GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur

Ne pas désespérer les Pieds Nickelés ?

Philippe Marini est sénateur UMP. Philippe Marini a un cœur gros comme un portefeuille d’actionnaire, l’œil compassionnel d’une dame patronnesse et l’acuité d’un vigile de supermarché. Rien ne lui échappe ! Ne voilà-t-il pas qu’il s’est aperçu que dans la grande valse des cadeaux aux spéculateurs, il y avait des oubliés.

Certes, les gros, les gras, le gratin des obèses de la finance avaient bien reçu dollars et euros par milliards, voire centaines de milliards. Juste récompense des risques pris dans la jungle sans pitié où cheminent ces aventuriers de l’économie moderne. Mais les autres, les petits, les sans-grades, les boursicoteurs du dimanche, les gagne-petits des marchés à terme, les affidés des clubs d’agioteurs de la France profonde…

Qu’avaient-ils reçu, eux ? Rien ! Nib de nib ! Des clous ! Fracassés par le tsunami des subprimes ! Eclatés avec la bulle immobilière ! Emportés avec la débacle financière ! Envolés les espoirs de gains pharaoniques, les pourcentages de retour sur investissement à deux chiffres !

Gagner de l’argent en dormant, d’accord. Mais de là à ce que le rêve tourne au cauchemar… Intolérable ! L’injustice à l’état pur. A vous désespérer de jouer en bourse. Le sang de notre bouillant sénateur n’a fait qu’un tour. Dans la ligne droite de son maître à penser, Philippe nous invente le « spéculer plus pour gagner plus » !

C’est dit, l’impôt républicain se doit de venir au secours, et sans tarder, de nos infortunés concitoyens victimes des aléas de la crise. Il faut d’urgence qu’ils puissent déduire jusqu’à 10 700 euros de leurs revenus imposables 2009. Plus que le RMI annuel d’un couple avec un enfant ! C’est tellement gros que même Laurence Parisot, la madone du patronat, s’est déclarée « défavorable » à la mesure. Aux dernières nouvelles, l’amicale des joueurs de Loto et du tiercé réunis n’envisage pas encore de se retourner contre le PMU ou la Française des Jeux pour se faire rembourser les tickets perdants, mais à ce rythme là, ça ne saurait tarder !

Christian Gourdet

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