GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

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Une mobilisation dans la durée

A écouter certains « commentateurs », le verre serait à moitié vide : entendez la mobilisation intersyndicale du 27 mai n’aurait pas été à la hauteur. Pourtant, tout le monde l’a constaté, le nombre de manifestants est bien supérieur à celui des dernières initiatives unitaires des 23 mars et 1er mai. 176 manifestations, des milliers d’arrêt de travail, un million de manifestants selon la CGT, c’est un bon début ! Bien évidemment, d’autres rendez-vous unitaires importants seront fixés. Avec la conviction que c’est une mobilisation dans la durée qu’il faut organiser puisque le débat aura lieu au parlement en septembre et octobre. Et surtout, il ne faut pas oublier que les premières manifestations de 2003 avaient eu moins de succès que celle du 27 mai 2010. Sans parler de la première manifestation contre le CPE qui avait rassemblé bien peu de monde au début de l’année 2006, ce qui n’a pas empêché la construction d’une mobilisation sans précédent jusqu’à la victoire en avril de la même année.

Une chose est sure : un affrontement majeur est en préparation sur une question décisive. Sarkozy veut frapper fort. Et comme toujours, il s’agit de faire payer le salariat pour satisfaire les marchés financiers. Au risque d’aggraver la crise, l’austérité entraîne une baisse du pouvoir d’achat et du montant des retraites (et donc un recul de la consommation populaire). Les suppressions massives d’emplois (dans le public comme dans le privé) amplifient les besoins de financement de la protection sociale. En effet, un point de masse salariale en moins représente 1,9 milliards de cotisations retraite en moins !

La droite risque d’enfoncer le pays dans une crise grave. Les capacités du mouvement syndical à résister sont donc un élément déterminant pour l’avenir. Que la gauche apporte des réponses politiques à la hauteur des attaques en cours est tout aussi essentiel.

L’engagement pris par Martine Aubry et la direction du Parti socialiste de revenir, grâce à une victoire de la gauche en 2012 sur cette contre-réforme des retraites, si Sarkozy parvenait à l’imposer, est extrêmement positif ainsi que la volonté affirmée de rétablir alors le droit à la retraite à 60 ans. Cela constitue un point d’appui important pour le développement du mouvement social. Sarkozy aurait tort de croire que la partie est gagnée pour lui : il risque de connaître des désillusions dans les semaines et mois à venir au fur et à mesure que la mobilisation sociale prendra de l’ampleur !

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