GAUCHE DÉMOCRATIQUE & SOCIALE

Le social au cœur À Gauche

Concernant le "démontage" du stand du PS au Larzac

Bonjour, je suis M B... j'habite à LONGJUMEAU

Je suis militant actif au Parti socialiste, dans ma ville mais également dans l'Essonne. Je suis également très engagé dans le monde syndical, militant à la Cgt.

Pour ce qui est du démontage du stand du PS, cela est une excellente action. IL N'A RIEN A FAIRE EN CE LIEU. Ce parti, dans lequel je milite pourtant ne me satisfait pas du tout, et part à la dérive sans capitaine à la barre.

Pourtant, d'autres courants(nouveau monde, Nps) en son sein poussent la barre A GAUCHE, mais rien n'y fait, l'échouage est bien prévisible pour les élections 2004. Avec mon soutien.

Très amicalement M.B.


Réponse par Gérard Filoche, le 11 août :

Merci de cette lettre, transmise fraternellement,

J'y réponds tout aussi fraternellement, directement, car l'affaire est grave !

Hé bien non, je ne suis pas du tout d'accord, mais alors pas du tout, ni indulgent, ni complaisant avec ce type d' "action".

Je partage tes critiques sur le PS (et si tu savais, sans doute plus, plus précises que tu ne les fais)

Je partage tes craintes sur les hésitations de la direction de ce parti, encore que j'ai espoir, moi.

Mais je suis littéralement indigné par la seule idée qu'on puisse empêcher un des partis de la gauche (c'est aujourd'hui le PS, ça pourrait être un autre...) de s'exprimer, d'être présent, de tenir des meetings, des stands, des colloques ou de distribuer des tracts, quels que soient ses opinions, quels que soient ses travers, dès que lui-même se dit de gauche, veut être là, il a sa place, toute sa place !

La démocratie est un principe fondamental pour l'expression de tous, c'est un élément du programme de tout progrès social. On ne transige pas avec.

Ceux qui le nient véhiculent une culture restante du stalinisme : certains s'autorisent à juger, trancher sur qui "détient la vérité", ou qui incarne "l'avant-garde", qui "élimine" les autres au sein même de la gauche. Ils commencent par.. le PS... puis par le PC... puis par la LCR... puis... ils se retournent et ils se font écraser par la droite, entre temps, ils n'ont même pas eu de projet politique ni la moindre audience chez les salariés ! Tout ce qui ressemble de prés ou de loin au stalinisme et à ses ravages doit être éradiqué : une grande partie de ceux qui ont cette culture anti-PS, sans le savoir consciemment, relévent des périodes ultra-gauches de la troisième internationale communiste, c'est-à-dire de la pire des périodes staliniennes !

On peut combattre les idées exprimées, on peut leur répondre, polémiquer, la bataille d'idées est utile et respectable, pas la violence.

En aucun cas on ne peut remettre en cause le droit d'expression par la force... C'est une question principielle qui ne souffre pas d'exception.

De surcroît ce n'est pas seulement une question théorique de démocratie, c'est une question énormément pratique pour la gauche : celle-ci doit apprendre ou ré apprendre à constituer un "camp" quelles que soient ses divergences, quels que soient les écarts des stratégies des uns et des autres,

Sans unité de la gauche, de toute la gauche, sans exclusive ni préalable, on ne mettra pas Chirac-Raffarin-Fillon en échec.

Cette unité est également indispensable au plan électoral : désistement inconditionnel pour le candidat de gauche le mieux placé !

Malgré les divergences, les points de vue opposés, il faut savoir taper ensemble sur certains clous. Agir sur ce qui peut nous unir tout en continuant à débattre de ce qui sépare. Il faut l'unité d'action contre la droite, la solidarité minimum, de base et de principe... sinon, Il n'y a pas de victoire possible contre le patronat,

Il n'y a pas de majorité pour une transformation sociale profonde, il en est totalement de même au plan syndical,

Par exemple, il est justifié, encore plus après le grand mouvement social de 2003, peut-être qu'après celui de nov-déc 95, de combattre les idées et les orientations de la direction Cfdt, Chereque autant que faire se peut, mais nul ne doit oublier qu'il y a encore 600 000 adhérents derrière, inclus même 40 % d'opposants, et pourtant il faut signer des accords d'unité d'action avec la Cfdt chaque fois qu'on peut, avec toutes ses fédérations, toutes ses unions, sections, en intersyndicale, partout ! Il est scandaleux et tout à fait contre-productif de malmener physiquement Cherèque (comme hier Notat) ou de vouloir l'empêcher de parler... (alors que Chérèque a approuvé Fillon tandis que Hollande a exigé le retrait du plan Fillon...)

Et.. si le PS n'était pas là, au Larzac ou au G8 à Annemasse, à Florence ou a Porto alegre, qu'en dirait-on ?

Le PS apprend justement à y aller, il fait des efforts pour y aller, quel sens stupide cela a de le repousser ?

D'autant que ceux qui y vont, qui tiennent les stands, sont des militants motivés pour cela et qui, précisément, se battent dans leur parti pour cela. Et c'est sur eux, qui sont là que ça tombe ! Pas sur les Rocard, Delors, Kouchner qui méprisent ces mouvements et voudraient que le PS n'y aille pas !

Pour nous, justement, qui nous battons au sein du PS pour qu'il y aille, malgré les réticences de sa direction... laquelle y va, sous notre pression, quel rôle exact jouent ceux qui usent de violence physique pour l'empêcher d'être là ?

Ceux-là se font staliniens, juge et partie, autoproclamés, mais pas meilleurs, en tout cas, pas plus nombreux ni majoritaires, n'est-ce pas ? Qu'ont-ils prouvé, eux ? Quelle autorité, légitimité ont-ils ? Combien de temps durera leur engagement, demain combien auront tourné leur veste, tandis que des dizaines de milliers de militants demeureront socialistes ?

Le PS est et demeure la force principale, qu'on le veuille ou non, et de façon réaliste on doit partir de ce qui existe exactement pour le transformer, à moins de ne pas vouloir faire de politique, de ne pas vouloir convaincre la majorité de la gauche - sans parler de la majorité du pays, des salariés...

Les différences entre la droite et la gauche sont immenses au contraire de ce que croient ceux qui ne prennent pas la peine de regarder ce qui compte dans la vie quotidienne, salariale, de millions de gens. On s'en aperçoit surtout dans les pires moments, surtout en ce moment : il suffit de voir la différence entre le gouvernement Jospin et le gouvernement Raffarin, c'est le jour et la nuit, les salariés le paient, le voient, le sentent, le subissent, dans leur chair, leur temps de travail, leur salaire, leur retraite...

Il faut apprendre à ceux des gauchistes (au sens politique du terme) incultes qui ne savent pas distinguer le noir et le blanc, pour lesquels tous est gris, Allende et Pinochet, que c'est la gauche en France qui a permis la retraite à 60 ans en 1982 et que c'est la droite qui s'est acharnée à la détruire en 1995 (échec) et en 2003 (on verra...) pour en revenir à 65 ans

Avec et par la gauche (et le mouvement social) il y a eu les 40 h, les congés payés, la Sécurité sociale,

Avec la gauche, au moins il y avait le projet des 35 h sans perte de salaire sous Jospin-Aubry,

Avec la droite, c'est les 45 h sans gain de salaire sous Raffarin-Fillon,

Le thatchérisme ce n'est pas le "jospinisme" ni le "hollandisme", sauf pour aveugles qu'on doit renvoyer à l'école de l'histoire (mais j'ai connu des ultras-gauches imbéciles qui à l'époque d'ailleurs, dirigeaient la LCR - certains y sont encore - et qui renvoyaient dos-à-dos Allende et Pinochet !)

Avec la gauche c'était la retraite à 60 ans,

Avec la droite c'est le retour aux 65 ans

Avec la gauche, on n'a pas tout ce qu'on veut, on n'a qu'à créer le rapport de force pour avoir plus !

Avec la droite, on a tout ce qu'on veut pas, et, on vient de le voir, se battre contre elle n'est pas facilement gagnant !

Ces "démonteurs" sont sans recul historique, sans vision sociale, sans connaissance sociologique, sans nuances politiques, sans regard international, sans un minimum de théorie et de pratique...

Et puis de respect... car ce respect il vaut pour eux-mêmes, en retour... ils devraient le savoir !

Répondre aux arguments est plus difficile que de "caillasser" à Annemasse ou de "démonter" au Larzac...

J'ai vu à la télé en plein journal télévisé, un "DAL", dans la trentaine, expliquer que "le stand du Ps méritait dix fois plus qu'un Mac Do d'être démonté"... Dix fois plus ! En est-il si sûr ?

Les "sociaux-libéraux" du PS (symétriques de certains de ces faux radicaux) ne rêvent que de cela, une "coupure" entre gauche modérée et extrême gauche, une scission, une rupture, un clivage de fond,

Notre politique, celle de D&S, celle de Nps, de Nm est, au contraire, d'empêcher cette coupure, cette rupture, cette exclusive réciproque dont la conséquence serait de maintenir la droite au pouvoir pour de longues années... Pareil au plan syndical !

Gérard Filoche


Chers camarades,

Je viens de recevoir le message concernant le démontage du stand du PS le 9 août dernier, et la réponse à M.B.de Longjumeau. Dans ta réponse brève, Gérard, tu as tout dit !

Amitiés socialistes d' un " Cadre honoraire SNCF", toujours cotisant à la CGT des cheminots...

G S... de Pertuis en Luberon !


Bonjour camarades,

J'étais, vendredi 8 août, à " la fête " sur Le Larzac;

Guidé par un ami - paysan du CROS dont j'avais connu la famille ( VIALA ) en 1967, lorsque j'habitais la gare SNCF de LODEVE ( sise sur l'actuel emplacement d'un super U !!! ), j'ai passé quelques heures réconfortantes malgré l'extrême chaleur. Nous en avons profité pour saluer les camarades de MILLAU à leur stand ; nous avons même parlé de La ROCHELLE, de feu Michel Crépeau ( Maire PRG ) , dont la manière de s'exprimer, me faisait penser à celle de notre Arnaud Montebourg ; j'ai remis mes coordonnées à une militante qui connait bien, Cécile Helle d'AVIGNON (ex-1ère fédérale du 84, fédé à laquelle je suis adhérent).

Ce n'est qu' aujourd'hui que j'ai appris le démontage du stand dans les conditions succinctes que la presse a relaté; C'est dégueulasse ! Que Pascal Lamy ait été copieusement sifflé, j' approuve, que notre Parti soit encore honni, c'est dur à avaler, mais que des militants présents du PS de Millau soient lâchement passés à la moulinette, et que leur stand soit démonté par ceux qui luttent pour le Droit au Logement, c'est plus qu'un comble ! Ils n'y entendent que DAL ! C'est pour exprimer ma colère à l'encontre de ces fossoyeurs, et des fossoyeurs de tout poil d'ailleurs que je viens apporter ma solidarité militante à mes camarades socialistes qui avaient présenté une belle exposition pour les 30 ans de luttes pour le Larzac libre des militaires, en ayant souligné la promesse tenue par François Mitterrand en 1981.

Le 21 avril va nous empoisonner longtemps !

Heureusement que le PS, par la voix du camarade Martin Malvy, a fait savoir qu'il était favorable à un débat sur l'OMC avant CANCUN. Il ne faudra pas être frileux, trancher avec le libéralisme, et ne plus admettre que les représentants du Peuple au Parlement de l' EUROPE soient constamment mis devant le fait accompli par ...les "commissaires " et le premier d'entr'eux, fût-il Président et membre du PS !

Merci camarades de lire mon coup de colère contre le coup de Jarnac du DAL.

G S de Pertuis-en-Luberon .


Subject: Démontage du stand PS du Larzac ?

J'avais déjà fait un papier de protestation contre les exactions anti-PS à Annemasse.

Cette fois, des gauchistes auto-proclamés commissaires du peuple se permettent de démonter impunément le stand du PS au rassemblement du Larzac.

Je voulais faire un texte, mais Gérard m'a pris de vitesse, et je ressens vraiment ce qu'il exprime.

Nous ne devons pas accepter, à gauche, ce type de comportements sectaires.

Ce sont les mêmes imbéciles qui attaquaient Jean-Pierre Chevènement quand il défilait dans les manifestations anti-guerre. Les mêmes qui ont déjà agressé Julien Dray ou Jean-Luc Mélenchon, parfois des cortèges de la LCR.

Toute la gauche doit être claire, là-dessus, cesser les discours alambiqués, style : "C'est pas bien, mais bien fait pour la gueule des socialos quand même...". On doit condamner, et protéger s'il le faut les militants socialistes face à ce qu'il faut appeler des agressions.

On ne peut être complice passivement de tels agissements.

En ce qui nous concerne, sur le 78, modestement, à notre petit niveau nous continuerons d'inviter le PS à toutes nos initiatives, au même titre que toutes les composantes de la gauche.

Bien à tous. P C


Bonsoir.

Merci Gérard pour ta transmission. Merci aussi pour ta réponse et tes mises au point. D'accord avec toi à 200 pour 100.

Bon courage

P C NPS, 22400 Lamballe.


Cher (e)s camarades

Je n'ai aucune mansuétude quant à la direction du PS, à sa politique passée ou même actuelle. Pour moi les divergences entre organisations se réclamant de la classe ouvrière, de son histoire, de son combat se discutent, voire se règlent sur le terrain politique et surtout pas par la violence.

Je n'accepte ni ne cautionne l'action qui consiste à démonter le stand du PS sur le site du Larzac et considère cette action comme lâche et imbécile.

Nous avons assez subi et combattu les violences staliniennes « passées » pour ne pas aujourd'hui les reproduire au nom d'un rejet du réformisme.

Je profite de ce temps d'expression personnelle pour m'étonner de l'oubli des mêmes censeurs de l'attitude du PCF.. La direction du PC a pu s'exprimer, être présente sans que l'on aille lui reprocher sa politique passée : les ministres communistes ont été pourtant solidaires du gouvernement Jospin ! Pourquoi cette asymétrie ?

Nous avons besoin aujourd'hui de débattre, de mener des combats communs avec tous ceux qui, au PS, au PC, dans les groupes d'extrême gauche, dans les syndicats et le mouvement social cherchent des perspectives politiques. Oui au débat politique, non aux violences physiques.

J-F C, syndicaliste lutte de classe


Réponse à P C et G F par Jorge (78)

Mon cher Pierre,

J'ai reçu par ton intermédiaire et aussi par le système Attac discussion, cette très honteuse lettre à Gérard Filoche et sa réponse concernant le démontage du stand du PS au Larzac.

Bien entendu, je suis, moi aussi, d'accord avec Gérard, mais cela ne suffit pas. On peut leur parler d'histoire. On pourrait, par exemple, leur conseiller de lire la correspondance de Rosa Luxembourg avec Lénine et les mises en garde qu'elle lui avait adressé et qu'il n'a, malheureusement pour la Russie et pour toute la gauche, pas écouté. Mais je ne crois pas qu'ils en tiendraient compte.

Il faut à mon sens être plus clair, plus catégorique et plus radical, car ce n'est pas la première fois et cela devient même une "composante" d'un nombre non négligeable de membres d'Attac, sans que Attac, en tant qu'institution, fasse autre chose que, après beaucoup d'hésitations, publier par ci,

par-là, un petit communiqué de regrets pour les actions de "groupes isolés".

Plus radicale, la réponse ne peut pas ne pas comporter un minimum de rappel historique. Allons d'emblée au vif du sujet : pendant tout le 20è siècle, les "déviations" de cette gauche prométhéenne nous ont coûté plus cher, à nous gauche tout court -et donc au peuple !- que toutes les "insuffisances" des social-libéraux et autres "social-traitres" dans leur langage. L'histoire Russe, Chinoise, du Sud-Est asiatique, de l'Ethiopie et tant d'autres, cette histoire du 20è siècle ou la "gauche" était l'antithèse de la démocratie, ont été pour nous, socialistes et POUR TOUS NOS PEUPLES, CEUX QUI NOUS DEFENDIONS

ET CEUX QUI AVAIENT LE MALHEUR DE VIVRE SOUS LE JOUG DE CES SUPPOSEES AVANT-GARDES, pire que du temps perdu. Leur lot a été la régression, la trahison de nos idées fondamentales de démocratie, de respect de l'autre de justice.

Et il ne faut pas se tromper. Evidemment, cela semble exagéré de comparer tous ces Robespierre au petit pied aux assassins Staliniens et autres Maoïstes ou Khmers, mais la logique de départ est la même : un mécanisme absolu qui convainc d'avoir raison et donc justifie par avance toute action en vue de la position que l'on estime l'unique. En France, aujourd'hui, cela se traduit par des petites actions minables, tels le caillassage de Hollande ou le démontage du stand du Larzac, mais ce qui est à l'oeuvre est la même mentalité.

Et il faut être clair, surtout pour nous, qui nous situons à gauche de notre parti, qui voulons le pousser à corriger une ligne passée trop "contaminée" comme dit Jacques Généreux, par les idées économiques libérales. Pour nous, il ne saurait être question de la moindre interprétation pouvant douter de notre volonté démocratique absolue. C'est en tant que démocrates et dans le cadre des idées démocratiques et dans celui-là seulement, que nous défendons nos idées. Si le plus petit doute se faisait jour dans notre peuple à ce sujet, nous serions définitivement balayés par ce même peuple et pour longtemps et, il faut le dire clairement : il aurait raison. Je sais, par expérience, que se tenir à cette ligne vous fait être cible des tous côtés. Je sais qu'elle peut amener à recevoir plus de balles "amies" qu'ennemies, mais il faut savoir ce que l'on veut et ce que l'on défend.

Il ne s'agit pas de se faire plaisir en donnant oralement des leçons de démocratie à tout le monde et ne pas appliquer cette démocratie à son fonctionnement, à ses statuts. Il ne s'agit pas de se faire plaisir en disant "plus radical que moi tu meurs" sans tenir compte de ce que veut le peuple que l'on est supposé défendre, sans lui parler à chaque pas, sans l'écouter. Il ne pas question de dire : la justice que nous défendons est celle qui peut nous mettre du coté du manche, pour que l'on puisse enfin en mettre plein la gueule à ceux que l'on n'aime pas, qui ne pensent pas comme nous. Rien n'est plus éloigné de l'idée de gauche, du socialisme, que l'abaissement de la justice au niveau d'un outil circonstanciel, que la négation de toute idée de démocratie qu'est cette ligne supposée politique qui consiste à dire: tout ce que je peux pour les miens, pour ceux qui pensent comme moi, le reste n'a pas d'importance.

Nous allons connaître, probablement, des moments politiques importants et difficiles dans les mois qui viennent. Beaucoup d'éclaircissements sont nécessaires pour que se dégagent des voies possibles et crédibles pour l'avenir. Les thèmes de lutte sont communs. C'était le même situation que connaissait le monde à la fin du 19è siècle. Par malheur pour tout le monde et pour les idées socialistes, ceux qui ne faisaient pas du respect de l'autre, de la démocratie réelle, un fondement de leur démarche, se sont emparés de ces thèmes et se sont érigés en seuls détenteurs de la vérité. Si cela arrive à nouveau, je ne crois pas que nous reconnaîtrons les atrocités du 20è siècle, du moins commises au nom de la gauche. L'histoire est trop récente pour que les peuples le tolèrent. Le risque est que nous, la gauche, nous soyons balayés, marginalisés, renvoyés à la malle des jouets cassés, des jouets dont personne ne veut se servir car trop dangereux et donc inutiles.

Dans le moment politique où nous nous trouvons aujourd'hui, en France, en Europe et dans la plus grande partie du monde, nous courons au moins autant de risques, et probablement plus, d'être annihilés par nos cousins messianiques que par nos ennemis politiques. Seule une extraordinaire

clarté peut nous aider à ne pas être emportés, comme au siècle dernier, par ce tourbillon.

Jorge (78)


Lettre à Gérard Filoche de A L (31) concernant le démontage du stand du PS au Larzac

Gérard,

Je ne suis pas militante active de ma ville parce que je n'y ai pas ma place. A Castelnaudary et dans l'Aude en général, quand on est trop à gauche au Parti , on gène et je me sens seule. Comme je n'aime pas les combats inutiles je vais voir ailleurs, à Toulouse en particulier.

J'y milite… beaucoup. Dans un syndicat, à la CGT, dans des mouvements alter-mondialistes, ATTAC, DAL, AC, Sans Papiers. Je reçois Démocratie § Socialisme parce que je soutenais François SIMON, candidat à la Mairie de Toulouse qui vient de quitter le Parti. Il s'en est expliqué dans Politis. J'ai, aussi, envie de vous soutenir, au moins financièrement, pour que quelque chose change au PS grâce à vous, à nous.

Tout cela pour dire que je viens de recevoir votre courrier sur le démontage du stand PS au Larzac. Je trouve que vous avez la réaction classique des militants du PS : vous avez le droit de remettre le Parti en question, mais de l'intérieur. Vous acceptez difficilement que les autres VOUS remettent en question. Et ceux qui le font sont des staliniens, des piètres zazous bornés, des pseudos anars, des gauchistes, des pauvres hommes sans réflexion…. La Gauche a tellement fait mieux que la droite actuelle. Certes !!!

Non Gérard, ce n'est pas si simple.

J'étais au Larzac. J'ai su que le stand du PS avait été démonté ( et remonté par la Confédération Paysanne) parce que j'étais au Carrefour des SANS ( papiers, travail, logement, jeunes issus de l'immigration…) quand le DAL a revendiqué l'action. Je pense comme toi que cela pouvait, peut-être, ne pas avoir lieu d'autant plus que Martin MALVY est toujours présent. Il est le seul Président de Conseil Régional PS a avoir fait voter le refus de l'AGCS. Ce n'est pas une raison pour que les militants que vous êtes ne cherchiez pas à comprendre le pourquoi de cet acte symbolique, pour que vous ne continuiez pas à être présents sur le terrain. Vous en avez été si souvent absents…

Le Larzac était le rassemblement de ceux qui croient que des « autres mondes sont possibles », que les droits fondamentaux à la santé, au travail, à l'école, au logement, aux principes de la République et autres sont à défendre. C'était un lieu de remise en question de l'OMC, de l'AGCS, une préparation au sommet de Cancun. Dans les différents forums le PS a été souvent hué parce que s'il est incontournable il n'est pas irréprochable, tu le sais. Tu parles de rapport de forces pour avoir plus. Tu as raison, mais ce rapport de forces ne se fera pas uniquement avec la Gauche de Parti surtout si les partis se figent sur eux-mêmes, ne veulent pas entendre ou chercher à comprendre la violence ( désespérance) des plus démunis. Ceux-là, aussi, étaient au Larzac pour le manifester.

Moi, je n'ai pas envie de juger, de défendre : je cherche à comprendre.

Camarades socialistes, c'est très amicalement que je vous envoie ce courrier. Continuez à être présents sur le terrain des combats. Vous retrouverez ceux qui croient qu' « un autre monde est possible »


A L Mas Saintes Puelles

Toujours à propos du "démontage" du stand du PS au Larzac...

de Gérard Filoche en réponse à A.L.

Bonjour, chère camarade,

J'ai apprécié ta lettre, et elle m'a donné envie d'y répondre car il s'agit, selon moi, d'un sujet de grande importance, historique, politique, et déterminant pour l'avenir proche de la gauche.

Je dois te dire, d'abord puisque tu l'évoques, que je regrette le départ de François Simon, je crois qu'il a fait un mauvais choix tactique et stratégique. S'il n'avait pas bougé, et s'il avait eu la patience d'attendre de façon constructive, il aurait été en position la prochaine fois de gagner la mairie, je ne suis plus du tout sûr que ce soit le cas. Si je pouvais lui parler, le contacter, j'essaierai de le pousser à corriger tant qu'il est encore temps, la démarche qu'il a effectuée.

Je te remercie aussi d'envisager de nous soutenir, au moins financièrement, "pour que quelque chose change au PS grâce à vous, à nous" parce que D&S en a vraiment besoin.

Maintenant, tu sais, ma réaction sur le Larzac n'est pas, (hélas d'ailleurs) "la réaction classique des militants du PS" :

  • d'abord parce que on peut tout à fait remettre en cause le parti à l'extérieur, pas seulement à l'intérieur, il y a longtemps que le centralisme démocratique est battu en brèche, et quand il le faut, c'est publiquement que nous devons dire les choses, D&S en est un exemple, même si la revue utilise un langage positif, et le moins polémique possible.
  • ensuite il n'y a aucun problème à ce que " les autres NOUS remettent en question." Au contraire, chaque fois, que des intellectuels, des syndicalistes, des associatifs, des électeurs, et tout citoyen, donnent de bonnes leçons politiques au PS, ça fait du bien - y compris pour notre combat interne. Nous ne les traitons pas du tout, en de tels cas, de "staliniens, des piètres zazous bornés, de pseudos anars, de gauchistes, des pauvres hommes sans réflexion…"
  • enfin, oui, la gauche fait mieux, presque toujours, que la droite, elle le fait insuffisamment, mal, mais elle est sous la pression populaire alors que la droite est sous la pression patronale.
  • Ce qu'il faudrait c'est que la gauche soit aussi fidèle aux salariés que la droite est fidèle au Medef... Nous y travaillons.

    Mais, me dis-tu, Gérard, "ce n'est pas si simple". "J'étais au Larzac. J'ai su que le stand du PS avait été démonté ( et remonté par la Confédération Paysanne) parce que j'étais au Carrefour des SANS ( papiers, travail, logement, jeunes issus de l'immigration…) quand le DAL a revendiqué l'action. Je pense comme toi que cela pouvait, peut-être, ne pas avoir lieu d'autant plus que Martin MALVY est toujours présent. Il est le seul Président de Conseil Régional PS a avoir fait voter le refus de l'AGCS. Ce n'est pas une raison pour que les militants que vous êtes ne cherchiez pas à comprendre le pourquoi de cet acte symbolique, pour que vous ne continuiez pas à être présents sur le terrain. Vous en avez été si souvent absents…"

    Je suis content de savoir que la Confédération paysanne a remonté le stand.

    Mais cela n'excuse ni n'explique en aucun cas que des militants du Dal l'aient démonté.

    Et ce n'est pas lié à la présence ou pas de Martin Malvy et de ses positions personnelles sur l'AGCS.

    C'est une question de principe : quelle que soit sa position sur tel ou tel sujet une organisation, une association, un club, un parti qui se disent de gauche et qui veulent venir dans le cadre d'une action (G8, Millau, Manif retraite, etc.) doit être accueilli démocratiquement. Nul n'a d'autorité ni de légitimité pour décider le "bien et le mal", pour juger à la place des autres. Nul n'a pouvoir de dessiner par la violence, les frontières de la gauche dans un sens ou un autre : y ont leur place ceux qui viennent, qui s'en revendiquent eux-mêmes, qui y agissent.

    Tu sais, longtemps j'ai été fondateur et membre et dirigeant de premier plan de la Lcr : (tu peux lire mon récit, paru chez Flammarion, "68-98, histoire sans fin") c'était l'époque où le PC décidait que la Lcr ne faisait pas partie de la gauche, et nous interdisait de tenir des meetings physiquement, cassait nos stands, attaquait nos cortéges. J'ai été frappé violemment par des staliniens, en distribuant des tracts à la porte des usines à Rouen, qui avaient décidé, à la place des salariés eux-mêmes, que nous n'avions pas le droit de le faire.

    J'en ai vu d'autres : des lambertistes (Parti des travailleurs, ex PCI ou OCI) chassant des groupes qui leur déplaisaient (la Lor), j'ai vu des staliniens chasser des cfdtistes, des cfdtistes chasser des "coucous" (comme disait Edmond Maire à propos des militantes d'extrême gauche infirmiéres qu'il a fait exclure d'ailleurs en 1989 du syndicat Cfdt santé). J'ai vu des "autonomes" chasser des trotskistes, et des maoistes se vanter de "faire raser les murs des usines" aux dirigeants "révisionnistes" de la Cgt... J'ai vu des staliniens chasser des homosexuels, et des machistes chasser des féministes. J'ai combattu Krivine qui mettait sur le même plan Allende et Pinochet : au moment du coup d'état de Santiago du Chili, il y a tout juste trente ans en septembre 1973, la Lcr le 12 septembre, au lieu de s'en prendre aux militaires et à leur mentor Kissinger, choisit de manifester avec une banderole de tête qui disait "le réformisme désarme les travailleurs", accusant ainsi Allende du coup d'état ... J'ai vu des Cnt essayer d'agresser physiquement, violemment, mon ami Julien Dray, j'ai vu des "libertaires" caillasser des membres du PS pour qu'ils ne puissent pas librement tenir une réunion...

    Tout cela est grave, c'est unpoisonterrible : ce n'est pas un "acte symbolique", ni dans les cas suscités, ni au Larzac ni à Annemasse. Je ne veux pas chercher à le comprendre, je veux le dénoncer, le rendre impossible, je veux que jamais, un militant de gauche ne se croit pouvoir d'en chasser un autre physiquement, par la violence. Je veux que des milliers de manifestants qui voient de tels actes, se dressent pour les empêcher ! Je veux que les "irréfléchis" qui les pratiquent soit confrontés à une désapprobation générale, qu'ils soient isolés ! Je veux que l'indignation devienne massive et spontanée contre toute pratique de ce genre. Je veux jeter l'opprobre générale, majoritaire, sur quiconque se croit autorisé (?) à chasser quelqu'un d'une manif, à démonter un stand ou à caillasser un militant socialiste ou un militant trotskiste. Qu'il s'agisse de Hollande de Chéréque, ou de Krivine, il faut éradiquer la violence entre militants, partis, syndicats, associations, courants de gauche, il faut instaurer la démocratie car elle est une question de principe, d'oxygène, une garantie constitutive de tout programme réel de transformation sociale. Je souhaiterai même qu'il y ait des "appels" en ce sens, des prises de position publique de personnalités, de partis, d'élus, de militants de base de toutes sortes jusqu'à ce que le problème soit réglé.

    Cela ne veut pas dire approuver la politique de la direction du PS, ses "présences", ses "absences", ses "changements", ses "insuffisances", il y a tout loisir pour tous de distribuer des tracts, de mener la bataille d'idées... contre les idées du PS... mais pas par la violence et la différence est fondamentale.

    Tu m'écris aussi : "Le Larzac était le rassemblement de ceux qui croient que des « autres mondes sont possibles », que les droits fondamentaux à la santé, au travail, à l'école, au logement, aux principes de la République et autres sont à défendre. C'était un lieu de remise en question de l'OMC, de l'AGCS, une préparation au sommet de Cancun. Dans les différents forums le PS a été souvent hué parce que s'il est incontournable il n'est pas irréprochable, tu le sais. Tu parles de rapport de forces pour avoir plus. Tu as raison, mais ce rapport de forces ne se fera pas uniquement avec la Gauche de ce Parti surtout si les partis se figent sur eux-mêmes, ne veulent pas entendre ou chercher à comprendre la violence (désespérance) des plus démunis. Ceux-là, aussi, étaient au Larzac pour le manifester. "

    Je suis de ceux qui se sont battus pour que François Hollande vienne à Porto Alegre, à Florence, à Evian, j'aurai voulu qu'officiellement le PS participe davantage aux collectifs de préparation, aux appels unitaires, aux actions communes. Il faut donc surtout qu'il n'y ait pas de violence ni d'exclusive contre les socialistes. Je souhaite que le PS soit présent et bien accueilli au Forum social européen à St Denis en novembre (que, soit dit en passant, la Mairie de Paris va financer pour un million d'euros, c'est une forme de présence à souligner).

    Je sais que, pour cela, le PS devra "remonter la pente", et apprendre à se faire écouter, donc à écouter aussi. Je milite pour qu'il y ait un large front de toute la gauche, sans exclusive, ni préalable, et aussi pour que le centre de gravité d'un tel front se fasse autour d'axes de transformation sociale qui tracent des alternatives pour les retraites, la Sécu, l'école, les services publics, les droits des salariés, le partage des richesses, etc.

    Un tel front de toute la gauche unie est devenu vital face au gouvernement Chirac-Raffarin. Et de bords opposés, des "extrêmes" et des "modérés" ont intérêt à ce que ce large front n'ait pas lieu, donnant ainsi à la droite toutes les chances de rester au pouvoir plus longtemps et de faire de notre pays un désert social, comme elle a commencé à le faire.

    Aussi derrière notre discussion, y a t il une problème déterminant sur les chances ou non de créer l'unité popur battre la droite !

    Je te remercie de ta lettre et de ton attention,

    bien à toi, salutations socialistes, Gérard Filoche

    à A L Mas Saintes Puelles


    Bonjour Gérard Filoche,

    Bonjour J G je vous réponds en italique, en intercalant mes arguments pour plus de

    facilité... Gérard Filoche

    J'ai lu avec intérêt la lettre de M B et votre réponse rapide dans laquelle vous désapprouvez le démontage du stand du P S vous êtes « littéralement indigné par la seule idée qu'on puisse empêcher un des partis de la gauche de s'exprimer, d'être présent, de tenir des meetings, des stands, des colloques ou de distribuer des tracts, quelques soient ses opinions, quels que soient ses travers, dès que lui-même se dit de gauche, veut être là, il a sa place, toute sa place ! ».


    Cela est légitime ; cependant, je remarque que vous ne répondez pas au point, à mon sens, essentiel de la lettre de M B : « IL N'A RIEN A FAIRE EN CE LIEU ».

    Je pose donc la question : qu'allait faire le PS en ce lieu ?

    Le PS est une organisation démocratique, qui décide de son orientation dans des instance, congrés, CN, BN, etc...

    Depuis fort longtemps, il y a débat en son sein sur la façon de répondre aux alter-mondialistes et à leurs positions.

    Déjà François Hollande était allé à Porto alegre en janvier 2002, reçu par Lula, par le PT brésilien, accueilli sans problème...

    Ensuite François Hollande est allé à Florence en novembre dernier...


    De nombreux militants et courants du PS ont poussé la réflexion et l'action : 4 militants sur 10 au congrès de Dijon ont voté pour Nouveau parti socialiste ou Nouveau monde qui défendent des positions altermondialistes construites et tout à fait opposées à celles de Pascal Lamy, par exemple, mais aussi à celles de Rocard, Delors ou Kouchner...


    Le Ps a appelé sous cette pression interne, à la mobilisation contre le G8 a Eviazn, mais malheureusement, il a été là-bas aussi victime d'agressions physiques indignes...

  • Le P S se serait-il converti aux idées alter mondialistes et était il venu sur le LARZAC pour les soutenir ?
  • Mais bien sur que si le PS vient à ces démonstrations, c'est qu'il avance dans ce sens. Que veulent ceux qui le chassent ?

    Qu'il recule ? Est-ce de bonne politique ? Le Ps a condamné l'arrestation de José Bové et demandé sa libération.

    Je pense que cela se serait su et Pascal Lamy me semble toujours être socialiste !

    Moi qui suis socialiste, j'ai un doute à ce sujet, mais c'est Pascal Lamy qui s'en réclame !

    Ce que je souhaite c'est que le PS ne partage pas (ou plus) la "ligne" de Pascal Lamy !

  • Le P S a-t-il toujours les mêmes idées, opposées à celles des altermondialistes, et venait-il les défendre dans le fief même de ses adversaires ?
  • Mais dans le camp de la gauche, il y a des points de vue très différents, au sein des syndicats, au sein de l'extrême gauche, au sein des verts, au sein du PCF, comme au sein du PS, il ne s'agit pas de "venir - ou pas - dans le fief de ses adversaires", il devait y avoir des milliers de socialistes au Larzac cette année, de même qu'en 73, il y a 30 ans, il y avait Mitterrand (qui avait été caillasssé- déjà ! - et pourtant c'est lui qui avait arrêté les projets des militaires au Larzac en 1981...)malgré des différences, on peut faire ce qu'on appelle un front unique, un accord sur des points clefs, essentiels, par exemple, contre la droite...

    Dans ce cas, sans l'approuver, on comprend mieux la réaction de certains.

    Mais non, la "réaction de certains" n'a rien a voir avec les idées, rien a voir avec les positions du PS : elle relève de l'intolérance, du sectarisme, de la violence, et on ne peut en aucun cas "la comprendre mieux". Pendant des années, les staliniens voulaient chasser les trotskistes de la gauche, des manifs, des rassemblements ! c'était intolérable et cela n'avait rien a voir avec la proximité des idées ou leur éloignement... C'était antidémocratique, point c'est tout.

    Et pendant des années, les "gauchistes" ont cohabité avec les staliniens... Mais pas avec le PS : mais pourtant le stalinisme etait une des pire horreurs jamais vue dans la gauche... Ou est la logique ?

    Nul n'a autorité ni légitimité pour décider qui doit etre dans une manif, ou pas ! droit à la parole, droit à l'expression, pas de violence, on peut mener la bataille des idées mais pas 'acaillasser" ni "démonter". Ceux qui ont fait cela, a Annemasse ou au Larzac doivent etre isolés, combattus, voire l'indignation majoritaire de la gauche se dresser contre eux jusqu'à ce que cela n'existe plus !

    Nous sommes dans un même camp face à la droite !

  • Le PS était-il tout simplement venu à la pêche aux voix ?
  • Autant et pas moins que le PCF, les verts, Besancenot, ou autres... Aussi légitimement, pas plus pas moins...

  • Autres réponses ?
  • Si : la démocratie est un principe fondamentale, elle ne se negocie pas, on n'y déroge pas, halte à toute violence au sein de la gauche,

    Respect ! c'est une question theorique programmatique, c'est aussi une question pratique de bons sens pour faire l'indispensable unité face à la droite.

    Je comprends par ailleurs vos considérations stratégiques : « Sans unité de la gauche, de toute la gauche, sans exclusive ni préalable,

    Il n'y a pas de victoire possible contre le patronat,

    Il n'y a pas de majorité pour une transformation sociale profonde ».

    Et je suis entièrement d‚accord pour dire que les acquis sociaux sont le fait de la gauche : les 40 heures, les congés payés, la sécurité sociale, (euh,encore que pour la Sécu. ?). Mais la gauche est-ce égal à PS ?

    Pour le passé récent j'aurais pas mal de choses à dire.

    Moi aussi, beaucoup, d'ailleurs j'y consacre beaucoup d'energie (cf D&S)

    Mais je m'efforce également de comprendre les interrogations des autres :

  • Suffit il de se dire de gauche pour être de gauche ?
  • Oui, indiscutablement oui....

    D'ailleurs "de gauche" est un terme vague, on pourrait le preciser à loisir, mais ce n'a pas d'utilité, plus de gens se disent eux mêmes de gauche mieux c'est !

    On peut penser ce qu'on veut des "radicaux de gauche" ou de la Cnt, j'ai mon opinion,

    On peut penser ce qu'on veut de Rocard, de Fabius, de DSK, mais c'est eux qui se disent de gauche

    À gauche, on ne veut pas exclure, on ne veut pas épurer, pas délimiter, on veut au contraire rassembler, élargir
    Ensuite ce qui compte, c'est la base politique sur laquelle ça se fait, hé bien, je lutte pour que cette base politique ne soit ni celle de Fabius, ni celle de rocard, ni celle de Kouchner, ni celle de la Cnt, ni celle de LO, ni celle de la Lcr, par contre je travaille a ce qu'il y ait une majorité d'idées communes, un large front sur des axes essentiels de transformation sociale ou toutes ces forces-là soient si possible associées de façon a faire une majorité...

    Une majorité ca se construit, ca se forge, démocratiquement pas à coups de caillassage ni de démontage


  • Ne faut-il pas, également et surtout, agir à gauche ?
  • Bien sûr, et en même temps chercher à rassembler une majorité autour de cette action ... Cf le printemps 2003 contre le plan Fillon les mesures Ferry...

    Etre de gauche c‚est d'abord défendre le travail contre le capital, ensuite défendre le faible contre le fort, c'est surtout être démocrate.

    Oui tout à fait, nous avons, nous cette conception, il faut la faire partager... Donc pas par des caillassages ni des démontages

    Signer, et soutenir les accords de l'OMC ne me semble pas aller dans le sens

    des deux premiers points !

    Ce n'est pas le PS qui les signe mais le gouvernement français,

    Jospin a refusé l'Ami, (ancêtre de l'AGCS) il était le seul

    Le Ps a voté pour la taxe Tobin après bien des hésitations.. Il etait le seul...

    Et dans le PS, il y a des rudes débats et des changements fréquents de majorité sur tel et tel point !

    Peut-être le P S a-t-il été contraint d'en arriver là, mais dans ce cas, démocratiquement il aurait dû se retourner vers les électeurs/citoyens pour expliquer ses problèmes et demander leur approbation pour faire autre chose que ce pourquoi il a été élu !

    Mais il d'abord eu un bilan "mitigé" avec le gvt Jospin,

    Ensuite, depuis le 21 avril il ne cesse se se retourner vers ses electeurs et d'expliquer

    Cf son congres de Dijon, un an de débat, t'as suivi ?

  • C'est pourquoi nombreux sont ceux qui s'interrogent : le PS est-il toujours à gauche ?
  • C'est une question soit stupide, soit désespérante. Le PS se dit lui-même de gauche, il en est la force principale et la majorité écrasante, aussi bien au plan militant, au plan des élus, qu'au plan politique. Et si le PS n'était pas a gauche, cela siognifierait que 6 à 7 millions d'électeurs salariés qui votent pour lui, ne votent pas, en fait à gauche, il ne reste plus beaucoup de voix à gauche, la droite à donc tout l'avenir pour elle !

    Autant rejoindre LO et militer pour le siecle prochain (et encore...)

  • Est-il, réellement, contre le patronat, pour une transformation sociale profonde ?
  • oui et non, il est partagé, traversé par des courants différents, il faut l'influencer, l'entrainer, le lier au reste de la gauche

    Il faut le tirer dans le bon sens, surtout pas le caillasser... Ni le repousser !

    à voir le nombre d'abstentions, nombreux sont ceux qui ne se reconnaissent plus dans la ligne actuelle du P S !

    Ca c'est sûr ! le centre de gravite de la gauche le 21 avril s'est déplace à gauche... Mais resultat malencontreux, pas voulu, c'est un duel entre droite et extreme droite qui en a resulté... À 200 000 voix prés... Depuis on paie tous l'addition avec le gvt Raffarien.

    Il a manqué à Lionel Jospin, en 2002, pratiquement 2,5 millions de voix par rapport à 95 et, ce qui est plus grave, la gauche de gouvernement a perdu 1,5 millions de voix. Il est important de reconquérir ces électeurs !

    Oui certes, cf mon bilan ci joint, G F

  • Est-ce en allant : au Larzac ou au G8 à Annemasse, à Florence ou a Porto alegre sans adhérer aux idées qui y sont développées (et même, apparemment, en agissant contre), en y allant juste pour qu‚on ne puisse pas dire qu'il n'y était pas, que le P S remontera la pente ?
  • Redite, cf réponse ci dessus

    Il me semble que cette reconquête ne se fera pas sans inflexion réelle et sincère de la ligne du P S.

    Tout à fait d'accord

    Certains en son sein y oeuvrent ; c'est bien ! Mais, pour l'instant ils ne semblent pas être parvenus à beaucoup de résultats.

    4 militants sur 10 ont voté pour Nouveau monde ou Nouveau parti socialiste, en opposition à la coalition majoritaire de Dijon

    C'est sans précédent, il vaut mieux venir nous aider pour que 5, 6 militants sur 10 votent dans ce sens !

    Ce qui explique certaines réactions peut-être pas si épidermiques que cela.

    Rien, rien, rien n'explique ni ne justifie ces réactions destructrices, sans principe, contraires à la démocratie, à toute transformation sociale ! on n'a pas a les excuser mais à les combattre, à les isoler, à faire que plus jamais on ne voit cela !

    Sincèrement, J G.

    Sincèrement, Gérard Filoche


    Ce que tu écris est vraiment bien, Gérard, surtout sur le principe de la démocratie nécessaire à toute la gauche.

    Juste un point : je trouve qu'il n'est pas juste d'associer la LCR comme tu le fais aux pratiques des stals, des lambertos ou des anarcho-staliniens, parce qu'ils ont fait preuve de gauchisme à l'époque Allende.

    Cela n'a quand même rien à voir avec les pratiques violentes dénoncées par ailleurs.

    Il serait plus efficace de dénoncer les ambiguïtés de la LCR, quand des gauchistes caillassent avec des autocollants LCR le PS à Annemasse, sans protestation officielle de la LCR.

    Amicalement. Pierrot


    Gérard,

    Catherine et moi étions samedi 9 août au rassemblement Larzac 2003. Nous sommes passés au stand du PS en début d'après-midi, puis en soirée...malheureusement 5 minutes après le saccage du stand par un groupe d'une tentaine d'individus.

    Une centaine de personnes se trouvaient autour de ce qui restait du stand, en général très agressives (agressivité verbale, mais non physique): beaucoup d'ultra-gauches, des enseigants quelques jeunes de la LCR, un des membres de la compagnie de théâtre de rue "Jolie Môme"...Nous avons débattu pied à pied, fermement, pendant 2 bonnes heures. En mettant en avant tous les arguments que tu as développés dans tes différents courriels à ce propos depuis une semaine.

    Nous étions très isolés, mais pas à court d'arguments : la liberté d'expression, la démocratie au sein du mouvement progressiste, les antécédents historiques (la victoire d'Hitler due à la division du mouvement ouvrier, les uns traîtant les autres de social-facsistes), l'image du mouvement altermondialiste altérée par de tels comportements, le fait qu'en général les militants socialistes qui venaient tenir ce type de stand étaient engagés dans les mouvements sociaux (et souvent dans la gauche du parti)et qu'ils n'avaient aucune leçon à recevoir de quiconque en terme de lutte...Difficile de se faire comprendre tant il existe un fossé entre une frange de la mouvance altermondialiste et le PS. Ce qui est grave, c'est la profonde méséducation de cette frange en ce qui concerne les principes de la démocratie, comme si toutes les leçons du stalinisme avaient déjà été oubliées.

    Cette action est le fait d'une composante extrêmement minoritaire. Mais ce qui est grave, c'est qu'elle n'a pas été condamnée par les organisateurs. José Bové n'en a, me semble-t-il, pas dit un mot. Au contraire, il multiplie les déclarations renvoyant dos-à-dos la droite et la gauche, au nom de "l'autonomie" du mouvement social. Le service d'ordre du rassemblement est intervenu assez tard, et sans prise de parole d'un responsable.

    Les militants de la LCR sont à ce sujet très divisés. Deux amis, qui nous accompagnaient,sont allés au stand de la LCR pour leur indiquer leur étonnement que des membres de la LCR étaient autour du stand du PS et approuvaient pour les uns, ou ne désapprouvaient pas pour d'autres l'action revendiquée par le DAL. En revanche, un militant de la LCR est resté avec nous en permanence, nous approuvait et a trouvé extrêmement grave ce qui se passait. Mêmes réactions (pour ou contre l'attaque du stand du PS)de la part des militants qui tenaient le stand de la LCR.

    A noter tout de même que quelques personnes ont expliqué sur place leur désaccord avec l'action du DAL : un militant du PCF qui est venu m'expliquer qu'il est venu défendre le stand du PS lors de l'attaque, un miltant des Verts, Jean-Pierre Beauvais de Politis,et quelques anonymes non membres du PS (comme l'expliquait une de ces personnes : la gauche a

    vraiment le don de se suicider !).

    Bien évidemment, ce qu'il faut retenir de "Larzac 2003", c'est le succès du rassemblement, et la contestation de la mondialisation libérale qui s'y est exprimée. Pour autant, l'expression politique de ce mouvement reste à construire. C'est à la gauche toute entière qu'incombe cette responsabilité. Tout ce qui vise à la diviser est un obstacle sur cette voie. C'est pourquoi, il faudra bien que chacun se positionne sur les actions "stupides" des ultra-gauches. Amicalement

    Eric

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