Le CSE rejette le projet d'arrêté redéfinissant la classe de troisième
Le Conseil supérieur de l'éducation réuni le 24 juin a rejeté le projet de réforme des collèges introduisant des options de découverte professionnelle (une option 6 h de « découverte professionnelle » voie ségrégative pour les élèves en difficulté.)
L'hétérogénéité des élèves au collège est difficile à maîtriser. La circulaire de François Fillon se dirige clairement vers un palier d'orientation en fin de 4e qui risque d'être définitif pour les élèves en difficulté. C'est, bien avant le débat sur la future loi d'orientation, un renoncement explicite au collège unique. C'est le retour aux filières qui séparent définitivement. Il est indispensable que durant toute la scolarité au collège, le socle commun de connaissances soit dominant par rapport au socle optionnel. Alors que le système d'orientation est déjà très dépendant du sexe et de l'origine sociale des élèves, l'éclatement programmé du collège unique va renforcer ces inégalités.12 voix se sont portées sur le projet : Medef, Cftc, Cgc, mais 35 ont voté contre : Cgt, Snuipp, Fsu, Se, Unsa, Snpden, Sgen-Cfdt, l'ensemble des associations d'éducation populaire (Cémea, Francas, Ligue de l'enseignement, Occe, Foeven) les mouvements pédagogiques (Crap-cahiers pédagogiques, Education et Devenir), les syndicats lycéens (Fidl, Unl), les parents d'élèves de la Fcpe et 13 se sont abstenus : Peep, Snalc mais aussi Snes-Fsu, Snep-Fsu.
Les arguments qui définissent l'opposition sont de trois ordres :
L'abstention du Snes s'est accompagnée de la présentation d'amendements. Il est favorable à une solution transitoire pour un public ciblé et limité (jeunes en voie de décrochage scolaire) qui passent par le refus des classes dérogatoires, l'exigence de moyens, des effectifs restreints et la mise en chantier de la construction du collège pour tous.
Des axes qui devraient pouvoir aider à construire l'unité pour les combats qui s'annoncent.
Philippe Verdier