GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur

Léonce Aguirre

Impossible de se résigner à cette disparition soudaine, terrible, brutale de ce vieil ami, de ce camarade : je vois encore Aguirre, observateur fin, subtil, regarder des réunions tendues du Comité central de la LCR à Guéménée, à Nation ou au Bureau politique à Montreuil. Je le vois plus calme, réfléchi, apaisant ce qui pouvait l’être, mais défendant aussi ses convictions, celles de la majorité de la LCR, pendant tant d’années, avant de commencer à prendre, avec tant d’autres, des distances théoriques et pratiques. C’est le propre de tout militant trotskiste, conscient, honnête comme il l’était, d’avoir du recul, de s’interroger, tout en agissant. Il y avait chez lui, à la fois une détermination et une ouverture avisées.

Il était venu chez moi il y a quelque mois et nous avions donc repris contact, discuté jusque très tard, du passé, du présent, du futur : moi, je parlais encore « front unique » à ma façon entêtée comme depuis quarante ans, lui, cherchait aussi à lui donner contenu en refusant d’adhérer à l’idée de rejoindre le Parti socialiste. Mais nous étions contents tous deux des liens renoués.

Sur le fond, aucun de nous deux, bien sûr, n’a prouvé qu’il avait raison, mais Aguirre a fait partie jusqu’au bout, jusqu’à sa tragique et injuste disparition, du meilleur combat que tout humain puisse mener : pour l’égalité, la fraternité, le socialisme. Il n’y a pas d’autre grande tâche, d’autre aspiration réelle que de résister à ce monde capitaliste impitoyable, inégal et féroce : Aguirre était du bon côté, de la bonne école, opiniâtre, fidèle au but, au salariat, à la recherche de la construction d’un monde meilleur. Pour cela je l’aime et lui rend de tout cœur hommage.

Gérard Filoche, le 4 octobre 2011

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