GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Féminisme

«Moi je m'occupe de l'extérieur et ma femme de l'intérieur» David Douillet

DROIT À L’IVG MENACÉ

De la tentative de suppression des cartes familles nombreuses en passant par la suppression de l’avantage fiscal parents isolés,

parents qui, comme chacun le sait, représentent 92 % des mères isolées, ou encore la suppression de la majoration de

la durée d’assurance vieillesse des mères de deux ans par enfant, le gouvernement a

décidé de taper fort sur les droits des femmes.

FORT mais pas de front, comme le montre l’attaque sans précédent menée contre le

droit à l’avortement via la loi Bachelot et l’attaque contre la loi sur la parité via la loi

sur les conseillers territoriaux.

La loi Bachelot «Hôpital Santé Territoire» accélère la logique de rentabilité à l’hôpital.

Cette politique signifie le démantèlement des structures qui pratiquent les

interruptions volontaires de grossesse. Parce que l’avortement est un droit humain

fondamental, nous demandons le maintien des structures existantes et l’ouverture

de nouveaux lieux dédiés à l’avortement, pour une véritable égalité d’accès pour

toutes par une offre de proximité partout en France.

Signez et faites circuler la pétition accessible à l’adresse suivante

(signature en ligne possible)

orta.dynalias.org/petition-structures-ivg


FEMMES ET PRÉCARITÉ,

UN PLÉONASME!

L’origine de la précarité des femmes et a fortiori du travail

des femmes se trouve dans les inégalités flagrantes entre

les femmes et les hommes.

En France, malgré toutes les politiques natalistes déguisées ou

pas de 1945 à nos jours et contrairement à de nombreux pays de

la communauté européenne, les femmes travaillent. Elles expriment

ainsi leur volonté d’indépendance. Elles travaillent coûte

que coûte mais l’emploi, pour elles, n’est pas un rempart contre

la précarité. Des chiffres et seulement des chiffres sortis des

bases INSEE pour nous le démonter.

Le temps partiel est devenu pour les femmes un mode d’entrée

obligé sur le marché du travail. Les femmes sont en CDD et y

restent davantage que les hommes. 80 % des travailleurs à temps

partiel sont des femmes. 30 % des emplois occupés par les

femmes sont peu qualifiés, contre 19 % pour les hommes.

Parmi les 5 millions de salariés peu qualifiés, 61 % sont des

femmes. Le temps partiel y représente 29,8 % des emplois

occupés par des femmes, contre 5,4 % pour les hommes.

Elles sont majoritaires dans les emplois non qualifiés (78 %) et

peinent à obtenir deux jours de repos consécutifs. La loi sur le

travail du dimanche les pénalise encore plus car elle concerne

près du tiers des employés non qualifiés.

Que dire de la situation des femmes immigrées très éloignées

du monde du travail, qui en cas de séparation se retrouvent sans

droits aucuns ?

Le coeur de la précarité est là dans cet emploi instable, mal

rémunéré et discontinu qui se reflète dans les salaires (27 % d’écart

de salaire entre les femmes et les hommes) et par conséquent

sur le niveau des retraites. La moyenne des pensions

des femmes retraitées est de 42 % inférieure à celle d’un homme

et cette moyenne avoisine à 10 euros près le seuil de pauvreté.

Virginie Houadec

,

Secrétaire fédérale aux droits des femmes,

PS 31


LES FOSSOYEURS DE LA PARITÉ

La loi sur la parité est une loi sans

précédent autant en France que

dans le reste du monde.

Aujourd’hui cinq pays l’ont dupliquée.

Le mouvement «paritariste» a démontré

qu’il était non seulement injuste mais

contraire à la démocratie que les femmes

soient, de fait, interdites d’accès aux

instances du pouvoir et par conséquent

exclues de penser le bien commun de

tous et de toutes.

Une loi pionnière en danger

Le projet de loi relatif à l’élection des

conseillers territoriaux, proposant le

scrutin uninominal à un tour pour 80 %

d’entre eux, présente un risque important

de régression en matière de parité entre

les femmes et les hommes. Il aura pour

conséquence quasi-mécanique d’exclure

les femmes des responsabilités départementales

et régionales et remet en question

la parité des exécutifs régionaux

pourtant garantie par la loi de janvier

2007.

Les femmes représentent 53% du corps

électoral. Dans les scrutins uninominaux

où ne s’applique pas la loi sur la parité,

leur part est moindre. On compte ainsi :

  • 18,5 % de députées,
  • 21,9 % de sénatrices, et seulement
  • 15,8% de sénatrices élues en 2008 parce

    que le rétablissement en 2003 du scrutin

    majoritaire dans les départements élisant

    trois sénateurs a limité les avancées de la

    parité au Sénat,

  • 12,3 % de conseillères générales,
  • 13,8 % de l’ensemble des maires.
  • A l’inverse, les scrutins de listes, où s’applique

    la loi sur la parité, donnent une

    proportion de femmes plus conséquente :

  • 47,6 % de conseillères régionales,
  • 43,6 % de députées françaises au
  • Parlement européen,

  • 35 % de conseillères municipales.
  • On le voit bien, la loi sur la parité tend

    vers un équilibre même si elle ne permet

    pas encore une égale représentation entre

    les femmes et les hommes.

    Le constat est évident : le scrutin uninominal

    est anti-paritaire ; les femmes

    sont toujours sacrifiées par les formations

    politiques.

    Contre les dangers du scrutin uninominal

    à un tour quant au respect de la

    parité, une pétition est désormais en

    ligne :

  • www.egalitee.fr/petition200911.php
  • www.parite-en-danger.org
  • Constance Boughôn, article paru dans la revue Emancipation


    TÂCHES MÉNAGÈRES:

    80% POUR MADAME, 20% POUR MONSIEUR

    C’est David Douillet qui l’a dit sur

    France 2 : «Moi, je m’occupe de

    l’extérieur et ma femme c’est

    l’intérieur » et l’INED dans son étude

    des relations familiales et intergénérationnelles (Erfi) confirme.

    L’INED, a interrogé les mêmes couples

    en 2005 et 2008 sur la répartition des

    tâches ménagères et leur degré de satisfaction.

    En 2005, parmi les femmes

    âgées de 20 à 49 ans, 8 sur 10 déclarent

    s’occuper « toujours » ou « le plus souvent

    » du repassage, 7 sur 10 de la préparation

    des repas, et la moitié de

    l’aspirateur et des courses d’alimentation. La naissance d’un enfant accentue

    ces déséquilibres puisqu’en 2008, 38 %

    des femmes qui ont eu une naissance

    entre 2005 et 2008 et pour qui la répartition d’au moins trois tâches a évolué en

    leur défaveur, expriment une insatisfaction

    plus forte qu’en 2005.

    Pour en savoir plus : Bulletin mensuel

    d’information de l’Institut National

    d’Etudes Démocraphiques.

    Novembre

    2009, numéro 461.

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