Participer aux luttes et reconstruire l’unité
Macron est minoritaire au Parlement, il l’est aussi dans le pays. Il a du mal à compléter son gouvernement. Mais il est loin d’être empêché de gouverner.
Les institutions de la Vème République permettent à Macron de tenir. Et de continuer à porter, par décrets, de mauvais coups à toutes celles et à tous ceux qui ne vivent que de leur travail. Et Macron pourra toujours compter sur Ciotti et sur Le Pen comme pour le vote de la honteuse loi sur l’immigration. Macron et Attal ne s’en cachent pas : ils vont continuer à attaquer le droit du travail et les droit des chômeurs.
Les salariés trinquent
Depuis trop longtemps les différents gouvernements « mènent des réformes du droit du travail qui, au motif de le "simplifier", le font disparaître » (1). Le délai dont dispose un salarié pour contester son licenciement est passé en quelques années de trente à cinq ans (2008), à deux ans (2013), puis à douze mois (2017). Et Lemaire a annoncé la volonté de le réduire à 2 mois ! Scandaleux !
Dans leurs déclarations respectives, Macron et Attal ont annoncé vouloir « encourager la négociation directement au niveau de l’entreprise pour certaines règles de droit », alors que Macron n’a eu de cesse d’affaiblir la représentation du personnel dans les entreprises depuis qu’il est au pouvoir. Une nouvelle réforme du droit du travail, ce serait toujours plus de droits pour les employeurs. Inacceptable !
Les profits grimpent
La généralisation des 15 heures d’activité pour les allocataires du RSA, la fin de l'allocation de solidarité spécifique (ASS) pour les demandeurs d'emploi en fin de droits indiquent que le gouvernement entend toujours faire plus d’économies sur le dos de celles et ceux qui sont déjà en difficulté. Insupportable !
Plus de trois millions de personnes (17,3% des travailleurs) sont au SMIC ! De nombreuses branches professionnelles ont des minima en dessous du SMIC. De nombreuses grèves ont lieu pour exiger des augmentations de salaire. Indexer les salaires sur l’inflation est l’exigence minimum ! Comme le dit avec malice François Ruffin, on pourrait demander leur indexation sur la hausse des dividendes : en 2023, les dividendes ont connu une hausse de 21 % par rapport à l’an passé (100 milliards d’euros de dividendes versés), de 40 % entre 2021 et 2023.
Reconstruire un front politico-social et l’unité à gauche
Nous nous heurtons à un gouvernement au service des puissants. Face à la colère du monde paysan, le gouvernement a arbitré en faveur de l’agro-industrie et des grands patrons agricoles, dont le patron de la FNSEA est le parfait exemple. Macron et Attal introduisent une dramatique régression sur les normes environnementales, mais n’apportent aucune vraie réponse à la question d’un revenu garanti pour toutes les paysannes et tous les paysans comme le revendique avec raison la Confédération paysanne (2).
Les colères sont toujours aussi fortes dans notre pays. Elles arrivent régulièrement à s’exprimer. S’il faut participer activement à toutes ces luttes, il nous faut aussi travailler à reconstruire un front politique et social, qui seul peut avoir des chances de mettre en échec Macron et Attal.
Pour cela, la bataille pour l’unité à gauche sur un programme de rupture avec l’ordre néo-libéral est plus que jamais d’une urgente actualité ! Nous n’y renonçons pas !
(1) Les réformes du droit du travail, au motif de le “simplifier”, le font disparaître (Sophie Binet, Judith Krivine, Kim Reufflet)
(2) Pour la Confédération paysanne, la bataille pour le revenu paysan ne fait que commencer