Sur la déchéance de la nationalité, Francois Hollande s’entête. De plus en plus de voix à gauche, mais aussi à droite, s’élèvent ce qui rend de plus en plus possible un rejet du texte présidentiel. C’est tant mieux ! Il y en a assez de ce pouvoir personnel permis par des institutions monarchiques.

Il ne faudrait pas que ce débat sur la déchéance cache celui sur l’état d’urgence que Manuel Valls rêve permanent ( « jusqu’à ce que l’on puisse se débarrasser de Daech » comme il l’a déclaré à la Télévison britannique) . Ne pas occulter également le débat sur une loi offrant des pouvoirs accrus à la police et aux préfets au détriment de la justice. Pas question non plus d’oublier les attaques actuelles contre les 35 h et le Code du travail ([

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. On croit par fois faire un mauvais rêve quand on entend la ministre du travail parler de dégressivité des allocations chômage (alors que le chômage est au plus haut) !

Néo-libéralisme et néo-conservatisme

Une double offensive,néo-libérale symbolisée par Macron et néo-conservatrice avec Valls, met à mal non seulement le Parti socialiste mais toutes les formations de la gauche. Nous sommes pourtant des millions à gauche à ne pas nous résigner à cette situation. C’est ce qui explique le succès grandissant des différentes initiatives pour une primaire de toute la gauche. Non pas que nous acceptons la logique présidentialiste de la Ve République, mais parce que c’est aujourd’hui une des seules possibilités de rouvrir le débat à gauche. À condition que ce soit d’abord une primaire des idées.

Il est de la responsabilité des différents courants politiques de la gauche de soumettre à discussion dans tout le pays des éléments d’une plateforme pour les présidentielles et comme socle à une future majorité parlementaire. En France, la régénération de la gauche passe sans doute par cette discussion sur une plateforme commune de la gauche (jusqu’à l’été) . Après viendra le temps de la désignation du candidat ou de la candidate (après l’été) . Comme le note l’appel à de primaires de l’aile gauche du PS (30 % du PS) : « Cette grande respiration, démocratique doit engager des millions de citoyens dans des débats locaux, dans les quartiers et les villages. » Oui les citoyens doivent pouvoir intervenir et s’emparer de ce débat !

Quand le peuple veut

Une primaire de toute la gauche est indispensable pour que le peuple de gauche puisse décider qui le représentera au 1er tour de la Présidentielle et enclencher une dynamique qui permette de battre la droite et l’extrême-droite. Sans unité, dès ce 1er tour, aucun candidat de gauche ne peut raisonnablement espérer figurer au second tour.

Certes, organiser une primaire de toute la gauche n’est pas gagné d’avance. Même si les statuts du PS prévoient une primaire, François Hollande n’en veut pas. Jusqu’à présent, Jean-Luc Mélenchon la refuse aussi. Seule une mobilisation d’envergure du peuple de gauche pourra l’imposer. Un récent sondage (IFOP pour le JDD) évalue à 81 % les sympathisants du Front de gauche qui se prononcent pour des primaires, à 80 % les sympathisants d’EELV, à 74 % les sympathisants du PS. C’est donc possible ! Car quand le peuple veut…