« Je n’imaginais pas la haine que j’allais susciter. »
C’est ainsi que Simone Veil évoqua le souvenir de son intervention en novembre 1974 à l’Assemblée Nationale pour établir le droit à l’avortement et la contraception.
Celle qui conquit de haute lutte son statut de femme politique dans ces trois jours d’affrontement sous les insultes et les lazzis de la plus grande partie de la droite, son camp politique et le soutien chaleureux de la gauche, donnait au combat des féministes une traduction législative : le droit des femmes à disposer de leur corps.
Pour ces militantes Simone Veil fut leur haut parleur, digne et courageux. Les insultes qu’elle reçut furent à l’image de ce que les militantes du MLAC, du MLF entendaient quotidiennement.
La disparition de Simone Veil aujourd’hui rappelle que ce combat n’est pas fini. Les attaques incessantes contre l’application de ce droit sont toujours d’actualité : fermeture ou attaques de centres d’avortement ; pressions contre le remboursement de l’IVG.
Nous saluons tout autant celle qui fut la victime de la barbarie nazie que celle qui sut reprendre avec des mots d’une si grande humanité le combat des militantes et militants de la lutte pour l’égalité.
Et elle gagna ce combat. Avec nous.
Pour la Gauche démocratique et sociale
Sybille Fasso (Adjointe au maire du 10ème arrondissement de Paris)
Françoise Filoche (Conseillère d’arrondissement du premier arrondissement