Nanterre : relaxe pour Roga et Victor !
Le 9 avril 2018, la présidence de l’université de Nanterre fêtait à sa manière les cinquante ans de Mai 68... en envoyant la police déloger une assemblée générale étudiante.
L’entrée de la police dans un amphithéâtre en pleine AG était sans précédent à Nanterre. Le but était de vider les locaux afin de procéder à la fermeture administrative. Pour cela, les forces de l’ordre n’ont pas hésité à agripper, à frapper, à traîner au sol les étudiantes et étudiants. Plusieurs ont même été arrêtés. C’est le cas de deux militants, Roga et Victor, qui ont rapidement été accusés de violences, sur le seul témoignage des policiers. Le 17 octobre suivant, ils étaient condamnés à respectivement six mois de prison ferme et quatre mois avec sursis.
La répression ne s’est pas arrêtée là. En décembre suivant, suite au mouvement contre la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers, le même Victor et un autre syndicaliste étudiant, Mickaël, se voyaient interdire l’enceinte de la fac, car ils étaient soupçonnés de vouloir bloquer les partiels... Alors même qu’aucune décision n’avait été prise en ce sens en AG. Le 20 mai 2019, ils passaient en commission disciplinaire, risquant l’exclusion.La tenue d’un rassemblement massif d’étudiantes et d’étudiants, de membres du personnel de l’université et de militants extérieurs a permis d’obtenir leur relaxe.
La direction de l’université ne compte pas s’arrêter là, puisqu’elle a fait appel devant le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER). Mais cette première victoire a montré que la mobilisation payait. Il est indispensable qu’une mobilisation et un succès similaires soient au rendez-vous pour le procès en appel de Roga et Victo. Initialement prévu le 10 octobre à Versailles vient d'être reporté à une date ultérieure.
Au-delà de l’injustice et des cas personnels de ces deux militants, il s’agit bien de combattre une tentative d’intimidation de l’État vis-à-vis de ceux et celles qui osent contester et lutter. Aller en AG n’est pas un crime, personne ne doit risquer.