GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Au Parti socialiste

À la réunion nationale de Nouveau Parti socialiste

Trois ateliers le matin archi-bondés, ont travaillé prés de trois heures, de 10 h à 13 h.

Le 1er sur la protection sociale, introduction par Gérard Filoche, Jean-Jacques Chavigné (BF de la Somme, cadre Crédit agricole, Nouveau monde) Gérard Berthiot (Premier fédéral de la Marne, médecin chef à l'hôpital de Chalons, Nouveau Monde) Sylvain Chicote (Seine-Maritime, CN du PCF, inspecteur du travail), François Joliclerc (Unsa, membre du Hcaam sur la Sécurité sociale mis en place par le gouvernement) suivie par une vingtaine d'interventions : un débat vif et combatif, sur le fond, pour que les socialistes s'expriment autrement, hautement, vivement contre la politique anti-sociale de Chirac-Raffarin. L'heure n'est pas aux échauffements présidentiels, aux carottes râpées, à la moto 125, à la Star Académie, aux salons de Michel Drucker, aux interrogations sur "Où va le gouvernement ?". On a un gouvernement thatchérien en face de nous qui sait ou il va et qui est dangereux, ca exige la prise de conscience de toute la gauche. L'heure est à la lutte, la mobilisation, l'unité de toute la gauche, pour faire échec au gouvernement et l'empêcher entre 2004 et 2006 de casser tout notre système de protection sociale en France.

Le 2° atelier sur les réformes Fillon, les attaques contre le droit du travail, les droits des chômeurs, l'Ass, l'Ame, le Rmi-Rma, introduit par Jacques Rigaudiat a travaillé de 10 h jusqu'à 14 h avec Claire Villiers (AC !), Claude Debons, ex-dirigeant de la Cfdt fg passé à la Cgt), Christian Larose (président de la section travail du Conseil économique et social, Cgt) Stéphane Mercurio, (réalisatrice de "l'hôpital aux bords de la crise de nerfs", intermittente du spectacle), il a été analysé l'ensemble des attaques sans précédent mis en route par l'actuel gouvernement thatchérien, la suppression du "principe de faveur", la casse de l'ordre public social par la mise en place dérogatoire d'accords d'entreprise, l'élimination des droits de plusieurs centaines de milliers de chômeurs, tirés vers l'Ass, puis la suppression de l'Ass pour les ramener vers le Rmi, puis la fin du Rmi pour les forcer à être employés à bas prix par le Rma, ce qui accroîtra le chômage et la misère sociale.

Le 3° atelier sur la santé au travail, la dégradation des conditions de travail, les accidents et les maladies professionnelles a été animé par Françoise Mesnard, médecin du travail, avec Ellen Imbernon épidémiologiste qui a décrit les pathologies actuelles liées au travail et qui constituent une réalité cachée; Philippe Davezies ergonome, a traité des nouvelles organisations du travail et de ses effets sur la santé, Jean-Dominique Simonpoli syndicaliste, lui a développé sur les questions de la démocratie sociale, pour une réponse collective pour négocier les conditions de travail.

Au travers de ces trois ateliers, nous avons étudié les sujets qui préoccupent 22 millions de salariés, mais très peu notre parti. Nous avons opposé pied à pied des solutions alternatives :

Pour l'abrogation de la loi Fillon sur les retraites, le retour au nombre d'annuités réellement travaillées par les français, aux 10 meilleures années, à l'indexation sur les salaires, et 75 % minimum avec un financement à hauteur de 0,3 % des cotisations sociales comme le Cor l'avait envisagé.

Pour la défense de la santé publique, gratuite, à égalité pour tous, pour que le capital participe avec les salariés au maintien et au re-développement pour tous de la prévention, de l'hôpital, de la médecine généralistes, avec un contrôle sur les médicaments et les groupes pharmaceutiques.

Pour la défense de l'emploi, de vraies 35 h pour tous, pour l'augmentation des salaires, pour reprendre au capital les 11 points qu'il a pris aux salaires dans les 20 dernières années.

Pour une politique de prévention des maladies professionnelles et des accidents du travail, des réparations intégrales, des droits nouveaux (veto) pour les Ce, les Dp, des Chsct.

Contre les lois Fillon, pour la défense de l'ordre public social, de la hiérarchie des sources de droit, pour le principe de faveur, le principe majoritaire, de nouveaux critères de représentativité syndicale, un financement public de la démocratie sociale, des élections par branche, aux prud'hommes, aux caisses de protection sociales.

Lors de la table ronde plénière, de 15 h à 18 h, en assemblée générale devant 400 participants, sous la présidence de Benoît Hamon, la parole a été donnée aux trois animateurs des ateliers du matin, Gérard Filoche, Jacques Rigaudiat et Françoise Mesnard puis :

à Yassir Fichtali, président de l'Unef qui a argumenté en faveur du combat mené par des centaines de milliers d'étudiants depuis plusieurs semaines contre les projets ferry d'autonomie et de démantèlement des universités.

à Yves Salesse, président de la Fondation Copernic qui a défendu le projet d'une gauche antilibérale sur un vrai programme de rupture avec le capitalisme, qui s'est félicité de nos engagements à débattre en ce sens.

à Yvette Roudy qui s'est opposée aux manœuvres du gouvernement de droits contre les droits des femmes, à propos de l'amendement sur l'interruption involontaire de grossesse, à propos des inégalités professionnelles, de la remise en cause de la parité dans les faits, et contre la politique de Sarkozy vis-à-vis de la prostitution…

à René Defroment, syndicaliste du bâtiment, ex-Premier secrétaire de l'Union Régionale interprofessionnelle Auvergne, qui a quitté la Cfdt avec 95 % des syndicats Cfdt d'Auvergne pour rejoindre la Cgt. René Defroment a tracé un tableau des potentialités du mouvement syndical pour faire face aux attaques du gouvernement thatchérien de Chirac-Raffarin.

à Charlotte Brun, secrétaire du Mouvement de la jeunesse socialiste qui a développé les thèmes sur lesquels les jeunes sont aujourd'hui prêts à se mobiliser, et qui attendent de leur parti qu'il soit à la hauteur.

à Jean-Pierre Thorn, « intermittent » du spectacle, réalisateur qui a démontré la duplicité du gouvernement et des défenseurs de l'accord, exposé les revendications des professionnels de la culture pour défendre ce secteur en péril du fait des accords imposés par le Medef, Fillon et Chérèque.

« Oui, nous avons des alternatives, s'est écrié Arnaud Montebourg en conclusion, et l'on attend que le parti socialiste parle, on nous annonce qu'il va parler, bientôt, tout de suite, de façon imminente, et bientôt on va l'entendre, et puis on nous dit qu'il a parlé, et l'on n'a pas entendu. » Nous voulons faire entendre, par-delà les voix qui manquent, la voix de Nps, celle des militants qui ressentent que depuis le congrès de Dijon, il y a échec, il y a impuissance à s'imposer à la hauteur des événements.

« Et nous allons à notre tour, nous exprimer pour combler les silences, les carences, les insuffisances que tout le monde ressent à gauche. Et nous allons alerter face aux offensives sans précédent de cette droite qui gouverne de façon si agressive contre les couches populaires » a conclu Vincent Peillon dans l'intervention finale. « Et, à commencer par les courants du parti qui doivent s'assembler, s'unir pour parler plus fort, et au nom de Nouveau parti socialiste, je vais prendre dés cette semaine les contacts pour l'unité avec Nouveau monde, Force militante, pour une telle union, urgente, nécessaire. »

Cette conclusion, comme les autres a été ovationnée par la salle debout. Le sentiment largement partagé des participants était que le courant avait besoin de ce type de réunion politique, d'échange, d'élaboration, de travail, de confirmation de nos axes, et que nous ne pouvions pas, après ce trimestre difficile, ne pas la tenir ! Nous avons publiquement réaffirmé la mobilisation, la disponibilité de dizaines de milliers de militants pour un Nouveau parti socialiste !

Un jour, un militant s'adressait ainsi au poète.

  • Le militant las, disait : je ne comprends pas, quand je marche deux pas, l'utopie recule de deux pas. Quand j'avance de dix pas, l'utopie recule d'autant. » Et de conclure à l'adresse du poète : « mais dis-moi donc toi : à quoi sert alors l'utopie ! »
  • Et le poète de lui répondre : « L'utopie sert à ce que tu viens de dire camarade, simplement… à avancer. »
  • (Histoire rapportée de Sao Paulo par Benoît Hamon)


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