GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur

Stock de vieux (Chronique Huma-Dimanche)

Chaque semaine l'Humanité-Dimanche publie une chronique de notre camarade Gérard Filoche. Nous reproduisons celle concernant les Ephad.

Pour Macron les vieux c’est trop coûteux. Alors Macron a voulu casser les retraites parce que le «stock de vieux» comme il dit, est trop grand : 14 millions actuel et demain 17 millions. Ca fout en l’air sa « règle d’or » : pas plus de 14% du PIB pour les vieux ! (si le PIB se contracte de – 6 % les pensions aussi) Augmenter la CSG, désindexer les retraites des prix, inventer un système de «points» sur 43 annuités de cotisations, Macron a tout fait pour imposer ça contre des milliers de manifestations, grèves et contre 70 % de l’opinion.

Et puis est arrivée la pandémie du covid19 : le monde de Macron n’y était pas du tout préparé.

Macron avait un pognon de dingue mais pas de seringues, des lacrymos mais pas d’hostos, des boucliers mais pas de masques, ni lits ni respirateurs. Il a voulu pister mais pas tester. Il payait cher ses flics mais pas nos soignants. Il flattait les premiers de cordée du CAC 40, mais ce sont les derniers de corvée, la France du Smic qui s’est mise à faire tourner le pays. « Ces femmes et ces hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal ». Mais les smicards sont volontiers gilets jaunes et syndiqués, Macron se fait siffler partout. Fébrile, il a suspendu sa casse des retraites. Il a dit : «c’est pour apaiser ».

Macron a calculé que ça serait compensé si le «stock» de vieux baissait. On pouvait y parvenir dans les 7500 Ephad,  Karine Lacombe, l’a dit le 29 mars : « On ne met pas les personnes âgées en réanimation car ce serait inconfortable pour elles ». Ne pas les sauver à tout prix. Avec le Ritrovil, c’est une « mort douce » sans masques et sans lits d’hôpital, sans respirateurs, sans soignants, ça tombe bien. Pas pour les «vieux» en général, ils seront triés, mais pour les vieux pauvres…

Un sénateur US : “La vraie question est la suivante : allons-nous couler toute l’économie pour sauver 2,5 % de la population qui, en règle générale, 1) coûtent cher à la société et 2) ne sont pas productifs ?” L’animateur radio US, Glenn Beck évoque “la possibilité de sacrifier des vies pendant l’épidémie de coronavirus pour sauver les États-Unis et leur économie”. En France un journaliste, Jean Quatremer a dit à peu près pareilSur France 2, Elise Lucet rapporte qu’un médecin dénonce le fait «qu’on veut éliminer les personnes de 70 à 90 ans».

C’est une autre façon de baisser les retraites.

On ne laissera pas faire : nationalisation de tous les EPHAD, y injecter des tout de suite « quoiqu’il en coûte, »  un grand service public de la dépendance, financé par une branche spéciale de cotisations salariales et patronales de la Sécurité sociale ! Et tant pis pour le groupe « Korian » machine à cash leader du marché des Ehpad, mouroirs sans assez de personnel, sans amour, sans soin : ses actionnaires seront expropriés, ça sera compensé par des applaudissements publics le soir à 20 h.

Retrouvez sur le même thème la vidéo de Gérard Filoche : l'or gris n'est pas une marchandise

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