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Vers un acte V de la mobilisation sociale

En 12 minutes, le président de la République a expédié les revendications d’un mouvement social qui affichent depuis cinq semaines la nécessité d’un profond changement dans la répartition des richesses.

Le Président des riches a laissé croire que le Smic allait augmenter de 100 € par mois. Il n’en est rien (*) ! Il s’agirait surtout d’une augmentation de la prime d’activité (prime payée par l’Etat, qui n’est pas un salaire et ne donne aucun droit pour la retraite ou l’assurance chômage). Et pas d’augmentation générale des salaires ! En Espagne, le premier ministre vient, lui, d'annoncer une hausse de 22% du salaire minimum !

Si Macron revient sur l’augmentation en 2019 de 1,7 point de la CSG pour les retraites entre 1 200 € et 2 000 €, il  maintient le gel des pensions en 2018 et leur sous-indexation pour 2019 et 2020, qui feraient perdre deux mois de pension en trois ans.

La défiscalisation des heures supplémentaires découragera l'embauche et appauvrira la Sécurité sociale puisqu’ aucune cotisation sociale ne sera perçue lors de leur versement. Ce sont donc les salariés, les artisans, les petits commerçants, les chômeurs et les bénéficiaires de prestations sociales qui paieront : soit par l’impôt, soit par l’augmentation des tarifs des mutuelles, soit en renonçant à se soigner. Quant à la « prime exceptionnelle », seules les entreprises qui le veulent la verseront (et sans cotisations sociales !). Au bon vouloir des seuls employeurs !

L’injustice fiscale encore et toujours

Où Macron va-t-il chercher les recettes pour financer ces mesures ? L’impôt de solidarité sur la fortune n’est pas rétabli au prétexte fallacieux que cela nuirait à l’investissement. Comme si nos grandes fortunes manquaient de capitaux quand il s’agit de développer des activités spéculatives qui les enrichissent toujours plus. Ce n’est donc pas de ce côté-là qu’il y aura de nouvelles rentrées fiscales. Pas plus qu’avec un impôt progressif sur le revenu aidant à rétablir la justice fiscale. Quant aux recettes d’impôts sur le capital, elles ont déjà baissé de 40 % sous la mandature Macron.

Ce seront donc toujours les mêmes qui financeront les mesures annoncées puisque les riches ne sont pas mis à contribution. Macron dans son tour de passe-passe habituel reprend d’une main ce qu’il donne de l’autre. Coupes budgétaires, désinvestissement de l’Etat accru, casse de la protection sociale et des services publics… Bref, l’austérité est plus que jamais à l’ordre du jour et ne fera qu'aggraver la situation.

Des revendications ignorées, une répression assumée

Les revendications des lycéens et des étudiants, celles des fonctionnaires dont le point d’indice est gelé, celles des chômeurs et des bénéficiaires de minima sociaux n’ont reçu aucune réponse. La transition écologique, la réaffectation du CICE, la démocratisation des institutions n’ont même pas été évoquées.

Le président de la République n’a pas regretté la remise en cause de la liberté de manifester par des interpellations massives avant même les manifestions Il n’a pas eu un seul mot pour les victimes des violences policières (les mains arrachées, les yeux crevés, les os cassés, les visages défigurés, les lycéens à genoux les mains derrière la tête…). Il n’a évoqué ni l’utilisation de flash-balls, de grenades de désencerclement ou assourdissantes, ni les charges répétées contre des manifestants qui cherchaient à sortir des nasses dans lesquelles ils s’étaient retrouvés bloqués.

Un acte V de la mobilisation sociale s’impose à toutes les forces progressistes citoyennes, syndicales et politiques. C’est dans l’unité que nous pourrons vaincre Macron et l’empêcher de mettre en œuvre l’acte II de sa politique de casse de  l’assurance-chômage, de la fonction publique, et des retraites…

(*) Entourloupe sur les 100 euros pour les smicards : le Smic n’augmentera que de 1,8 %, c’est-à-dire du montant de l’inflation (21 € pour le Smic net). Nul ne sait aujourd’hui, pas même le gouvernement qui se contredit sans cesse à ce sujet, d’où viendront les 100 € annoncés. Sans doute de cette augmentation de 21€ et d’une augmentation de la prime d’activité. Il ne s’agirait alors que d’une anticipation de l’augmentation prévue de la prime d’activité pour l’ensemble du quinquennat (dont une augmentation de 30 € était déjà programmée pour 2019) et de la baisse de 20 € des cotisations sociales salariées déjà mises en œuvre en 2018 !

 

 

 

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