Les militants socialistes présents au congrès de Poitiers à peine rentrés chez eux, Manuel Valls et Emmanuel Macron annoncent de nouvelles mesures bradant les droits des salariés. Pour satisfaire Martine Aubry, la motion majoritaire avait intégré quelques velléités d’inflexion de l’action gouvernementale. Tout juste votée, cette motion est aussitôt oubliée.

Les délégués de la motion B ont eu raison de ne pas « voter la synthèse » à la fin du congrès de Poitiers, en refusant d’adopter « l’adresse au peuple de France » qui ne formulait aucune exigence vis-à-vis du gouvernement. Cette « adresse » n’a pas empêché le gouvernement de prendre, à peine le congrès terminé, des mesures pour plafonner les indemnités de salariés abusivement licenciés, alors qu’il s’avère incapable de légiférer pour plafonner les rémunérations des grands patrons.

Par leur main-mise sur l’appareil du Parti, Manuel Valls et Jean-Christophe Cambadélis ont imposé leur orientation à une majorité d’adhérents socialistes, inquiets, mais qui veulent, encore croire que la poursuite d’une politique qui ne cesse, pourtant, d’échouer pourrait permettre de sauver le quinquennat.

En revanche, la majorité n’a pas réussi à contraindre la « gauche socialiste » au silence : une opposition de 30 % continuera à agir au sein du Parti socialiste !

Cette opposition continuera aussi à s’exprimer à l’extérieur du Parti autant que de besoin, en se structurant pour cela. Ce qui est nouveau, c’est l’affirmation par de nombreux militants et responsables de la motion B qu’il faut aussi dès aujourd’hui construire des ponts, des liens avec toutes celles et tous ceux qui dans le mouvement associatif et syndical, mais aussi plus largement dans toute la gauche cherchent une alternative⁽¹⁾.

Rassembler et faire émerger un grand mouvement citoyen est une idée qui a fait son chemin dans toute la gauche, les exemples de Syriza ou de Podemos sont bien sûr présents dans tous les esprits. Il faut maintenant s’atteler à cette tache en France ! Des millions de citoyens sont en attente dans notre pays.

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