GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur

Deux inspecteurs du travail abattus comme des chiens

La façon dont le sujet est traité, comme un fait divers, fait mal au cœur

La presse ne cherche pas à expliquer comment cela a pu être possible,

Comment et pourquoi le cerveau dérangé d'un patron qui fraude, exploite honteusement des pauvres « saisonniers », « au noir », ne les déclare pas, peut être amené a assassiner deux agents de contrôle chargés de faire respecter les lois de la République, le Code du travail...

Sans doute que le Medef voulant supprimer, comme il le dit, dans son université d'été, le Code du travail, finit par conditionner les esprits, pour banaliser ainsi, au rang de "faits divers", un crime sans précédent !

C'est la première fois dans l'histoire que le fanatisme libéral, anti-règle, anti-loi, anti-droit des salariés, aboutit à ce que deux inspecteurs du travail soient abattus comme des chiens, l'un de face, au fusil, l'autre, une jeune femme de 40 ans, de dos alors qu'elle tentait de s'enfuir...

C'est la barbarie de la chienlit libérale qui se traduit là....

Le patron, ancien, militaire, avait annoncé à l'un de ses proches « Tu va voir, je serai dans les journaux et pas en bien... » il a tenté de se faire justice, mais il s'est raté, alors qu'il n'a pas raté nos deux collègues...

Le patron esclavagisait des cueilleurs de prunes, il ne voulait pas respecter leurs droits, leurs salaires, leurs contrats, alors il a tiré lâchement... Que l'on ne nous dise pas qu'il était «dérangé», son acte était prémédité, en refusant le code du travail et un contrôle, il appliquait le programme ultra-libéral du Medef...

Comment traiter cela comme un fait divers, dans ce contexte, où l'on rabaisse les salariés, où l'on explique qu'ils doivent travailler plus en gagnant moins, ou l'on accable le Code du travail en affirmant qu'il empêche de faire des profits encore plus immenses ? Il faut casser les 35 h selon le gouvernement ? Mais 25 % des 800 000 saisonniers travaillent illégalement 56 h par semaine, et 18 % d'entre eux n'ont pas de contrat de travail, ne sont pas déclarés....

Il y a seulement 427 inspecteurs du travail et 813 contrôleurs pour faire respecter 400 lois et 8000 décrets, pour défendre le droit de 7,8 millions de salariés qui travaillent dans 97 % des entreprises qui ont moins de 50 de salariés, et au total pour 15,5 millions de salariés du prive, qui n'ont guère de syndicats, pas de délégués du personnel, pas de comite d'entreprise dans leur immense majorité...

Que fait la République pour défendre le droit contre la fraude quand un patron sur deux est un délinquant et ne paie pas les heures supplémentaires au taux légal ? Des milliards d'heures supplémentaires passent ainsi à l'as, ce qui produit moins de cotisations sociales, moins de retraites, moins de santé, moins de salaire, plus de chômeurs...

Lorsque deux journalistes sont odieusement menacés, on sait tout d'eux, de leur famille, de leur combat pour l'information... Il y a une mobilisation nationale pour les sauver, on s'unit tous pour cela, ils vont peut-être revenir... mais nos deux collègues ne reviendront jamais

Là il y a deux inspecteurs du travail, un homme, une femme, abattus comme des chiens et on ne sait rien d'eux, de leur famille, de leur travail...

Où est l'émotion, le scandale, l'indignation, la révolte ?

Quand deux gendarmes sont abattus, cela fait la "une " des journaux,

Mais quand il s'agit de la sécurité au travail, le ministère de l'agriculture plaint "toutes les familles des victimes" (et donc celles de l'agriculteur) et le ministre du travail attend six heures avant de faire un communique, les médias du soir ne reflètent pas en "une" le crime commis à 16 h 30 !

Où est l'occasion de dire stop au délire libéral qui voudrait supprimer l'inspection du travail ? N'st-ce pas l'occasion d'expliquer au public ce qu'est ce métier, cette mission ?

Les organisations syndicales vont-elles laisser faire sans appeler à une mobilisation, des esprits, des salariés ? C'est la première fois dans l'histoire qu'un tel assassinat se produit, atteinte aux fonctions de l'inspection, pourtant protégée par l'Oit et chargée "d'alerter les gouvernements en place sur le sort qui est fait aux salariés".

Les accidents du travail augmentent, les maladies professionnelles aussi,

Les licenciements abusifs aussi, on ne peut laisser traiter cet évènement comme un fait divers...

Il faut en tirer toutes les leçons, expliquer le rôle essentiel de l'inspection dans le monde (trois inspecteurs ont été abattus au Brésil il y a quelques mois) et en France

Gérard Filoche


Comment évolue la déjà scandaleuse version média sur l'assassinat des deux inspecteurs du travail...

On ne parle toujours pas d'assassinat Nulle part,

Òn oublie le patron, ex militaire, embrouillé dans des affaires, délinquant déjà, qui, pendant une semaine ( au moins...) se dit : je vais en tuer un, puisqu'il affirme une semaine avant à Dominique Bagard, témoin direct du drame, (demandez lui son témoignage) : " on va parler de moi dans le journal et pas en bien".

Ce patron, excédé par des histoires familiales, rumine, esprit étroit, entretenu par les discours, sur la "liberté du travail" (la liberté d'exploiter) ( la liberté d'avoir des esclaves qu'on exploite, dont on ne respecte pas les droits... Pour s'en sortir soi-même)

Gaymard n'a pas toujours pas condamné

Raffarin n'a toujours rien dit...

Ni Chirac, deux inspecteurs du travail assassinés, pas un mot de Chirac,

Il aime trop les agriculteurs ?

Deux agents de contrôle,

un homme de 45 ans

Une femme de 41 ans,

Leur famille, la presse n'en parle pas comme il faudrait, certes, elle en parle, en insistant elle en parle, mais pas à la hauteur de l'évènement !

C'est pas comme s'il s'agissait de deux journalistes Ou de deux enfants en Ossetie,

Pourtant ils ont été ASSASSINES

Chez nous,

pas au Brésil (3 inspecteurs ont été assassinés au Brésil en janvier parce qu'ils contrôlaient des propriétaires terriens)

Où est la sécurité

Où est l'impunité zéro ?

Qu'est-ce que ce serait sur Tf1 si on voulait prôner l'insécurité ? En montrant les deux pauvres victimes dont nul n'a mentionné le nom, dont nul n'a parlé de la famille dont nul n'est allé interviewer un proche, un compagnon, une femme ?

TF1 vient avec prudence de dire à 20 h 23 ce vendredi 4 au soir que 4 des ouvriers saisonniers, "selon eux" disent que l'agriculteur assassin n'avait rien à se reprocher..

Alors pourquoi a t il tué ? Et pourquoi y avait-il 12 saisonniers ?

Ou sont passés les autres, qui ne parlent pas devant la caméra ?

Forcément , il n'y a pas eu de contrôle, le meurtrier a fait son oeuvre avant !

Ca continue avec ceux qui préfèrent parler de "la désespérance paysanne" invoquée par ceux qui disent qu'il a "pété les plombs", c'est pas grave, quoi, y'a réciprocité de "valeur" entre un (patron) paysan inquiet et des fonctionnaires tracassiers n'est-ce pas ?

Défendre les droits c'est tracassier ? Contrôler les lois de la république, les droits des salariés, c'est tracassier ? Ce “pauvre” exploitant du Périgord a la sympathie de “France bleu”, de “France info” local...

On n'interviewe pas la famille des assassinés mais les voisins du criminel !

On ne saura rien sur les pauvres diables de fonctionnaires, ils n'ont qu'à pas être fonctionnaires !

Si c'était un pauvre ouvrier agricole, pas pote du maire, pas exploitant Fnsea, pas ancien militaire, que dirait-on ?

On se croirait dans l'Amérique sudiste !

Si un saisonnier avait tué son patron qui le faisait cueillir des prunes au noir, ca ne serait pas traité comme ça, n'est-ce pas ?

Après les prunes l'assassin se préparait aux vendanges.

Quel journal, quelle dépêche a fait le lien avec les 800 000 saisonniers dont 18 % ne sont pas déclarés, et dont 25 % travaillent 56 h sous payées , surtout pas Raffarin, ni Boorlo, ni le Medef et pas Gaymard bien sûr !

Aucun journal, aucune radio, n'a fait ce lien !

Tout le monde essaie de traiter cela comme un cas isolé, spécial, à part, d'un fou, sans lien avec les questions sociales, avec le droit du travail, avec la sécurité, avec les lois de la republique !

Mais “on” a assassiné pour la première fois en France deux inspecteurs de 45 et 41 ans comme des chiens et on croit que ca va passer à l'as ? On ne laissera pas faire ?

L'afp a fait son boulot, cinq dépêches y compris la reprise des communiqués syndicaux mais que fait l'audiovisuel ?

Que fait Libé, que fait Le Monde ?

Traitement routinier de ce "fait divers"

Alors que c'est un crime social !

C'est un assassinat historique !

Un crime au nom du libéralisme contre le respect du droit du travail...

Raisins de la colère à l'envers !

"Paysan désespéré", mais tous les paysans ne sont pas les mêmes,

Propriétaires et ouvriers agricoles !

Et ce propriétaire assassin pourquoi l'excuser en disant c'est un cas isolé, il a pêté les plombs, il etait trop contrôlé, et puis quoi encore ?

Amis journalistes cette actualité n'est pas bouclée, les obsèques, c'est mardi, mercredi, la vérité doit se faire jour

Le scandale de l'assassinat de deux inspecteurs du travail pour la première fois dans l'histoire de notre pays doit éclater !

Bien à vous, Gérard filoche


Les lois, le code du travail, les faire respecter est-ce que cela mérite la mort ?

Ils sont morts tous les deux,

Inspecteurs du travail

ils faisaient respecter les lois de la République pour les saisonniers

En l'occurrence des cueilleurs de prunes

(18 % d'entre eux n'ont pas contrat de travail

56 % travaillent 56 h par semaine

une immense majorité d'immigrés et de jeunes)

un contrôle de « routine »

et le patron qui avait au moins 12 salariés saisonniers

ancien militaire

ancien assureur

qui avait dit à un témoin qui réparait une machine récolteuse de fruits à côté ( Dominique Bagard) : « Tu vas voir mon nom dans les journaux, ça sera pas en bien »,

a tiré dans l'abdomen de l'inspecteur et a abattu la contrôleuse qui s'enfuyait dans le dos

deux assassinats !

L'assassin prémédité a tente de se tuer mais il s'est raté, à la différence de nos deux collègues,

Cela se passe à 16 h 30

Les noms de nos deux collègues ne sont pas dans les dépêches à cette heure

Le ministre Gaymard se fend d'un communiqué mais quid du ministère du travail ?

« Immédiatement après le drame, le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard a fait part dans un communiqué de sa "très vive émotion" et a adressé "tous" ses "sentiments de compassion et de peine aux proches et aux familles des victimes".

Le secrétaire d'Etat à l'aménagement du territoire, Frédéric de Saint-Sernin, élu (UMP) de Dordogne, a lui aussi fait part de "sa profonde émotion et sa grande préoccupation". »

Il met sur le même plan toutes les victimes et leurs familles !

Alors que cela se passe à 16 h 30 et qu'on le sait à 17 h 30(Dépêche AFP)

Ça ne fait ni la « une » des JT, ni celle des radios de 19 h

On ne dit pas l'identité des victimes,

Ce n'est pas un fait divers banal

On peut surexploiter des saisonniers et en plus tuer ceux qui viennent

Contrôler l'infraction, dans quel pays sommes-nous ?

Quels ravages l'idéologie de M Seilliére arrive t elle à faire pour qu'on crée ainsi une atmosphère propice à d'un tel double assassinat ?

Gérard Filoche


Communiqué à destination des journalistes


Nous sommes tous unis mobilisés pour vos confrères journalistes otages à Bagdad

Deux de nos collègues inspecteurs du travail viennent d'être assassinés en France aujourd'hui même, à Bergerac, cet après midi, la nouvelle se diffuse lentement, tardivement

Ils faisaient un contrôle pour faire respecter le droit du travail,

le droit de tous les salariés, de 88 % de la population active !

Les salariés sont les héros de notre pays

Ils créent toutes les richesses,

Les employeurs les exploitent, fraudent trichent, spolient

Heureusement qu'il y a des droits, des lois,

Et des syndicats

Et des inspecteurs du travail pour les faire respecter !

Mobilisez-vous !

Ces deux assassinats doivent faire la "une" eux aussi, pas être relégués aux seuls faits divers

Ce sont vos droits aussi qui sont en jeu !

Gerard Filoche


Dépêche

jeudi 02 septembre 2004

Un inspecteur du travail tué, un autre blessé lors d'un contrôle en Dordogne

Un contrôle de routine portant sur les contrats de travailleurs saisonniers a tourné au drame dans une exploitation agricole de Dordogne où un agriculteur a tué par balle une inspectrice du travail et grièvement blessé son collègue avant de tenter de mettre fin à ses jours.

Selon les premiers éléments de l'enquête, les deux inspecteurs étaient venus vérifier la régularité des contrats de travail des saisonniers chargés de ramasser les prunes dans cette exploitation de Saussignac, un petit village au sud-ouest de Bergerac, a indiqué le vice-procureur de la République qui s'est rendu sur place.

Les inspecteurs se sont présentés vers 16H30 et ont demandé ses papiers à l'exploitant agricole qui ramassait les fruits, a raconté à l'AFP le maire du village, Serge Mornac.

Ancien assureur reconverti dans l'agriculture il y a quelques années, Gérard Dubiau, 55 ans, marié, père de deux enfants, a fait feu sur le premier inspecteur, un homme travaillant pour la Mutualité sociale agricole, selon le vice-procureur de la République.

Cet inspecteur a été touché à l'abdomen et a été très grièvement blessé. Il a été transporté au CHU de Bordeaux, et "ses jours sont en danger" selon la gendarmerie.

Prenant peur, sa collègue, une femme d'une quarantaine d'années, a alors tenté de prendre la fuite. L'agriculteur lui a tiré dans le dos et l'a tuée presque sur le coup. Les identités des victimes n'ont pas été révélées.

Cette inspectrice travaillait pour l'ITEPSA, l'Inspection du travail, de l'emploi et de la politique sociale agricoles, un organisme dépendant du ministère de l'Agriculture.

"Gérard Dubiau est ensuite rentré dans sa maison. Il a pris une autre arme et a tiré sur lui-même, a raconté le maire de Saussignac. Les gendarmes l'ont trouvé blessé, à terre et l'ont sorti sur un brancard". Ses jours ne sont pas en danger, selon la gendarmerie.

Transporté à l'hôpital, il a été placé sous surveillance de la gendarmerie et sera mis en garde à vue lors de sa sortie.

Selon le maire, l'agriculteur a eu récemment des difficultés avec sa propriété. Il voulait la vendre mais, au dernier moment, la vente ne s'est pas faite. "Tout cela s'ajoutant aux difficultés actuelles de la profession, il s'est retrouvé déprimé", a relaté M. Mornac.

Immédiatement après le drame, le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard a fait part dans un communiqué de sa "très vive émotion" et a adressé "tous" ses "sentiments de compassion et de peine aux proches et aux familles des victimes".

Le secrétaire d'Etat à l'aménagement du territoire, Frédéric de Saint-Sernin, élu (UMP) de Dordogne, a lui aussi fait part de "sa profonde émotion et sa grande préoccupation".


SAUSSIGNAC (Dordogne), 2 sept 2004 (AFP)

Un contrôle de routine portant sur les contrats de travailleurs saisonniers a tourné au drame dans une exploitation agricole de Dordogne où un agriculteur a tué par balle une inspectrice du travail et grièvement blessé son collègue avant de tenter de mettre fin à ses jours.

Selon les premiers éléments de l'enquête, les deux inspecteurs étaient venus vérifier la régularité des contrats de travail des saisonniers chargés de ramasser les prunes dans cette exploitation de Saussignac, un petit village au sud-ouest de Bergerac, a indiqué le vice-procureur de la République qui s'est rendu sur place.

Les inspecteurs se sont présentés vers 16H30 et ont demandé ses papiers à l'exploitant agricole qui ramassait les fruits, a raconté à l'AFP le maire du village, Serge Mornac.

Ancien assureur reconverti dans l'agriculture il y a quelques années, Gérard Dubiau, 55 ans, marié, père de deux enfants, a fait feu sur le premier inspecteur, un homme travaillant pour la Mutualité sociale agricole, selon le vice-procureur de la République.

Cet inspecteur a été touché à l'abdomen et a été très grièvement blessé. Il a été transporté au CHU de Bordeaux, et "ses jours sont en danger" selon la gendarmerie.

Prenant peur, sa collègue, une femme d'une quarantaine d'années, a alors tenté de prendre la fuite. L'agriculteur lui a tiré dans le dos et l'a tuée presque sur le coup. Les identités des victimes n'ont pas été révélées.

Cette inspectrice travaillait pour l'ITEPSA, l'Inspection du travail, de l'emploi et de la politique sociale agricoles, un organisme dépendant du ministère de l'Agriculture.

"Gérard Dubiau est ensuite rentré dans sa maison. Il a pris une autre arme et a tiré sur lui-même, a raconté le maire de Saussignac. Les gendarmes l'ont trouvé blessé, à terre et l'ont sorti sur un brancard". Ses

jours ne sont pas en danger, selon la gendarmerie.

Transporté à l'hôpital, il a été placé sous surveillance de la gendarmerie et sera mis en garde à vue lors de sa sortie.

Selon le maire, l'agriculteur a eu récemment des difficultés avec sa propriété. Il voulait la vendre mais, au dernier moment, la vente ne s'est pas faite. "Tout cela s'ajoutant aux difficultés actuelles de la profession, il s'est retrouvé déprimé", a relaté M. Mornac.

Immédiatement après le drame, le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard a fait part dans un communiqué de sa "très vive émotion" et a adressé "tous" ses "sentiments de compassion et de peine aux proches et aux familles des victimes".

Le secrétaire d'Etat à l'aménagement du territoire, Frédéric de Saint-Sernin, élu (UMP) de Dordogne, a lui aussi fait part de "sa profonde émotion et sa grande préoccupation".


Communiques officiels ministère puis syndicats

Nous vous informons du décès de Madame Sylvie TREMOUILLE, contrôleur du travail stagiaire de l'ITEPSA, abattue d'un coup de fusil lors d'un contrôle dans une exploitation agricole en Dordogne. Le contrôleur de la MSA qui était avec elle a été grièvement blessé et vient de décéder.

A cette heure, nous ne disposons pas encore d'informations plus précises sur les circonstances de cette agression mortelle.

Le Ministre des Relations du Travail et le DAGEMO sont en contact avec le directeur départemental de la Dordogne. Ils lui ont demandé de témoigner auprès de l'ensemble des agents de leur sympathie et de leur soutien en ces circonstances douloureuses.

Particulièrement conscients des conditions d'exercice parfois très difficiles de leurs missions, nous demandons à l'ensemble des directeurs régionaux et départementaux d'être à l'écoute des agents qui souhaiteraient s'exprimer sur cette agression.

Vous trouverez en pièces jointes le communiqué de Gérard LARCHER.

Le DAGEMO JRM


Communiqué

Face à l'agression mortelle dont ont été victimes en Dordogne deux fonctionnaires de l'Inspection du Travail et de la Mutualité Sociale Agricole dans l'exercice de leurs fonctions, Jean-Louis BORLOO, Ministre de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion Sociale, et Gérard LARCHER, Ministre Délégué aux Relations du Travail font part de leur très grande émotion et expriment leur compassion à leur famille et à leurs proches.

Le travail est un des piliers essentiels de la cohésion sociale. Il est l'une des valeurs fondamentales de notre République. Pour l'ensemble des agents de contrôle, l'application du droit du travail doit pouvoir s'exercer sans aucune restriction dans le cadre des lois de la République.

Dans ces circonstances dramatiques, avec le Ministre de l'Agriculture Hervé GAYMARD, les Ministres témoignent de leur entier soutien à l'ensemble des inspecteurs et contrôleurs du Travail et notamment aux équipes du département de la Dordogne qui remplissent ces missions avec le plus grand dévouement au service de l'intérêt général.

Gérard LARCHER se rendra le moment venu à Périgueux pour être aux côtés des agents et leur exprimer sa solidarité.


Communiqué de l' Unas-Cgt inspection du travail



LE CHOC, LA COLERE !

L'émotion est immense parmi les agents de l'Inspection du travail apprenant le lâche assassinat de deux agents lors d'un contrôle dans une exploitation agricole en Dordogne.


Abattue dans le dos, une des collègues est morte sur le coup, le deuxième agent est décédé cette nuit à l'hôpital après avoir été atteint à bout portant dans l'abdomen.


Aucun travailleur, aucun salarié ne devrait être blessé mortellement à l'occasion de son travail. Les agents de l'Inspection du Travail le savent, en particulier eux dont la mission est de veiller à l'intégrité physique et morale des salariés.

Cela est encore plus choquant lorsqu'il s'agit d'un assassinat pour les raisons mêmes de cette mission.

Il y a bien sûr le choc, qu'en tous lieux et en tous temps un tel assassinat provoque et en particulier pour les proches et les parents des victimes auquel la CGT et tous les agents de l'inspection du travail et au-delà témoignent de leur entière solidarité.

La presse et le Procureur de la République parlent d'acte de folie ? Néanmoins, on ne peut pas faire abstraction du processus de remise en cause des droits sociaux continu depuis plus de 20 ans ; depuis plus de vingt ans la dégradation continue de la situation des travailleurs ; depuis plus de vingt ans la dégradation continue de la réglementation du travail sous les coups de boutoir du patronat, des gouvernements, le tout sous la houlette de l'Union Européenne.

Et puis il y a ce que nous avons rappelé depuis de nombreuses années, qu'avec la déréglementation il y a nécessairement la remise en cause de la légitimité de l'Inspection du Travail comme corps de contrôle et de ses missions.

La CGT, les agents de l'Inspection du Travail n'ont cessé d'alerter les autorités sur les conséquences néfastes de ces politiques ; les syndicats les ont combattus, les travailleurs les ont rejetés. Ils n'ont cessé d'alerter les ministres sur les agressions de plus en plus violentes dont été victimes les agents de l'inspection du travail malgré les demandes réitérées de condamnation publique et ferme de ses agressions par les différents gouvernements. Jusqu'à maintenant un refus a été opposé.

Aujourd'hui il est temps que soit à nouveau garantie l'intégrité des agents de l'Inspection du Travail contrôlant un code rétabli comme code protecteur des travailleurs.

La CGT, tous les agents de l'Inspection du Travail assurent les familles de leurs deux collègues de leur entière solidarité. La CGT demande à être reçue ce jour par le Ministre du Travail, voire par le Premier Ministre.

Elle a pris contact dès l'annonce du drame avec la confédération pour que le syndicalisme confédéral soit en première ligne de la défense des agents de l'Inspection du Travail.

L'UNAS CGT soutient toutes les formes de grèves, d'assemblées générales auxquelles elle appelle, de délégations que les agents des services décideront.

Elle leur demande de l'alerter afin qu'elle puisse recueillir et relayer partout les informations.

A Paris, le 3 septembre à 9 H 45



COMMUNIQUE DE PRESSE

DEUX AGENTS DE CONTROLE ASSASSINES !

Le SNU TEF FSU dénonce l'odieux assassinat dont ont été victimes notre collègue de l'ITEPSA Sylvie TREMOUILLE ainsi que Daniel BUFFIERE contrôleur de la MSA lors d'un contrôle effectué hier après midi dans une exploitation agricole de Saissignac en Dordogne


Les faits se seraient passés selon nos infos actuelles de la façon suivante :

Après avoir procédé à un premier contrôle dans le verger, Sylvie Trémouille et Daniel Buffière se sont rendus au siège de l'exploitation où le chef d'exploitation agricole, un ancien assureur reconverti depuis une dizaine d'années dans la culture de la prune les attendait.

Alors qu'ils venaient de sortir de leur véhicule l'agriculteur aurait tiré à bout portant avec son fusil sur Daniel Buffière qui s'est effondré, Sylvie aurait tenté de fuir vers la voiture mais l'agriculteur ne lui en a pas laissé le temps puisqu'il lui aurait tiré dans le dos aussitôt.

L'agriculteur aurait tenté aussitôt de mettre fin à ses jours en retournant l'arme contre lui, mais selon les dernières informations, ses jours ne seraient pas en danger.


Sylvie Trémouille était une collègue depuis de nombreuses années, après avoir exercé longtemps des fonctions administratives au sein du SDITEPSA de la Dordogne, elle avait eu une promotion comme contrôleur du travail depuis peu.

Ce drame met en lumière l'ambiance délétère créée par le patronat et implicitement soutenue par la droite au pouvoir qui, au nom du libéralisme, n'a d'autre objectif que de casser le code du travail et l'action de l'état dans son rôle de garant de l'ordre public social

Le laisser faire et l'impunité accordée depuis des années aux employeurs délinquants conduit les plus déséquilibrés à considérer qu'ils disposent sur leurs terres d'un permis de tuer.

Le SNUTEF appelle tous les collègues à exprimer leur solidarité aux collègues de l'ITEPSA et de la MSA de Périgueux et aux familles des victimes.

Il demande que les sanctions les plus fermes soient prises à l'encontre de l'exploitant agricole assassin.

Il exige que les Ministres condamnent sans aucune réserve ces assassinats.

Il trouve scandaleuse la réaction du Ministre de l'Agriculture qui place sur le même plan les « difficultés des paysans et celles des fonctionnaires » et exige de lui une condamnation plus ferme de cet acte odieux.


Le SNUTEF demande aux Ministres du Travail, de l'Agriculture et des Transports de décider de la fermeture des services le jour des obsèques de nos collègues !


En tout état de cause il appelle les agents à se mobiliser ce jour là et les invite d'ores et déjà à prendre toute autre initiative

Par ailleurs, il prend contact avec toutes les organisations syndicales des trois Ministères et de la MSA pour que l'action soit la plus unitaire possible et à hauteur de la gravité des faits !

Paris le 3 septembre 2004


Communiqué confédéral de la CGT

Une fonctionnaire, contrôleur du travail, et un employé de la Mutualité Sociale Agricole ont été abattus, hier, en Dordogne, au cours d'une mission de contrôle des conditions de travail des ouvriers saisonniers.

La CGT tient d'abord à apporter toute sa solidarité aux familles, aux proches des deux victimes et à leurs collègues légitimement indignés par ces meurtres.

Quelles que soient les circonstances précises de ce drame, il survient dans un climat de dénigrement du Code du travail, des garanties sociales - qui seraient autant d'obstacles à la compétitivité des entreprises ! - et des fonctionnaires chargés d'en contrôler le respect. Les discours récents du président du MEDEF, les diverses mesures législatives ou réglementaires prises ces derniers mois participent de ce climat.

Les agressions verbales et physiques à l'encontre des agents des Inspections du travail sont de plus en plus fréquentes et sont très rarement suivies d'une réaction ferme des pouvoirs publics, qui doivent pourtant assistance et protection aux fonctionnaires dans l'exercice de leurs missions. Leurs moyens et conditions d'intervention se dégradent, alors que les violations du droit du travail sont plus nombreuses et plus graves.

La CGT rappelle solennellement qu'un corps de fonctionnaires indépendants, disposant d'effectifs et de moyens suffisants, est indispensable à la défense des droits, de la dignité et de la santé au travail des salariés.

Elle exige une condamnation sans ambiguïté de ce double meurtre et l'ouverture de négociations sur les mesures permettant d'éviter que de tels actes se reproduisent.


Décès de deux inspecteurs du travail


La Confédération Générale du Travail - Force Ouvrière s'associe à la peine des proches de l'inspectrice du travail stagiaire et du contrôleur de la Mutualité Sociale Agricole abattus Jeudi soir par un exploitant agricole.

Elle tient également à rappeler que, fonctionnaires ou non, tous les agents dépositaires de la chose publique ont droit au respect et à la sécurité dans l'exercice de leurs fonctions. C'est non seulement une exigence impérieuse, mais également une composante du pacte républicain, de même qu'y contribue le respect du droit du travail et des contributions au financement de la protection sociale.

Pour Jean Claude Mailly, Secrétaire Général de la CGT-Force Ouvrière, il est temps que cessent les attaques contre la Fonction Publique ou la Sécurité Sociale. En tout état de cause les personnels ne doivent pas en subir les conséquences.

La Confédération s'associe naturellement à la peine des adhérents et militants du syndicat FO de la Mutualité Sociale Agricole et de la Fédération des Employés et Cadres, dont Daniel Buffière était un responsable respecté et écouté.


Communiqué n°69 du 3 septembre 2004

Déclaration de Rémi JOUAN, secrétaire national Décès de deux inspecteurs du travail

Les pouvoirs publics

ont un devoir de vigilance

La CFDT tient tout d'abord à exprimer toute son émotion, sa solidarité et son soutien aux familles des victimes, une inspectrice du travail et un agent de contrôle de la caisse de la MSA dans l'exercice de leur métier.

Ce drame de la désespérance ne doit pas cacher les nombreuses intimidations et agressions dont sont victimes les inspecteurs dans l'exercice de leur fonction.

La CFDT tient à rappeler à cette occasion que les pouvoirs publics en tout premier lieu et les employeurs ont un devoir de protection. Le respect du droit du travail est une exigence qui doit être portée par tous. Les inspecteurs et les contrôleurs ont la lourde responsabilité de le faire respecter. Pour cela ils doivent disposer des moyens nécessaires à leur mission.


La CFDT ne peut admettre que la profession reste exposée à ce point et prendra toute sa part dans la vigilance qui s'impose.

Contact : Isabelle Perrin, responsable de la communication et des relations presse ; Secrétariat : Anne-Sophie Chassaing-Cuvillier


Nouvel observateur permanent

3 QUESTIONS A... Gérard Filoche


"C'est un fait de société"

NOUVELOBS.COM | 03.09.04 | 11:50

gerard.filoche@wanadoo.fr

Gérard Filoche est inspecteur du travail, membre du bureau national du PS,

et auteur du livre "Le travail jetable" chez Ramsay


Pour la première fois, deux inspecteurs du travail ont été tués dans l'exercice de leur fonction en Dordogne jeudi. Votre profession est-elle si exposé à la violence ?


  • Dans ma courte carrière de 28 ans, je me souviens autour de moi d'une dizaine d'agressions graves. Notamment celle d'un collègue lorsque je travaillais en Champagne qui avait reçu des petits cercueils pour le dissuader d'effectuer des contrôles durant les vendanges. C'est en effet un secteur ou les saisonniers sont particulièrement exploités. J'ai travaillé aussi avec quelqu'un qui avait été menacé de pendaison sur les lieux d'un contrôle. On était allé jusqu'à lui passer la corde au coup. Cela va très loin parfois. Mais c'est la première fois que deux inspecteurs sont assassinés.
  • Ne s'agit-il pas quand même d'un fait isolé ? Cet homme n'aurait-il pas agressé de la même manière les représentants d'une autre profession?


  • Les faits sont quand même précis. Il avait dit qu'on verrait son nom dans les journaux et pas en bien. C'est presque prémédité. Publicité
  • Il y a en France 800.000 saisonniers et 18% sans contrat de travail. Cet homme employait des gens qu'il surexploitait. Il y a 180.000 ouvriers agricoles officiels et cette profession arrive en troisième position parmi celles qui exploitent le plus des clandestins. Si en plus on excuse les gens qui assassinent ceux qui viennent effectuer des contrôles sur le terrain... Cet homme était surtout imbibé d'idéologie libérale : quand on dit tous les jours qu'on va supprimer le code du travail, on finit par assassiner ceux qui viennent vérifier qu'il est bien appliqué.

    Les ministres ont déjà réagi au drame. Est-ce un signe de soutien à votre profession ?


  • Le ministre Gaymard a réagi en signifiant sa sympathie à toutes les familles, je suppose qu'il faut bien sûr excuser l'assassin aussi. Quant au ministre du travail il a mis environ six heures pour réagir. Il est vrai que les médias ont occulté complètement cet événement. Il a fallu attendre le journal télévisé de la nuit pour en entendre parler et encore dans une brève.
  • Lorsqu'il s'agit de deux journalistes menacés en Irak, ça fait la une, mais deux inspecteurs du travail... Il ne s'agit pourtant pas d'un simple fait divers, il s'agit d'un fait de société. Alors que l'UMP compte supprimer l'inspection du travail on occulte ce meurtre. C'est la sécurité des salariés qui est en cause.

    Propos recueillis pas Céline Louail (le vendredi 3 septembre 2004)


    Deux inspecteurs du travail ont été tués en Dordogne par un agriculteur

    LE MONDE | 03.09.04 | 14h43

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    Ils venaient contrôler les contrats des saisonniers.

    Le drame s'est noué en quelques minutes. Deux inspecteurs du travail ont été tués par balles, jeudi 2 septembre alors qu'ils se présentaient dans l'après-midi à l'entrée d'une exploitation agricole à Saussignac, village proche de Bergerac (Dordogne). Alors qu'une discussion entre les inspecteurs et des ouvriers employés à la récolte des prunes s'était engagée, le propriétaire, Gérard Dubiau, 57 ans, un assureur et ancien militaire reconverti dans l'agriculture, s'est emparé d'une arme. Il a d'abord fait feu sur Daniel Buffière, inspecteur de la Mutualité sociale agricole (MSA), le touchant à l'abdomen. Le salarié, qui était venu vérifier la validité des contrats de travail des saisonniers, devait décéder dans la soirée à l'hôpital de Bergerac.

    "TRÈS VIVE ÉMOTION"

    Sa collègue, Sylvie Trémouille, employée par l'Inspection du travail, de l'emploi et de la politique sociale agricoles, a été tuée d'une balle dans le dos alors qu'elle tentait de s'enfuir, après le premier coup de feu. L'agriculteur s'est ensuite emparé d'une autre arme qu'il a retournée contre lui-même. Blessé, il a été hospitalisé à Bordeaux. Une information judiciaire pour "meurtre" devait être ouverte, vendredi 3 septembre par le parquet de Bergerac et confiée à la juge d'instruction Nathalie Larsabal.

    D'après plusieurs témoignages, Gérard Dubiau connaissait des difficultés dans l'exploitation de sa propriété. Son ancien associé était parti avec sa fille et un nouveau montage financier avait été refusé par le Crédit agricole. Récemment, il se serait plaint de l'arrogance des huissiers et des mandataires financiers auxquels il avait affaire. Un de ses fournisseurs affirme l'avoir entendu maugréer la semaine dernière : "tu vas voir mon nom dans les journaux, ce sera pas en bien !".

    Cependant, selon Alain Cornil, directeur départemental de la MSA, l'exploitation de M. Dubiau, consacrée à la prune et à la vigne, ne connaissait pas des difficultés supérieures à celles que vivent d'autres dans une région touchée par la crise. "Des gens en difficultés, il y en a un certain nombre en Dordogne mais cette exploitation semblait se rétablir. L'exploitant venait de payer des cotisations et sa situation n'était pas dramatique", soutient M. Cornil.

    Le drame cause une vive émotion dans les milieux de l'inspection du travail. "Tout le monde a peur de sonner aux portes désormais", témoigne M. Cournil qui prépare la mise en place d'un dispositif de soutien psychologique pour les salariés de la MSA.

    Dans la soirée de jeudi, le ministre de l'agriculture, Hervé Gaymard, a fait part de sa "très vive émotion"et a adressé "tous -ses sentiments de compassion et de peine aux proches et aux familles des victimes". Le secrétaire d'Etat à l'aménagement du territoire, Frédéric de Saint Sernin, élu (UMP) de Dordogne, le ministre de l'emploi, Jean-Louis Borloo, et le ministre délégué aux relations du travail, Gérard Larcher, ont fait part de leur grande émotion. "Le travail est un des piliers essentiels de la cohésion sociale. (...) Pour l'ensemble des agents de contrôle, l'application du droit du travail doit pouvoir s'exercer sans aucune restriction dans le cadre des lois de la République", écrivent MM. Borloo et Larcher dans un communiqué commun.

    Philippe Bernard


    Autres réactions :

    « Au journal de 13h de France inter le 3/9 le commentaire sur ce meurtre était : "extravagant", avant l'interview du maire qui plaignait le pauvre fermier et sa pauvre épouse qui était "effondrée". C'est choquant et révoltant

    Tu peux transmettre mon modeste soutien aux familles des victimes ainsi qu'à leurs collègues. » EP


    Le communique de Gaymard renvoie dos-à-dos les chagrins des agriculteurs et des fonctionnaires et ne condamne pas le crime ; la Fnsea dénonce la désespérance paysanne...


    Le pire a été le commentaire d'un élu, quasi excusant le meurtrier en disant de lui qu'il était fatigué... Ils semblent que les politiques courent plus vite quand il s'agit d'événements dans lesquels la démagogie et les gains électoraux sont patents (ou considérés comme tels). JL


    Il y a 427 inspecteurs du travail en France et 813 contrôleurs...

    Moins qu'au début du 20° siècle...

    (source G. Filoche "Carnet d'un inspecteur du travail")

    Il y a peu, trois inspecteurs du travail ont été tués au Brésil, croyait-on

    que cela soit possible en France ?


    L'info du jeudi 02 septembre 2004 :

    Deux inspecteurs du travail tués lors d'un contrôle en Dordogne

    SAUSSIGNAC (Dordogne) (AFP - 23:39) - Un contrôle de routine portant sur les contrats de travailleurs saisonniers a tourné au drame dans une exploitation agricole de Dordogne où un agriculteur a tué par balles deux inspecteurs du travail avant de tenter de mettre fin à ses jours.

    Selon les premiers éléments de l'enquête, les deux inspecteurs étaient venus vérifier la régularité des contrats de travail des saisonniers chargés de ramasser les prunes dans cette exploitation de Saussignac, un petit village au sud-ouest de Bergerac, a indiqué le vice-procureur de la République.

    Les inspecteurs se sont présentés vers 16H30 et ont demandé ses papiers à l'exploitant agricole qui ramassait les fruits, a raconté à l'AFP le maire du village, Serge Mornac.

    Ancien assureur de 57 ans (bien 57 ans), reconverti dans l'agriculture il y a quelques années, Gérard Dubiau, marié, père de deux enfants, a fait feu sur le premier inspecteur, travaillant pour la Mutualité sociale agricole (MSA), selon le vice-procureur de la République.

    Cet inspecteur a été touché à l'abdomen et a été très grièvement blessé. Hospitalisé, il est décédé dans la soirée au CHU de Bergerac, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

    Sa collègue, une femme d'une quarantaine d'années, était déjà décédée en milieu d'après-midi. Prenant peur après le premier coup de feu, elle avait tenté de prendre la fuite. L'agriculteur lui avait tiré dans le dos, la tuant presque sur le coup. Les identités des victimes n'ont pas été révélées.

    Cette inspectrice travaillait pour l'ITEPSA, l'Inspection du travail, de l'emploi et de la politique sociale agricoles, un organisme dépendant du ministère de l'Agriculture.

    "Gérard Dubiau est ensuite rentré dans sa maison. Il a pris une autre arme et a tiré sur lui-même, a raconté le maire de Saussignac. Les gendarmes l'ont trouvé blessé, à terre et l'ont sorti sur un brancard". Ses jours ne sont pas en danger, selon la gendarmerie.

    Transporté à l'hôpital, il a été placé sous surveillance de la gendarmerie et sera mis en garde à vue lors de sa sortie.

    Selon le maire, l'agriculteur a eu récemment des difficultés avec sa propriété. Il voulait la vendre mais, au dernier moment, la vente ne s'est pas faite. "Tout cela s'ajoutant aux difficultés actuelles de la profession, il s'est retrouvé déprimé", a relaté M. Mornac.

    Immédiatement après le drame, le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard, a fait part dans un communiqué de sa "très vive émotion" et a adressé "tous" ses "sentiments de compassion et de peine aux proches et aux familles des victimes".

    Le secrétaire d'Etat à l'aménagement du territoire, Frédéric de Saint Sernin, élu (UMP) de Dordogne, le ministre de l'Emploi Jean-Louis Borloo et le ministre délégué aux Relations du travail Gérard Larcher ont eux aussi fait part de leur grande émotion.

    "Le travail est un des piliers essentiels de la cohésion sociale. Il est l'une des valeurs fondamentales de notre République. Pour l'ensemble des agents de contrôle, l'application du droit du travail doit pouvoir s'exercer sans aucune restriction dans le cadre des lois de la République", ont écrit MM. Borloo et Larcher dans un communiqué commun.


    J'espère que tu as entendu le commentaire du Maire sur France Info !

    JM T


    Mon cher Gérard,

    Je suis complètement abasourdie par cette dramatique nouvelle. Il ne s'agit

    pas pour moi d'un fait divers et tu as bien raison. En assassinant le code

    du travail, on assassine ceux qui font leur boulot et tentent malgré leurs

    faibles moyens de le faire respecter.

    C'est tout un corps administratif qui est en deuil et je partage ta colère.

    Amitiés - Bariza Khiari - secrétaire nationale en charge des services

    publics.


    Salut, j'ai envoyé cela à des journalistes du groupe WKF (Liaisons) et aussi à mon syndicat préféré la CGt du livre.

    A+ et bon courage

    Si les inspecteurs pouvaient faire une manif, les salariés pourraient venir les soutenir ?

    A+ Anne


    Salut gérard

    Dans la précipitation, ce matin, j'aurais dû préciser, au-dessus de ton

    papier, que le texte était de toi.

    Résultat, je reçois des textes me félicitant de ce que tu as écris...

    Je te fais suivre...

    Amicalement Pierrot


    Pierre,

    Je partage ta révolte, tant à l'endroit des auteurs et inspirateurs de cette agression qu'envers les médias asservis aux idéologues néo-libéraux !

    Un arrêt de travail national à l'heure des obsèques me semble le minimum à obtenir des syndicats du secteur !

    Pour le reste, les échéances à venir sont à ne pas manquer : un NON européen à la constitution Giscard est à construire pour faire refluer l'ultra-libéralisme. Amicalement

    Pierre


    Je partage l'indignation et la révolte de Gérard devant ces deux assassinats.

    Ce matin de retour d'accompagner mes enfants à l'école, j'ai découvert cette information dans Libération et j'ai été bouleversé face à cette sauvagerie, j'ai pensé aux enfants (peut-être en ont-ils ?) de ces deux inspecteurs, à leur proches, à l'incompréhension face à ces vies qui sont parties parce qu'un forcené voulait régler ses comptes avec la société, avec chacun de nous ?

    Nous ne connaissons ni le nom ni le visage des deux victimes ... et cela manque pour penser à eux, pour s'identifier un peu.

    Je vais mettre le texte du message de Gérard en ligne sur le site TN, comme il est : un cri de révolte.

    En attendant qu'il indique quelles initiatives seront prises.

    Comme le disait Toulisse à La Rochelle lors du dernier forum animé par Bergounioux : pour les travailleurs les seuls droits sociaux sont ceux dont le non respect peut-être sanctionné par les pouvoirs publics. Sans la Loi, et sans Insepction du Travail, pas de droits pour les travailleurs.

    Amicalement, Eric


    J'ai ressenti la même indignation au sujet du traitement très discret par les médias de l'assassinat de Mohamed, 15 ans (Le Monde du jeudi 19 août), en imaginant ce qu'il aurait été si l'assassin s'était appelé Mohamed et la victime Jean.


    Gérard

    Peux tu voir les dirigeants du syndicat à Paris ? Je suis pour organiser une grève du zèle partout en France. Multiplier les contrôles dans le bâtiment, l'agriculture, la restauration....

    Fraternellement

    SC


    Salut Gérard,

    je voudrais publier ta réaction sur le site de l'ANPAG ( http://anpag.org )

    je t'envoie le titre et le chapeau que j'ai ajouté et ton texte remis en page pour des besoins de publication.

    Peux tu m'envoyer une réponse rapidement, sur ces affaires il faut faire vite...

    Amicalement

    EA


    Salut Gérard, ta colère est plus que légitime, elle est indispensable mais elle doit devenir notre colère.

    Je voulais juste te dire sa car ton texte d'aujourd'hui m'a fait mal, mal à mon socialisme qui baisse la garde, mal à ma république qui part en lambeaux, mal pour les familles de tes deux collègues assassinés.

    MP, NPS Bas-Rhin

    Salut Gérard,

    je suis aussi écoeuré que toi !

    je fais passer ton texte au maximum de syndiqués et je vais tanner les journalistes de France-Soir pour qu'il y ait une réaction digne de ce nom,

    amitiés, Christian


    Mon cher Gérard,

    je partage totalement l'émotion suscitée par l'assassinat de tes deux collègues.

    Mais il me semble qu'elle ne saurait justifier ton délire anti-journalistes, que je trouve d'autant plus indécent que dans ton premier msg tu en profites pour faire la pub de ton dernier bouquin.

    L'urgent AFP est tombé à 19h 40. On boucle à 21h 45. C'est quand même dans Libé en tête de page sur 4 colonnes. Si tu as une recette pour envoyer un reporter sur place, faire les papier et les éditer en deux heures et 5 mn,

    change de métier et transforme Démocratie et socialisme en quotidien. Nous, on sait pas.

    FWD


    Mon cher F,

    Je n'ai pas de délire anti journalistes d'aucune façon, surtout pas

    Mais j'ai nointé que le ministère avait traîné pour informer,

    Le ministre de l'agriculture Gaymard fait ses condoléances à "toutes" les "familles des victimes", mettant le fermier sur le même plan que les deux collègues

    les ministres du travail réagissent vers 22 h 30 pour un crime commis à 16 h 30

    C'est surtout les rédacs chef de la presse radio et télé qui sont en cause

    Les premiers trucs de France info donnent la parole au maire qui "excuse" le fermier "fatigué"

    France 3 Idf en parle à 19 h 45 en annonçant que cela vient de tomber...

    Tf1 en trente secondes sans image à la fin vers 20 h 30

    France inter n'en dit rien à 19 h

    C'était pourtant trois heures après,

    Et des images ont pourtant été tournées de jour, (donc vers 17, 18, 19 h)

    on ne les verra, banales, qu'à France 2 vers 0 h 48, pas sur Lci ni Itv

    Google met l'info puis la rétrograde aussitôt

    Et mon tour des rédactions, hier soir, (j'ai eu du mal à joindre France inter, europe, rmc, rfi, Lci, France 2, France 3, j'ai laissé des messages) ne m'a pas convaincu que mes interlocuteurs comprenaient l'enjeu

    Je ne veux pas choisir entre les journalistes de Bagdad qui je l'espère (et je milite pour...) de tout mon coeur vont être libérés, et mes deux collègues morts...

    Je veux seulement que l'on traite ce crime comme il doit l'être, un fait de société et non pas un fait divers...

    Reprendre la dépêche afp ne suffit pas quand il y a un tel évènement...

    Quand ce sont des gendarmes, les réactions ne sont pas les mêmes

    Bien à toi, gerard

    Ps : ton propos est malveillant sur le fait que je mentionnais mon livre, mais j'envoyais aussi l'info à 250 journalistes qui ne connaissent pas tous, loin de là, l'inspection, j'essayais de leur gagner du temps, de leur donner des billes, des références, des infos, je ne suis pas soupçonnable de mercantilisme, et c'est bien mal venu de me traiter comme cela, j'ai envoyé aussi la dépêche sur les trois inspecteurs assassinés au Brésil en janvier 2004, et les commentaires sur la "mort de l'inspection du travail" voulue par 81 députés de l'Ump et par le baron Seilliére et sa clique, j'ai envoyé les infos sur le Bit, sur les AT-MP dans le monde, tout ce qui pouvait leur permettre de réagir en étendant leur sujet à un fait de société avec un peu de réflexion sur le rôle de l'inspection, cela devait pouvoir élargir vos papiers entre 19 h 45 et 21 h 45... J'ai appelé des amis à Bergerac et j'ai obtenu des infos sur le témoin direct, Dominique Bagard, (l'homme qui réparait la machine à récolter les fruits, juste à côté du crime) et sur le meurtrier, ancien militaire, ancien assureur, qui avait des problèmes d'argent, de famille et d'associé, qui agissait de façon préméditée, (il avait annoncé son intention la semaine précédente). Si, moi, pas journaliste, je fais cela entre 19 h 45 et 20 h 30, d'autres plus compétents et professionnels doivent pouvoir le faire...


    URGENT Un inspecteur du travail tué, un autre blessé lors d'un contrôle en Dordogne BORDEAUX, 2 sept 2004 (AFP) - Une contrôleuse de l'inspection du travail, âgée d'une quarantaine d'années, a été tuée jeudi à Saussignac, près de Bergerac (Dordogne), et un second inspecteur très grièvement blessé par un exploitant agricole lors d'un contrôle de routine, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.

    cor-hg/sof/sh


    Bravo Gérard. Ta réaction réconforte, beaucoup de gens éprouvent en ce moment ce que tu ressens. Continue à les faire entendre.

    CHB


    Inspecteurs du travail, des impôts, des urssaf, assistants sociaux, ....les personnels qui assurent l'effectivité des solidarités et des acquis sociaux ont paradoxalement affaire à un public de dirigeants fragilisés......et agressifs ....qui ne sont pas représentés par le MEDEF.

    Les administrations qui les emploient ont-elles pris en compte leurs nouveaux risques professionnels ? il y a déjà une assistante sociale assassinée l'an dernier en Poitou-Charente.

    Puisse ce tragique fait divers renforcer la dimension psychologique des relations entre petits exploitants de l'agriculture, du commerce et de l'artisanat, et les représentants des administrations.

    Ne faudrait-il pas un fichier des français déprimés et un service de veille ? Peu deviennent criminels mais si on peut prévenir le passage à l'acte, n'est ce pas mieux ? et c'est peut-être plus à notre portée que de remplacer le capitalisme.

    Cordialement PP


    A l'attention de monsieur Filoche Gérard.

    Quelques soient les professions des citoyens je considère qu'il est juste de nous mobiliser si leur intégrité morale ou physique est atteinte . C'est pourquoi je vous apporte mon soutien pour ces deux inspecteurs du travail.

    NA


    Salut Gérard,

    Moi aussi je suis outré, perturbé. Chose que je n'ai jamais fait, aujourd'hui j'ai transmis ta réaction à France Inter.

    Aujourd'hui, c'est le GLAS qui sonne...

    Le soutien de mon amitié

    PL (Ardennes)


    Cher Gérard,

    Je partage tout à fait ton analyse, ta peine et ta révolte.

    Le Medef et le gouvernement devraient avoir honte car, comme toi, je pense très sincèrement que les déclarations et prises de position publiques qui viennent d'être faites ne peuvent qu'engendrer des actes abominables, gratuits, prémédités, ignoles ... de la part d'énergumènes (je ne peux pas dire "personnes") qui peuvent se croire TOUT permis, voire assassiner puisque c'est bien le cas, hélas, ici.

    La condamnation doit être FORTE et UNANIME. Il y a aussi des sauvages et des terroristes chez nous. C'est lamentable et catastrophique, indigne de la France.

    J'exprime toute ma sympathie et mes condoléances aux familles des victimes et à toute la profession.

    Bien cordialement,

    PC, Lamballe.


    Le crime est horrible, mais le communiqué qu'a commis dans la foulée le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard est scandaleux. Il trouve moyen de plaindre les "difficultés extrêmes" (circonstances atténuantes à ce meurtre barbare?) du monde agricole et de parler de "l'amour du métier"

    de ses acteurs. Assassin et victimes dans le même lot?

    C'est pire qu'indécent, à ce stade c'est de la complicité.



    Ton communiqué est remarquable : dignité et "remise des pendules à l'heure". Très très bien. Je le fais suivre... Amicalement EC


    Gérard au delà de la mort de deux personnes, au delà du fait qu'il s'agisse de deux inspecteurs du travail, je suis moi aussi scandalisé par le communiqué de m le ministre! L'une des deux victimes était selon mes infos un socialiste, adjoint au maire de Bassillac


    Bonjour M. Filoche,

    Nous sommes le 3 septembre, et comme chaque matin, mes sens se portent sur l'écoute de la radio du service public.

    Et là quelle n'est pas ma stupeur !!! L'information portant sur l'exécution où le meurtre de deux de vos collègues, inspecteurs du travail, fait l‚objet d‚une simple annonce, à l'énoncé du sommaire du

    Journal ( 7h ), et se trouvera reléguée, au rang d‚annonce de type "fait diversier", dans un approfondissement commenté. Las, il se trouvera même (espérons qu'elle n"est pas trop surmenée) la magistrate en charge du dossier (et d'un déshonneur professionnel, en l'occurrence !!!), qui évoquera le caractère de " routine" de l'action d'inspection de nos deux malheureux compatriotes !!!

    J'ai envoyé un e-mail à France-inter, pour dire toute l'indignation du citoyen que je suis quant à l'irresponsabilité professionnelle,qui gouverne ce type de manquements ! ! !.

    Je vous prie, Gérard Filoche, de vous faire l'interprète, auprès des familles, de la douleur partagée et de la colère du citoyen que je pense être.

    Bien cordialement

    LA


    Salut,

    j'ai été très alertée hier soir car l'info sur Google a été rétrogradée.

    Elle figurait sur la première page...et vers onze heures quand j'ai voulu la reprendre elle n'y était plus. Il faut maintenant faire une recherche spéciale "inspection du travail" pour la trouver !

    Comment va réagir la presse papier ???

    A+


    Cher Gérard,

    un triste commentaire : oui, cette tragédie est assez effrayante (une de plus dans l'actualité), et ton émoi permet de ne pas être tenté de voir là le drame d'un type accablé par la paperasserie administrative ou les problèmes personnels, comme cela pourrait apparaître à première vue dans certains médias. Et en tant qu'inspecteur du travail, tu dois en voir des vertes et des pas mûres, je n'en doute pas.


    Gérard,

    j'ai diffusé ton article à l'ensemble des camarades munis d'un mail de

    la fédération des Yvelines.

    Bien à toi

    GT


    Bonjour Philippe

    L'auteur de ce texte, Gérard Filoche, est lui-même inspecteur du travail, militant de l'aile gauche du Parti socialiste.

    Moi, je suis animateur associatif dans les Yvelines. Je suis président d'une association, Forum pour la Démocratie, et animateur de l'Union des Familles Laïques (Ufal).

    J'ai eu vos coordonnées, suite à des textes de la LDH, il me semble. Mon téléphone, si nécessaire, est le 06.10.31.83.60 Bien à vous.

    Pierre


    Merci pour ce texte juste et éloquent.

    Pouvez-vous me dire qui vous êtes, si on se connaît, comment vous avez eu mon adresse et qui est l'auteur de ce texte ?

    Vous remerciant par avance,

    Cordialement.

    Philippe


    Bonjour,

    Oui, c'est un drame. Je suis sensible à votre intervention et je partage largement une part de vos arguments et sentiments.

    Je voudrais y ajouter - sommairement - par une approche qui puisse s'inscrire dans la complémentarité avec la vôtre :

    Ce drame pose des problèmes de fond :

  • Climat de déréglementation qui renforce le sentiment de toute puissance des employeurs : vous l'évoquez parfaitement.
  • Distorsion effarante entre l'impunité dont bénéficient les grandes entreprises qui se permettent de faire du chantage à la délocalisation et l'hyper-contrôle (comme par "compensation" ) des PME industrielles commerciales ou agricoles : d'où le sentiment d'injustice de ces dernières et une protestation qui évolue vers des comportements qui sont l'équivalant ou de vrais passages à l'acte comme celui qui tragiquement aujourd'hui nous interpelle.
  • Les interventions des inspecteurs du Travail aboutissent lorsqu'ils constatent des infractions au Code du Travail, à l'établissement d'un Procès-verbal qui est transmis au Procureur de la République, lequel fait citer le chef d'entreprise devant le Tribunal correctionnel.
  • Procédure abruptement rigoureuse qui inspire la peur et fait sans doute partie des éléments en synergie pour l'explosion du passage à l'acte criminel de ce chef d'entreprise agricole.
  • Quid d'une procédure intermédiaire de Médiation qui permettrait
  • la régularisation immédiate de l'irrégularité au niveau des déclarations des salariés avec un échelonnement de plein droit du paiement des charges dans le cadre de :
  • l'ouverture concomitante Tribunal de commerce, d'une procédure de redressement de l'entreprise : le plus souvent si les travailleurs sont embauchés "au noir" c'est que l'entreprise est en difficulté soit structurelle soit n'a pas de trésorerie, ceci bien qu'elle ait du travail à fournir.
  • Quid de l'embauche d'un plus grand nombre d'Inspecteurs du Travail qui interviendraient EN AMONT, : avant les saisons de cueillettes et récoltes dans l'agriculture pour détecter les entreprises en difficultés et feraient ouvrir des procédures de prévention des difficultés des entreprises pour éviter le travail illégal, proposeraient des aides à l'embauche saisonnières, etc.
  • Ceci pourrait être généralisé aux autres branches professionnelles avec une autre notion de l'AMONT que la notion de saison, quand il ne s'agit pas d'emploi saisonnier ou de surcroît d'activité ponctuel.
  • La lutte contre le travail clandestin est vitale au regard de la protection des salariés contre des abus de toutes sortes et au regard de la justice sociale et de la démocratie. Alors qu'elle se situe actuellement uniquement sous l'angle de la répression des infractions, ne serait-ce pas une avancée protectrice des droits des travailleurs et protectrice de l'outil de travail, que de l'inscrire également dans le registre de la Prévention des difficultés de l'entreprise ?

    L'affaire du Caporal Lhorty, celle du forcené de Nanterre et celle d'aujourd'hui ont des points communs. Quatre d'entre eux sont sans doute, la peur du lendemain, l'impuissance face à des doubles ou quintuples contraintes sociales ou institutionnelles opposées, la colère non entendue dans une société qui dit l'écouter et le désespoir : ils se métabolisent en ultime et paroxystique violence.

    La mort d'innocents que cette violence frappe, la douleur qui irradie à jamais la vie de leurs proches, doivent faire réfléchir et agir une société fondée sur la justice et la raison afin que ceci n'arrive plus.

    SRA


    Il y a un délit d'incitation à la haine raciale.

    Et le délit d'incitation à la "haine de la sécurité sociale" et du droit du travail???

    Il faudrait attaquer le Medef et la CGPME pour un tel délit.


    ECHANGE DE MESSAGES ENTRE Y (un collègue de travail) et J.M.T

    Jean-Michel,

    Désolé de te donner mon avis :

    je n'approuve pas la manière dont on raccroche ce fait précis à la politique du Medef :

    Faire cela, c'est clairement de la "récupération politique". Il est malhonnête intellectuellement de laisser entendre comme le fait Gérard Filoche dans son mail, qu'un assassin (qui est peut-être dérangé, peut-être pas, en tous cas qui s'estime au dessus des lois) , en assassinant, suit les recommandation du Medef :

    <>

    Je n'ai vraiment pas de considération pour le medef, les idées qu'il porte sont totalement rétrogrades et repoussantes.

    Mais je ne peux pas en avoir non plus pour des personnes qui ont probablement des idées plus proches des miennes, mais qui manient la rhétorique de façon totalement insupportable et tout aussi rétrograde que les ultra libéraux ou staliniens. Ce type de discours argumentaire me semble pervers et tends plus à me dissocier de ceux qui en usent qu'à m'en rapprocher.

    Amicalement !

    Y.

    Bonjour,

    Le MEDEF consacre une grande partie de son énergie et de ses moyens énormes de communication à expliquer que le Code du Travail constitue un ensemble de contraintes insupportables pour les employeurs, que les salariés ont trop de droits...

    Le Medef passe également beaucoup de temps à fustiger les fonctionnaires, les salariés du secteur public... laissant entendre que ce sont des fainéants qui passent leur temps à faire grève ...

    Pour beaucoup de patrons du privé, et je sais de quoi je parle personnellement pour avoir travaillé dans le privé pendant 30 ans, les fonctionnaires de l' Inspection du Travail sont des ennemis qui n'ont pour objectif que de les empêcher de faire des bénéfices !

    Aussi il n'est malheureusement pas aussi étonnant que cela de voir un employeur assassiner 2 inspecteurs du Travail : bien sûr ce n'est pas le Medef qui tient le fusil mais c'est le Medef qui organise des campagnes idéologiques contre les salariés, c'est lui qui licencie des milliers de personnes dont certains finiront dans la misère et quelquefois iront jusqu'au suicide, c'est lui qui organise la précarité dans les entreprises, c'est lui qui délocalise (j'ai vu à la télé des salariés pleurer de rage parce qu'on leur enlevaitleur outil de travail, parce qu'on leur retirait leur dignité).

    Ce drame me fait penser à la campagne de haine déversée par LE PEN et qui finit par être comprise par certains comme un appel au meurtre et tu sais très bien qu'il y en a qui passent à l'acte.

    Pour finir peut-être provisoirement il y a un excellent livre de Gérard FILOCHE qui s'intitule "Carnets d'un inspecteur du travail" qui permet de comprendre une partie de la réalité sociale de notre pays

    Amicalement

    J.Michel


    Merci pour ta réponse.

    Là, je te reçois 5/5, sur tout ce que tu dis, et relates. D'autre part, je suis bien d'accord sur le fait que

    1) grâce à la politique actuelle, au "blanc-seing" moral du Medef grand communicateur dans les médias,

    les inspecteurs du travail qui bossaient depuis.... avec très peu de moyens pour contrer la délinquance de certains "patrons" (le terme est même élogieux pour qualifier de véritables ordures, parmi des patrons corrects) ne peuvent tenir aujourd'hui dans de telles conditions.

    Je m'associe donc moralement pleinement à eux, et le fait que deux d'entre eux aient été tout bonnement assassinés n'est pas un fait divers, c'est très grave et ignoble.

    Donc je comprends, à la lumière de ce que tu m'écris, la révolte de Gérard FILOCHE, et les quelques lignes que je trouve personnellement excessives sont finalement pardonnables. Je lirai volontiers son livre.

    Amicalement. Et merci ! Y.


    Cher Gérard,

    un triste commentaire : oui, cette tragédie est assez effrayante (une de plus dans l'actualité), et ton émoi permet de ne pas être tenté de voir là le drame d'un type accablé par la paperasserie administrative ou les problèmes personnels, comme cela pourrait apparaître à première vue dans certains médias. Et en tant qu'inspecteur du travail, tu dois en voir des vertes et des pas mûres, je n'en doute pas.

    Des félicitations : merci pour ce plaisir, hier, sur France Culture : entendre ta voix, non pas uniquement pour me souvenir de tes envolées et de tes révoltes lors des nombreuses journées organisées par NPS ou TN, mais surtout pour entendre un discours que l'on (l'"on" !!) devrait plus souvent sur ces chantages odieux dont sont victimes les travailleurs. J'en ai profité pour en causer avec d'autres gens, autour de moi, qui avaient eux aussi écouté le journal ce jour-là, mais qui ne sont pas au PS, et pour leur dire quel était le discours de NPS, souvent mal connu.

    (...)

    Bien à toi, cher camarade, et à bientôt pour de nouvelles aventures avec NPS,

    amitiés néo-socialistes, AF


    Bonjour gerard

    Tu as raison d'être en colère, je suis de tout coeur avec toi,

    tu vois, je suis un ouvrier d'usine d'incinération de Nancy dont les droits sont bafoués chaque jour, et qui subit , comme tout mon service, le harcèlement de petits "ir" responsable incompétents et hargneux

    a ce moment je sort du travail, je suis en 3x8 et tu dois bien savoir ce que c'est

    une "relève" journalière non payée (15 a 20 mn/jours pendant 35 ans)

    un temps d'habillage (loi du 1er janvier 2001) non rémunéré ni compensé ( 10 mn/jour x 3ans 1/2 )

    une vie familiale et sociale sacrifiée

    tous les week-ends, 4 sur 5 au travail

    si un jour tu écrit un livre sur les 3x8 ou si tu connais quelqu'un que ça intéresse, j'ai 57 ans et j'y ai passé toute ma vie

    c'est la véritable exclusion du monde

    tu deviens inconnu, inexistant...

    coupé et décalé de tout

    pire que les pilotes d'avions

    bon je m'égare

    mais c'était a prévoir que Selliére et toute sa suite (il ne mérite pas de majuscule ) (media, politiques, etc.) ne pleureraient pas les inspecteurs du travail

    c'est dans leur logique

    et a suivre , la suppression de la 5e semaine de congés pour bientôt

    bon je vais au lit

    tu as les sincères salutations d'un militants ouvrier de l'ombre

    JM G

    ouvrier en 3x8 ( chef de quart ) à l'usine d'incinération de L.

    ISO 9002

    Qualité et environnement pollution garantie

    Dioxine assurée 365 jours sur 365

    a bientôt

    sincères salutations

    et merci de la qualité de tes analyses

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