GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur

Mobilisation dimanche prochain pour battre vraiment la droite !

A) L'abstention régresse !

  • Pourtant les chiraquiens avaient supprimé les crédits pour le centre national d'action civique chargé de propager les appels aux inscriptions sur les listes électorales,
  • Pourtant les chaînes de télé chiraquiennes ont tout fait pour ne pas informer les citoyens sur l'intérêt réel des cantonales et des régionales, l'information et la pédagogie sur le sens de ces élections a été quasi nulle, même dans le « service public ».
  • Pourtant Raffarin a tout fait pour dépolitiser le scrutin au point d'envisager publiquement qu'à l'avenir les élections régionales soient éclatées dans le temps afin de mieux marquer leur caractère régional et non national
  • pourtant les leaders des médias annonçaient par avance de façon « désolée » la progression de l'abstention comme s'ils voulaient la nourrir
  • Pourtant il y a encore eu des leaders et des partis pour prétendre qu'il n'y avait pas de différence entre la droite et la gauche afin de renvoyer tout le monde dos-à-dos, « tous pourris » et d'alimenter ainsi l'inintérêt pour l'usage du droit de vote.
  • Pourtant on a entendu des discours récurrents sur l'apathie des Français, sur l'échec prétendu des grèves de 2003, sur la démoralisation du peuple de gauche.
  • Tout cela a échoué et s'est révélé faux.

    C'est une bonne nouvelle - comme en Espagne.

    C'est un progrès de la démocratie et comme c'est logique, cela fait progresser la gauche.

    Quelque part , les Français, en votant à 3 % en plus qu'en 1998, ont signifié qu'ils étaient conscients du sens national du vote, qu'ils avaient envie de sanctionner le gouvernement chiraquien !

    Ce n'est pas énorme, mais c'est déjà cela et si les dirigeants de gauche étaient autrement plus combatifs, il y aurait encore moins d'abstentionnistes !

    Car on a aussi vérifié aussi, ce 21 mars, que les réserves d'abstention étaient à gauche !

    B) La droite a pris une claque sévère mais pas encore assez :

    Alliée ou divisée entre l'Ump et l'Udf, peu importe, la droite a payé le prix des réformes réactionnaires sur les retraites, de la ré-augmentation du chômage de masse, du blocage des salaires, de l'attaque planifiée contre la Sécu, du démantèlement envisagé du droit du travail...

    Les chiraquiens au pouvoir, sous direction du Medef, sont le pire des gouvernements réactionnaires depuis 60 ans et les Français le perçoivent comme tel.

    Ump et Udf ont donc perdu face à la gauche partout. Et si le deuxième tour est à la hauteur du premier, de nombreuses régions doivent passer à gauche. Ce sera autant de points d'appui pour résister entre 2004 et 2006 aux pires des attaques à venir contre nos droits sociaux.

    Tout cela a à voir avec les immenses et magnifiques mobilisations sociales de 2003, avec les 30 millions de jours de grève, avec les 11 journées nationales enseignants, avec les 9 journées interprofessionnelles, avec les 140 jours de lutte, avec les quatre journées ou plus de 2,2 millions de manifestants ont envahi les rues de France contre le gouvernement de Chirac.

    Mais ce n'est pas encore suffisant, car le Medef est sectaire et décidé, les chiraquiens veulent y aller à fond, et cela va être rude dans les deux années à venir. Déjà ils affirment qu'ils ne renonceront pas à briser la Sécu ni à casser le Code du travail ! S'ils y arrivent, ils feront reculer la menace d'être battus en 2007 ! Ils n'ont pas vraiment d'autre choix, donc, la guerre sociale va s'intensifier !

    C) Le front national stagne mais a un niveau trop élevé :

    Les lepénistes grignotent un peu sur la droite, surfant sur l'accroissement de la misère sociale et des réformes réactionnaires, appauvrissantes. Leur discours est toujours aussi pauvre, mensonger, ambigu, ne sachant parler d'insécurité sociale, ni même d'un quelconque programme. Le niveau de 17 % est cependant trop élevé, beaucoup trop ! La droite nourrit l'extrême droite, comme prévisible, au lieu de l'assécher... Moins de retraites, moins de salaires, moins de Sécu, tout cela frappe aussi la base populaire de la droite, qui n'a aucune raison de faire tous ces cadeaux au Medef.
    Désorientée, cette base populaire de la droite est pour partie radicalisée et pour partie démobilisée, ce qui explique, malgré leurs jeux de rôle, le recul des Ump-Udf et les transferts au Fn.

    D) Quand la gauche est unie, elle fait mieux et elle doit mieux faire

    Là où il y a eu unité et dynamique, campagne militante commune, la gauche a plutôt amélioré les scores, les alliances Verts-Pc-Ps auraient pu être plus dynamiques, et plus politisées, mais même comme elles sont, elles ont emporté les suffrages de ceux qui voulaient sanctionner utilement le gouvernement. Par raison pas par amour.

    Pcf et Verts, avec le Ps, ont intérêt à l'unité la plus large et la plus active possible avec le Ps, à la fois pour l'influencer sur le contenu, à la fois pour augmenter les chances communes de succès.

    Mais que nul ne s'y trompe, il n'y a pas eu enthousiasme, ni adhésion, les électeurs se sont servi des listes de gauche pour battre la droite, mais sans cautionner ni plébisciter une alternative encore inexistante.

    L'immense majorité des Français ne veulent ni des ordonnances des chiraquiens sur la Sécu, ni la privatisation de l'Edf, ni le rapport de Virville tuant le Code du travail. Ils se servent du bulletin de vote pour la gauche pour tenter d'y faire obstacle tout comme ils ont tenté d'y parvenir en 2003 par des grèves quasi générales. Ils ne veulent, et ils le disent volontiers en toute occasion, ni de Fabius ni de Dsk, qui apparaissent partout où l'on passe comme des épouvantails. Ils veulent un vrai changement, un leader plus à gauche que Jospin, pas un « blairiste » ni un Schröder.

    Au fond, la France est majoritairement de gauche, le salariat est la force sociale dominante, et s'il y avait une direction plus combative et plus unie de la gauche, elle réparerait plus vite et plus profondément les dégâts du 21 avril 2002.

    Il faut pour 2007 exorciser 2002 et défendre une vraie alternative, pas une simple alternance.

    E) L'extrême gauche échoue à diviser, c'était prévisible

    Le Pcf était en recul. Mais l'alliance Lo-Lcr en se faisant sur le renvoi dos-à-dos de la gauche et de la droite, a perdu ses chances de le dépasser. Le Pcf a donc, à la fois, nourri un débat à gauche et une unité au deuxième tour ce qui lui a redonné une couleur plus vive que les listes Lo-Lcr.

    Les dirigeants de la Lcr notamment ont fait preuve d'une inculture et d'un opportunisme qui leur a fait tout perdre : en se fourvoyant sur la ligne de Lo, ils n'ont plus un seul élu, et ce n'est pas seulement à cause du mode de scrutin injuste, c'est à cause d'un positionnement désastreux.

    Toute l'histoire du trotskisme aurait dû les pousser à une politique de front unique : mais ils ont cru une fois de plus et de trop que l'heure était venue d'affirmer une « force anticapitaliste à la gauche de la gauche » au lieu de se lier au mouvement social et à l'ensemble de la gauche, ils le font pour la nième fois, et ce n'est pas faute de le leur avoir dit et redit, s'ils ont perdu (la minorité de la Lcr l'avait annoncé et a totalement raison).

    Lcr et Lo se réhabiliteraient s'ils appelaient à faire barrage à la droite. Le thème selon lequel « c'est aux électeurs de choisir » ne tient pas debout : n'ont-ils pas des responsabilités à prendre ?

    Pour assurer sa progression au deuxième tour et ensuite, la gauche doit dire :

    Qu'elle abrogera les mesures réactionnaires de la droite sur les retraites, le droit du travail , la Sécu, etc.

    Qu'elle entend bâtir une véritable unité dynamique entre toutes ses composantes

    Qu'elle veut un vrai programme alternatif destiné aux salariés, aux productifs, visant à redistribuer les richesses et à réduire les inégalités.

    Mobilisation ! Ce se joue le 28 mars ! Pas une voix ne doit manquer dimanche prochain sur la liste de gauche la mieux placée pour battre la droite et l'extrême droite !

    Gérard Filoche, dimanche 21 mars, 23 h 45

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