GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur Au Parti socialiste

Le social au cœur ! Ça pousse à gauche dans le parti socialiste

« Le vote des militants socialistes du 11 octobre est un vote qui pousse à gauche : il est bon pour le parti, bon pour le gouvernement, bon pour le pays ». Gérard Filoche

Un coup de tonnerre sur le parti, 50 % seulement de votants, 68 % des exprimes pour la majorité, mais dans des conditions d’atonie et de grogne, d’inquiétude et d’impatience mélangées. La faute a une majorité qui n’a pas su ni mobiliser, ni intéresser, ni parler aux militants : elle a voulu un congres expédie, un débat squizzé, elle en paie le prix elle même. Il s’ajoutait du mécontentement sur le cumul des mandats, le fonctionnement du parti, et le vote déjà joué, inutile, du 18 octobre pour le 1er secrétaire. Il y aura un fort taux de non participation à ce scrutin qui n’a plus d’objet, le candidat est déjà élu et cela n’a plus de sens. Les questions politiques que nous avons soulevées doivent rester au devant de la scène, pas les questions de personnes.

J’ai personnellement fait 18 réunions, AG fédérales, j’ai toujours entendu les orateurs de la motion 1 répéter “unité mobilisation rassemblement”, mais en ne disant rien sur le fond. Jamais personne nulle part ne nous a répondu sur les salaires, le Smic, sur les licenciements, Sanofi, Petroplus, florange, PSA, sur le droit du travail, sur la fiscalité le budget, la rigueur ou la dette.

Jamais un seul des porte-paroles de la majorité n’a voulu engager un vrai débat sur des questions brûlantes concrètes (alors qu’elles hantent les militants qui ne veulent pas que leur gouvernement échoue !). Mais les militants présents, eux, étaient intéressés et leurs nombreux applaudissements et constants encouragements le démontraient partout. Le résultat est là : plus de 30 % des voix se sont portées sur les différentes autres motions, en donnant, bien entendu la tête à la motion 3 qui présente un discours concret ancré sur les choix politiques réels du moment, c’est à dire sur les question sociales.

Avec 68 % ceux qui ont fait le calcul de se resserrer dans le texte fourre tout, neutralisé, de la motion1, vont devoir subir les effets de ce coup de tonnerre. Ils n’ont pas fait de politique, rien dit dans les AG, le prix à payer est là : on est peinés pour les militants et responsables de Ex UMA qui ont cru bon de faire cette manœuvre, ce bloc sans principes... S’il y avait bien un moment historique ou la gauche socialiste devait exister et parler des questions sociales, c’était maintenant.Parce que tout le pays, tous les salariés, tout le pays s’interroge sur le choix entre la redistribution des richesses ou l’austérité.

Voilà ex UMA, l’ex “un monde d’avance” de Benoit Hamon, qui a pris un “monde de retard”. “UMA” avait obtenu 18 % à Reims en fusionnant 6 contributions à l’époque (dont celles de MN Lienemann, Jacques Fleury, Gérard Filoche, Pierre Larrouturou et celle de JL Mélenchon, pour mémoire). D’autres voix un moment portées sur Arnaud Montebourg ont aussi contribué à notre succès.

Ces ex courants sont désormais remplacés, les militants souvent mécontents n’ayant pas manqué de voter sur le fond et donc d’abord pour la motion 3. Et voilà une nouvelle gauche socialiste recréée : elle reprend le flambeau, elle a retrouve les forces les plus déterminées du parti et qui ont envie de s’unir dans de bonnes conditions militantes et démocratiques. Ensemble !

Il y a toujours eu un fort courant dans notre parti qui sait écouter, mieux que les autres, les salariés, leurs revendications, les syndicats, qui met a juste titre les préoccupations salariales sur le devant. Plus cette gauche du parti est forte, plus elle pèse dans le sens du social et de l’unité de toute la gauche.

Le vote du 11 octobre est un vote qui pousse a gauche : il est bon pour la parti, bon pour le gouvernement, bon pour lé pays.

Avec la motion 3 nous avions un “plan” : contre l’austérité avec des budgets serrés nourrissant récession et chômage, pour redistribuer les richesses, pour travailler mieux, moins tous, et gagner plus, pour la hausse des salaires, pour une fiscalité directe et progressive, contre les carcans budgétaires du type TSCG.

3 % de déficit l’an prochain, même Bruxelles et le FMI s’interrogent sur le réalisme d’un tel objectif. Il faut dire que des manifestations de masse se repètent dans toute l’europe et qu’au Portugal, la troika UE/BCE/FMI a du reculer devant la rue ! Pourquoi nous accrocherions nous a 3 % de déficits cela provoque 300 000 chômeurs de plus dans une croissance stagnante ? Pourquoi serions nous les meilleurs élèves de la classe alors que le professeur s’aperçoit qu’il faut changer le programme ?

La motion 3 a fait de la politique et du social sur les sujets brûlants du moment, “le social au cœur”

On a dit que l’ennemi c’était d’abord le chômage, pas le remboursement de dettes indignes.

Dans les conditions exceptionnelles dans lesquelles nous étions, dans ce congres tel qu’il etait préparé, c’est un énorme succès, nous l’espérions, l’anticipions, et nous allons maintenant être a la hauteur, continuer le combat, faire de la politique.

Construire désormais dans la durée une nouvelle gauche socialiste pour peser sur les evenements terribles qui s’annoncent. Nous pourrons surement discuter et travailler avec la motion 4 qui défend aussi la réduction du temps de travail, et le partage des richesses. Et nous nous appuierons sur les luttes sociales, car il est certain que le salariat va exiger des satisfactions, lui qui produit les richesses et ne recoit pas la part qu’il merite.

Gerard Filoche, le 12 octobre

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