voix obtenues au premier tour de 2012, le parti socialiste confirme que son électorat le délaisse. Il doit donc changer ! Et revenir – a minima – aux orientations qui avaient permis la victoire en 2012.

Ce sera l’enjeu du congrès de juin 2015.

Rassembler la Gauche pour un plan d’urgence sociale

La ré-orientation du Parti socialiste concerne toute la gauche. Le candidat soutenu par le Front de gauche, le NPA et les chevènementistes n’a pas réussi la percée un temps envisagée.

La seule perspective qui vaille c’est la perspective d’une large coalition autour d’un programme d’urgence sur les salaires, les retraites, l’emploi, la pauvreté, le logement. Un programme qui réponde aux attentes sociales et qui prenne les moyens d’une réorientation de fond avec une réforme fiscale, une nouvelle loi bancaire et un plan de relance de la consommation, de l’investissement public et de l’égalité des territoires avec notamment des axes forts sur les banlieues et la ruralité. Un programme pour un gouvernement rose-rouge-vert.

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