GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

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Porter une alternative unitaire et majoritaire !

François Hollande a affirmé mardi 17 au matin, sur Europe 1, qu’il ne cèderait pas sur la loi Travail. Manuel Valls a été dans le même sens le 18 mai. Ils ne parlent pas aux salariés et aux jeunes qui rejettent majoritairement cette loi. Ils savent désormais que ceux-là ne peuvent les entendre. Ils s’adressent à la Commission européenne et au Medef. Il en va ainsi de la communication : s’adresser à tous pour ne parler qu’à quelques uns.

Ces affirmations péremptoires, après le 49-3, illustrent le jusqu’au-boutisme dans lequel ont décidé de se placer nos gouvernants. Ils mettent en œuvre une contre-réforme de droite, patronale et libérale qu’ils s’étaient bien gardés de présenter aux électeurs, en 2012. Un référendum balaierait ce projet de loi !

Ce jusqu’au-boutisme est symptomatique d’un isolement et lorsqu’Hollande dit, à l’adresse des dirigeants européens, qu’il ne cèdera pas, il dit aussi, en creux, que toutes les raisons sont réunies pour céder. Et pour que la loi travail soit retirée.

Nous pouvons gagner !

On y est presque. Si tout indique une opposition majoritaire dans la rue, dans les discussions, à l’Assemblée pour que ce projet de loi soit retiré, il existe encore des obstacles à surmonter.

Il y a, d’abord, ceux qui s’acharnent à diviser les rangs de la gauche en renversant l’accusation de jusqu’au-boutisme sur celles et ceux restés fidèles aux espoirs de 2012. Ils se nomment Valls, Le Guen… Ils veulent faire le ménage, avec l’illusion insensée de pouvoir transformer en majorité les 5 % qu’ils représentent. Ils cherchent à décourager des militants et des responsables socialistes, et parfois ils y arrivent. Contre eux, il faut tenir bien haut la flamme du socialisme et de la Gauche : celui des réussites du Front populaire, de la Libération, les conquêtes de 1981 ou celles, plus récentes, des 35 heures, de la CMU… Il s’agit de notre héritage ! Ne leur laissons pas la possibilité de le brader.

Il y a, ensuite, ceux qui, tel Macron, ne sont ni de gauche ni de gauche, et se prononcent régulièrement contre les 35 heures, contre l’ISF, contre le statut de la Fonction publique… Ceux-là imaginent une alliance avec la droite. La stratégie de ringardiser la droite en reprenant son discours fait partie des idées de salon. Ce n’est pas parce qu’elles sont portées par les médias dominants qu’elles constituent une nouveauté. C’est l’inverse !

Jusqu’au-boutistes, ringards voulant dépasser le clivage droite-gauche sont minoritaires. Nous sommes la majorité ! En prendre conscience et se mobiliser est impératif pour ouvrir une perspective politique aux attentes sociales.

Unifions, unifions !

En dépit de celles et ceux qui s’échinent à diviser. Que ce soit du côté des sociaux libéraux, ou du côté des « casseurs » qui s’en prennent à des bâtiments publics, des locaux socialistes ou des services d’ordre syndicaux… il faut unifier !

Il y a eu la tentative de motion de censure de gauche. C’est un texte important contre le 49-3 et contre la loi travail. Il exprime ce que la majorité de gauche pense, ce que la majorité de la jeunesse et du salariat porte. Il exprime aussi la position d’une majorité de socialistes, des positions votées dans nos congrès du Parti Socialiste, y compris en 2015.

Il y a l’appel des 100 qui rassemble des socialistes, des communistes, des Verts, des syndicalistes, des personnalités de divers horizons… En proposant de débattre des mesures d’urgence, cet appel est porteur d’une alternative de gauche majoritaire. Il faut faire vivre ce mouvement, s’y investir. Faire converger mouvement social et initiatives politiques, Nuit debout et manifestations syndicales… Nous portons, au sein de l’appel, des propositions qui peuvent rassembler. Il faut en discuter partout, unifier là aussi pour gagner en 2017. Et ça se prépare maintenant !

Manuel Valls essaye d’impressionner en affirmant : « Si, il y a une tentative de dépôt d'une seconde motion de censure à l'occasion de la seconde lecture du texte El Khomri à l'Assemblée nationale, alors, on ira au clash… » Mais il est minoritaire à l’Assemblée et dans le pays. C’est cette réalité qu’il faut faire apparaitre chaque jour davantage dans les mobilisations et les initiatives politiques et citoyennes. C’est cette réalité qui va s’imposer !

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