GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

International – Europe

Qu’attend encore le parti socialiste grec pour quitter le gouvernement ?

Dimar, la « Gauche démocratique » vient de quitter le gouvernement du Premier ministre de droite grec, Antonis Samaras.

Le 11 juin, sans le moindre scrupule démocratique, sans même avoir cherché à obtenir l’accord du Parlement, ce gouvernement avait brutalement fermé la télévision publique grecque (ERT) afin d’obéir aux injonctions de la troïka (Commission européenne, BCE, FMI). Les ordres de la troïka étaient sans équivoque, il fallait restructurer et privatiser les services publics grecs.

Le Conseil d’Etat grec a « temporairement » annulé cette mesure mais cela ne change rien au caractère du coup d’Etat d’Antonis Samaras contre l’ERT. Le parti socialiste grec (le Pasok) reste pourtant dans ce gouvernement dont la majorité ne tient plus qu’à un fil.

En juin 2012, après la très courte victoire de « Nouvelle démocratie » aux élections législatives (29,66 % des suffrages) devant le parti de gauche Syriza (26,89 %), un gouvernement ayant pour fonction d’imposer aux Grecs les plans de destruction sociale de la troïka avait été mis en place. Ce gouvernement dirigé par Antonis Samaras comprenait des ministres de « Nouvelle démocratie », la formation de droite qui venait de gagner les élections, et de deux formations de gauche, le Pasok et Dimar. En juin 2012, ce gouvernement disposait de 179 sièges au parlement grec alors que la majorité est de 151. « Nouvelle démocratie » avaient obtenu 129 députés grâce à la prime de 50 sièges accordée par la Constitution hellénique au parti arrivé en tête ; le Pasok avait sauvé 33 de ses 160 députés de 2009 et Dimar en revendiquait 17.

Avant le coup d’État d’Antonis Samaras contre la télévision publique grecque, la majorité n’était déjà plus que de 167 sièges pour son gouvernement. 4 députés de « Nouvelle démocratie » avaient démissionné ou avaient été exclus de ce parti ; 5 députés du Pasok avaient choisi ou subi le même sort ; 3 députés du Dimar avaient démissionné.

Avec la sortie de la « Gauche démocratique » du gouvernement, cette majorité ne tient plus qu’à un fil. « Nouvelle démocratie » et le Pasok ne disposent plus que de 153 sièges : 2 sièges de plus seulement que les fatidiques 151.

Une nouvelle restructuration de la dette publique grecque et inévitable, sans doute avant la fin de l’année. Elle sera accompagnée de nouvelles mesures d’austérité qui ajouteront encore à la tragédie que connaît le salariat grec à qui les politiques de la troïka ont infligé un chômage de masse (27,6 % de la population) similaire au taux de chômage de l’Allemagne au début des années 1930.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le parti d’extrême droite grec « Aube dorée » qui plafonnait à 0,29 % des suffrages en 2009, obtenait 6,92 % en juin 2012 et se situe aujourd’hui à plus de 15 % dans tous les sondages. Cela n’a pas empêché Antonis Samaras de refuser un projet de loi antiraciste que soutenaient Dimar et le Pasok. Pire, le dirigeant de la droite a choisi de flatter les électeurs d’« Aube dorée » dans le sens du poil en choisissant de durcir les conditions de naturalisation des migrants. Une politique à la Sarkozy mais menée par un gouvernement où siège le parti socialiste grec.

Le Pasok doit quitter le gouvernement d’Antonis Samaras et provoquer ainsi l’organisation de nouvelles élections législatives. Il n’y a pas d’autres solutions pour sauver le peuple grec du désastre. Il n’y a pas d’autres solutions, non plus, pour tenter de sauver du désastre le Pasok lui-même. Il recueillait 43,92 % des voix en 2009 mais n’obtenait plus que 12,28 % en juin 2012 après sa politique de soumission complète aux intérêts des banques européennes menée par Georges Papandréou. Il se situe aujourd’hui à moins de 6 % dans tous les sondages.

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